La deuxième étape du Giro reliait ce dimanche Albenga à Gênes pour 173 kilomètres de course. Une journée à priori plus que jamais dévolue aux sprinteurs qui n’allaient dès lors pas rater l’occasion de croiser le fer une première fois. Et à la grande joie des tifosis, c’est l’italien Elia Viviani qui s’octroie le premier bouquet du vainqueur. L’Italie à l’honneur puisque six coureurs de la Botte terminent dans le Top10 et, pour couronner une journée placée sous les couleurs transalpines, Team Italy prend la tête du Fantaclassement Général.

Le hors-d’œuvre avalé, place à la première étape de plaine de ce Giro 2015, qui emmenait le peloton dans la magnifique campagne ligurienne pour ce qui s’apparentait plus à une agréable promenade de santé qu’au véritable début des hostilités. Et comme de bien entendu au lendemain du chrono initial, une première étape qui ne laissait guère d’incertitude quant à son issue. Rien ne pouvait, ni ne devait, empêcher les sprinters de se tirer la bourre. L’occasion forcément aussi de jauger la forme de chacun et de tirer un premier constat sur les forces en présence. L’année passée, Nacer Bouhanni avait tout raflé sur son passage et n’avait laissé que des miettes à ses adversaires. Giacomo Nizzolo en premier, lui qui avait échoué quatre fois derrière l’impitoyable sprinter français.

Cette année, un plateau de jetmen sans véritable figure de proue, si ce n’est le toujours vert et fringant gorille de Rostock, André Greipel, grandissime favori désigné au départ. Pas de Kittel ni de Cavendish, et encore moins de Bouhanni, ancien fer de lance d’une FDJ orpheline de son éternel rival interne, Arnaud Demare, dont la nouvelle équipe n’était pas invitée en Italie. Par contre, une ribambelle de jeunes et moins jeunes sprinters italiens, confirmés ou porteurs de grands espoirs, de Nizzolo à Viviani, ou de Ruffoni à Petacchi, sont présents le mors aux dents et ne demandent qu’à briller. Et le moins que l’on puisse dire,  c’est qu’en plaçant à l’arrivée à Gênes six des leurs dans le Top 10, ils marquent ce premier sprint de leur empreinte et, pour notre bon plaisir, devraient assurément nous promettre de belles joutes dans les prochains jours. Et le plus véloce d’entre eux aujourd’hui fut sans conteste Elia Viviani. Le jeune coureur de la SKY a émergé tout au bout de la ligne droite en léger faux-plat montant  pour déborder au dernier moment le non moins étonnant Moreno Hofland. Ce dernier, pourtant loin d’être un inconnu, surprend très positivement et s’annonce déjà comme un sérieux rival. Surpuissant et très solide, pour le même prix, il termine sur la plus haute marche. Pour Viviani, par contre, ce n’est que la confirmation de son indéniable talent mais à qui il manquait encore ce petit plus qui fait la différence. Le moment serait-il enfin venu ? En tout cas, ces deux-là nous réservent indéniablement encore de belles surprises. Affaire à suivre… ! Le troisième larron qui les accompagne sur le podium du jour n’est autre que l’inaltérable Dédé Greipel, valeureux, mais à qui il a semblé manquer ce petit zeste de fraîcheur pour scorer.

A l’arrivée, seuls Megzec et Matthews arrivent à s’immiscer au milieu de Viviani, Petacchi, Nizzolo, Appollonio, Colli et Tiralongo. Rien moins que ça ! Et si Modolo n’avait pas été tassé en plein élan, qui sait si la razzia n’aurait pas été encore plus affolante. Pour le nouveau leader, comme annoncé, la mission est accomplie. L’australien termine sixième, s’empare de la tunique et voit donc désormais son avenir se profiler en rose tant la semaine à venir paraît taillée pour lui.

Au Fantagiro, Zeus s’impose assez largement devant Team Italy et Team Burton. Les écarts sont très mince et, à ce stade de la course, nul ne peut déjà vraiment prétendre prendre la main. Surtout que demain, les reliefs de la Ligurie offriront probablement un scénario plus propice aux baroudeurs… En tête du classement général, premier passement de témoin et c’est Team Italy qui s’en empare. 2 Gitanes s’accroche à sa deuxième place tandis que Markes-Asturia2 prend la troisième.

Le bon plan du jour

Moreno Hofland avait déjà eu l’occasion de faire quelque peu parler la poudre avec d’honorables places d’honneur, comme sur Kuurne en 2014, et avec des victoires d’étape sur le Tour d’Andalousie ou encore sur Paris-Nice. Les 7 Fantamillions qu’il coûtait pouvaient donc paraître un tout petit peu excessifs pour un coureur de 23 ans somme toute assez discret. D’autant que sa fin d’année 2014 fut semée d’embûches et de soucis, et que son début d’année 2015, à l’image de son équipe Lotto-Jumbo, n’était pas beaucoup plus glorieux. Seule une récente victoire au Tour de Turquie avait été l’éclaircie dans la grisaille. Le gaillard a montré aujourd’hui qu’il na pas perdu les qualités qu’on avait entrevu en lui et s’annonce en ce début de Giro comme un véritable challenger.  Les 6 Fantateams qui ont cru en lui pourraient se voir offrir un beau pactole s’il continue ainsi sur sa lancée.

Le mauvais plan du tour

Domenico Pozzovivo (38 Fantamillions) a assurément une belle carte à jouer sur ce Giro. Il fait partie des hommes forts à suivre et, s’il atteint le niveau qu’il avait l’année passée à pareille époque, le podium lui tend véritablement les bras. Mais perdre une grosse minute aujourd’hui et déjà se retrouver à 1 min57 au général, tout ça après la deuxième étape, ça la fout tout de même un peu mal. La route est encore longue mais pour le sympathique italien, gare à ce qu’elle ne s’apparente pas à un long chemin de croix. D’autant qu’avec sa 31 ème place aujourd’hui, son comparse chez AG2R, Carlos Betancur, signe son meilleur résultat de 2015 et se positionne discrètement en second rideau. Fais nous rêver Carlos !

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