
Magnifique victoire au finish pour le toujours vert et fringant Diego Ulissi qui démontre qu'il reste un incontournable sur les routes d'un Giro qui le lui rend si bien. Il termine un chouia devant la doublette batave, Tom Dumoulin et Steven Kruiswijk.
Au lendemain de la journée de repos et de la parenthèse hollandaise, cette quatrième étape du Tour d'Italie, la première sur le sol transalpin, s'annonçait piégeuse et compliquée, en particulier pour des sprinteurs à la fête ces deux derniers jours. Marcello Il Bello gardait cependant un secret espoir de conserver sa tunique rose, mais il savait ses chances relativement menues. Ceci étant su et reconnu, un quatuor de baroudeurs se lança rapidement dans une vaillante échappée mais qui ne compta jamais plus de trois minutes sur un peloton mené tambour battant par l'équipe de Marcel Kittel. Ils furent inévitablement vite rejoints, et les premiers à lancer des escarmouches pour éliminer les flèches d'argent, toujours accrochées solidement au peloton, ne furent autres que les coéquipiers du désormais nouveau leader, Tom Dumoulin.
Et c'est là qu'une deuxième course commençait , avec la formation d'un nouveau groupe de fuyards, bien plus costauds cette fois-ci que les téméraires du matin. Car avec Ulissi, De Marchi, Pirazzi et autre Tim Wellens, les chances de victoire grandissaient à mesure que les derniers kilomètres défilaient. Et c'est dans la dernière côte, avec deux passages à 18%, que l'italien de la Lampre, s'envolait et basculait en tête vers Praia a Mare, avec une vingtaine de secondes d'avance sur un groupe de leaders, bien décidés à ramener l'intrépide à la raison. Mais il n'en fut rien, et au bout de l'effort, c'est bien le toscan qui pouvait savourer et lever les bras sur les rives de la mer Tyrrhénienne.
Ce qui nous amène forcément à une nouvelle hiérarchie au classement général, puisque désormais la plupart des cadors annoncés se retrouvent tous au coude à coude dans le top 20. Tom Dumoulin est à nouveau en rose et le coureur néerlandais devrait probablement conserver sa tunique à l'issue de la cinquième étape à Benevento. C'est un parcours relativement vallonné qui attend le peloton et dont l'intérêt consiste essentiellement dans le final de l'étape où le dernier kilomètre sera une montée pavée de 3,4%. Alors, le grand retour des sprinteurs ou un scénario similaire à celui d'aujourd'hui avec les puncheurs en tête d'affiche ?
Au Général du Fantagiro, Les Cyclistes Volants mène toujours la danse devant la Team Spritz. Mais la victoire d'étape de An Geansai Bandearg, le seul d'ailleurs à avoir choisi Ulissi, redistribue quelque peu les cartes sans toutefois tout totalement bouleverser. Car désormais, ce sont les équipes avec les gros leaders qui commencent à s'installer dans le haut du tableau et à remporter des victoires de prestige qui valent assurément leur pesant d'or. Easy Rider et Bari-Seychelles, avec entre autres Kruiswijk, complètent le podium du jour.