Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il se passe chaque jour quelque chose de différent sur ce Giro. Au terme d’une journée palpitante et indécise de bout en bout, c’est le petit colombien, Esteban Chaves, qui s’impose au…sprint devant le nouveau maillot rose, Steven Kruiswijk et le surprenant Georg Preidler. Le malheureux, mais oh combien valeureux Atapuma, échoue, lui, à la plus mauvaise place, après avoir passé plus de 200 kilomètres devant.

L’étape reine de ce 99ème Giro nous proposait un menu des plus alléchants ce samedi. Au programme, 210 kilomètres, six difficultés et pas moins de 5 000 mètres de dénivelé positif. Autant dire que ça n’allait pas être une partie de plaisir pour tout le monde. A commencer par le décevant Ryder Hesjedal, qui n’a pas attendu de rejoindre le premier sommet du jour pour mettre définitivement pied à terre. Néanmoins, hormis les grimpeurs, les baroudeurs avaient bien évidemment coché cette étape, et, ce ne sont pas moins de 36 courageux qui partirent à l’abordage du premier col. S’en suivit une guerre sans nom et une multitude d’attaques et de retours dans un groupe d’échappés qui ne tenaient guère en place. Pendant ce temps, Astana contrôlait le peloton de manière autoritaire, avec un Nibali bien calfeutré parmi les siens, et écrémait le groupe maillot rose jusqu’à qu’il ne reste plus que onze guerriers encore debouts. Dans la foulée, le leader Andrey Amador craque et laisse le Requin de Messine prendre provisoirement les rênes du général.

Assez tôt dans la dernière ascension, c’est d’ailleurs ce dernier qui lancera l’attaque décisive, accompagné des seuls Chaves et Kruiswijk. Du côté de chez Movistar, c’est la soupe à la grimace, avec un Valverde à la peine et un Amador impuissant. Zakarin, Majka et Uran reviendront bien sur le groupe Nibali, mais assez rapidement, Chaves décida alors d'y aller de son solo. Sans réel succès, jusqu’à ce que ce soit cette fois Steven Kruiswijk qui tente un coup. Chaves revient vaillamment au pas, le Squale, par contre, ne parvient pas à rester dans la roue du petit Colombien.

Au pied du dernier mur, Atapuma, dans un jour faste, compte toujours 20 secondes d'avance sur les deux poursuivants, tandis que Nibali pointe lui à 45 secondes, et Valverde à plus de 3 minutes ! La victoire était légitimement au bout de l’effort pour Darwin, mais, pourtant fort de 15 secondes au sommet de la dernière difficulté, le Colombien voit revenir les trois poursuivants à deux kilomètres du but, après 200 kilomètres passés à l'avant. Et à ce petit jeu, c’est finalement Esteban Chaves qui s'impose au sprint devant le Néerlandais, qui prend à son tour le maillot rose. Un nouveau rebondissement sur un Giro qui ne cesse de nous étonner. Le classement général est chamboulé, et la bataille qui s’annonce ce dimanche sur le contre-la-montre promet une nouvelle fois, d’être grande et belle.

Au Fantagiro, la moisson de points fut la plus prolifique pour Tomyteam, avec pas moins que le tiercé gagnant du jour, teinté d’une touche polonaise, dont on ne cesse, en coulisses, de nous rabâcher les oreilles depuis trois jours. Il devance autoritairement sur la ligne Trump Plaza et le nouveau leader, Ciclo Giro. Les rôles sont désormais irrémédiablement changés, et même si certaines équipes semblent tenir le bon bout, nuls doutes que nous ne sommes certainement pas encore au bout de nos surprises.

Comments

.... Majka a affirmé en interview qu'il a fait ce qu'il a pu aujourd'hui (hier). Cependant il confirme qu'il en a encore sous la pédale, et qu'il pas encore dit son dernier mot dans ce giro. Il est chaud
, très chaud, il va attaquer dès qu'il peut. Il tient particulièrement à remercier ses plus fidèles supporter polonais et étrangers.