Fabio Aru a remporté la 18ème étape du Giro après avoir distancé Contador et les autres leaders du général dans la dernière montée de Cervinia. Le sarde s’offre une belle victoire et reprend la deuxième place au classement général à son équipier Mikel Landa. Au Fantagiro, The King s’offre la victoire grâce au trio Aru-Contador-Uran et surtout au coup de rein offert par la 14ème place de Jonathan Monsalve.

Le Fantapeloton s’apprête à lancer le sprint final, mais vu la situation cadenassée, Piquouz, leader depuis la septième étape, l’affronte sereinement.

Depuis quelques jours, Fabio Aru avait montré des signes évidents de fatigue, pour ne pas dire de faiblesse. Il avait cédé la deuxième place du général à son équipier Mikel Landa après l’étape infernale d’Aprica. Mais tel un phénix, et surtout sans pression sur ses jeunes épaules, le maillot blanc renait de ses cendres et s’impose d’une fort belle manière à Cervinia. Finalement, le rôle d’outsider, libre de tout marquage réservé aux leaders, est celui qui convient encore le mieux à Aru. C’est comme ça qu’il s’est révélé au public lors du Giro 2014, et surtout, qu’il a remporté deux étapes à la Vuelta. Son accélération à 7 kilomètres de l’arrivée était foudroyante. Elle a empêché Ryder Hesjedal, à l’attaque comme d’habitude, d’enfin goûter au plaisir de la victoire. La troisième place revient à un autre revenant, Rigoberto Uran.

Quant à Contador, il a géré tranquillement son maillot rose en pensant probablement déjà au Tour de France. Les places du top-10 du général restent incertaines à deux étapes de la fin du Giro : Andrey Amador a quelque peu craqué et devra lutter samedi pour ne pas sombrer, Leopold Konig semble lui en bonne forme et pourrait tenter de gagner une position.

Yuri Trofimov a aussi souffert et risque gros. Surtout que Ryder Hesjedal et Steven Kruijswijk comptent bien poursuivre leur remontée vers les sommets. La lutte pour les places d’honneur et pour une dernière victoire d’étape sera d’ailleurs l’enjeu majeur de l’étape de samedi avec le terrible Colle delle Finestre et ses 9 kilomètres sur route non asphaltée.

La dernière étape de montagne du Giro sera aussi la dernière possibilité pour les fantateams qui ont encore de l’ambition de tenter quelque chose. Piquouz est bien solidement installé en tête du classement général.  Il ne pourra que contrôler ses adversaires samedi, mais pourra toujours compter sur Appollonio pour le sprint de dimanche au cas où.

Son dauphin Surebet doit par contre jouer le tout pour le tout. Avec 176 points de retard et sans sprinter, il doit lancer ses flêches Betancur, Chaves et Zakarin à la conquête de la victoire d’étape pour espérer bousculer la hiérarchie. L’étape de samedi, avec sa première partie en plaine, convient parfaitement à une échappée de long cours. Encore faudra-t-il en faire partie.

La Tomyteam a plus de retard à récupérer, mais aussi plus d’atouts pour tenter l’exploit : Betancur, Zakarin, Ulissi, Atapuma et Anton. Il faudra aussi vérifier si la bonne prestation de Rigoberto Uran à Cervinia pourra être rééditée. Le Colombien tentera de sauver son Giro en remportant un étape. Actuellement 15ème du général, il pourrait éventuellement remonter jusqu’à la 13ème position, mais pas davantage, ce qui ne laisse que des maigres espoirs aux teams Giacominou delle Bollas et Et ta mère? de voir la vie en rose dimanche soir.

Quelques espoirs subsistent aussi dans le chef de la Dynamo Cyclo et son Amador tout comme dans celui de Copacabana. La team brésilienne espère bien que Tangert, Caruso et Geniez vont rester avec les meilleurs dans le Colle delle Finestre et maudit surtout le jour où il a eu cette mauvaise idée de regarder les résultats du Tour de Croatie qui l’ont amené à claquer 34 millions pour Macej Paterski…

Il y a donc encore moyen que les choses bougent, mais ce Fantagiro 2015 restera surtout marqué par un classement général trop longtemps figé.

Le bon plan du jour

En prenant la 5ème place à Cervinia, Steven Kruisjswijk est entré pour la sixième fois dans le top-10 d’une étape.  Son butin est actuellement de 531 points et augmentera encore avec les points du classement général. Surtout s’il réussit à remonter encore d’une ou deux places. La révélation du Giro 2012 revient enfin à un niveau digne de son talent. L’analyse de son évolution fanta-statistique parle pour elle : depuis 2013, Kruijswijk avait uniquement rapporté 38 points au Tour 2014. Lors de toutes les autres courses, son compteur était resté à zéro.  C’est probablement pour cela que seule la team Huilseuker a osé dépenser 18 millions pour le bon plan batave.

Le mauvais plan du tour

Il en a peut-être fait vibrer quelques uns lors des premières étapes de montagne, lorsqu’il avait intégré le top-10 du classement général. Il a outre le mérite de se trouver devant son leader au classement général. Mais Maxime Monfort restera visiblement bloqué aux portes du top-10, que ce soit dans les arrivées d’étapes ou au classement général. Rien de neuf, en fait. Mais les 22 misérables points récoltés jusqu’à maintenant prouvent que les coureurs qui jouent le général sans y briller sont toujours des mauvais plans. A bon entendeur, …