A 25 ans à peine, le jeune Nicola Boem fait sensation en remportant de main de maître cette 10ème étape marquée par la déroute de … Richie Porte. Piquouze, lui, ne s'arrête pas en chemin et s'empare haut la main du bouquet du vainqueur.

De retour dans la plaine, après une journée de repos bien méritée, le peloton attaquait une nouvelle semaine favorisant sans nul doute aucun les prétendants au maillot rouge. Aucune difficulté sur les 195 kilomètres séparant Civitanova Marche de Forli, si ce n'est une petite côte répertoriée au classement de la montagne. Comme d'habitude, une échappée se forme et prend la poudre d'escampette. Les fuyards, revigorés, taillent le bitume, conservent jusqu'au bout leur avance et contrecarrent donc les plans des sprinters qui voyaient là une occasion en or leur passer gentiment sous le nez.

Et c'est le jeune italien de la Bardiani, Nicola Boem, qui lève les bras sur la ligne à Forli devant ses deux compatriotes, Matteo Busato et Alessandro Malaguti. Pas de bol pour Oscar Gatto, également présent dans cette échappée au long court, qui, à son grand dam, crève au plus mauvais moment et ne peut se mêler au sprint final. Par contre, la fête est totale pour les coureurs de la Botte, puisqu'ils trustent les six premières places du classement et seuls Greipel et Mezgec arrivent à s'immiscer dans un Top10 entièrement dévolu aux coureurs transalpins .

Mais le fait du jour, ce sont initialement les 47 secondes que Richie a perdu. A sept kilomètres du but, une malheureuse crevaison le retarde et oblige l'équipe Sky à attendre son leader. A ce moment, personne pour l'aider, hormis son compatriote, Simon Clarke, qui lui vient charitablement en aide. Mais, comme le règlement le stipule, un coureur d'une autre équipe ne peut voler au secours d'un adversaire en détresse. Et le tarif est lourd, puisque pour les deux hommes, une pénalité de deux minutes supplémentaires leur est infligée. Dur, dur, mais la règle est la règle et les deux hommes ne pouvaient l'ignorer. Dommage quand même pour le fair-play et l'essence même d'un sport qui se veut altruiste.

Au Fantagiro, Piquouze éclabousse la course de son talent et s'impose en solitaire avec quelques 250 points d'avance sur ses trois dauphins du jour. Déjà fort actif avec sa solide armada, il est en plus le seul à avoir flairé le bon plan Nicola Boem. Joli coup pour le suisse qui s'échappe et compte désormais plus de 300 points d'avance sur son plus proche poursuivant. Et ta mère, Giacominou delle Bollas et The King sont donc à trois pour monter sur la deuxième marche du podium tandis que Dynamo Cyclo clos la marche. Toujours pas de changements en tête du Général, mais pour combien de temps encore ?

Le bon plan du jour

L'équipe Bardiani a toujours eu à cœur de briller sur la course rose. Coutumiers des coups d'éclats, ses coureurs ont souvent eu la bonne habitude de marquer de leur empreinte les étapes réservées aux baroudeurs et autres échappées gagnantes. On aurait sans doute plus misé sur un Pirazzi, un Battaglin et autre Colbrelli, mais c'est le vénitien Nicola Boem (1 Fantamillion) qui s'empare cette fois-ci de la palme du tout bon plan. Bien vu l'artiste !

Le mauvais plan du jour

On ne peut pas encore vraiment parler de mauvais plan, mais ce qui est arrivé au tasmanien de la SKY aujourd'hui est assurément une mauvaise blague pour lui et ses 27 Fantasupporters. Jusqu'à présent, sans véritablement faire de bruit, il s'était maintenu facilement dans le sillage de ses adversaires. Avec maintenant plus de trois minutes de débours, il va falloir cravacher ferme pour garder l'espoir d'une victoire finale. En position idéale avant la journée de repos, le voilà dans une situation où le moindre faux pas n'est absolument plus permis et où son fameux jour sans n'a forcément plus sa place. La faute à pas de chance, mais bon, en même temps, avec Porte, on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise ! Rien n'est encore perdu, mais il va falloir se surpasser et survoler le contre-la-montre de samedi sous peine de voir ses rêves de gloire définitivement s'envoler.