
Diego Ulissi a remporté la onzième étape du Giro 2016 en s'imposant à Asolo devant les deux hommes en forme de ce Giro, Andrey Amador et Bob Jungels qui grignotent encore quelques secondes aux autres favoris du classement général. Au Fantagiro, c'est la Team Eanov qui s'impose grâce à Jungels, Kruijswik, Valverde et Uran alors que Luigi Rosa et Vino for Ever terminent respectivement deuxième et troisième.
La onzième étape du Giro menant le peloton en Vénétie offrait une fin de parcours difficile et comparable à une classique ardennaise, avec la Forcella Mostaccin à 20 kilomètres de l'arrivée, suivie d'un parcours vallonné jusqu'à Asolo. La première échappée de la journée a été annulée très tôt par les hommes de la Lampre qui avaient quelque chose derrière la tête et ne voulaient pas laisser partir un groupe trop important. C'est finalement un trio inoffensif formé par Vorobyev, Laengen et Bertazzo qui a eu le feu vert avant de se faire reprendre dans la Forcella Mostaccin. Là, les leaders ont lancé une légère bagarre qui a constitué un apéritif de ce qui va se passer lors du triptyque des Dolomites prévu ce week-end. Nibali, Valverde, Kruijswijk, Uran, Formolo, Zakarin, Majka, Jungels et Esteban Chaves ont basculé en tête de la Forcella avécu quelques secondes d'avance sur les autres favoris du jour, dont quelques sprinters. Voici donc les hommes forts en montagne du Giro. Auxquels il faut ajouter Andrey Amador qui a mis peu de temps à revenir sur le groupe de tête. Dans la descente très technique, Nibali a lancé une attaque de requin, suivi uniquement par Valverde et Chaves. A ce moment de la course, les Movistar nous ont offert un spectacle assez lamentable qui explique en grande partie pourquoi il est difficile d'apprécier les hommes d'Eusebio Unzué. Alors qu'il était dans un bon coup qui aurait pu permettre de gagner du temps sur plusieurs adversaires, Alejandro Valverde a refusé de collaborer avec Nibali et Chaves, prétextant probablement qu'il y avait Andrey Amador, deuxième du général, derrière. Ensuite, lorsque le trio a été repris et que Bob Jungels et Amador ont contre-attaqué, c'est le luxembourgeois qui a fait tout le travail, Amador prétextant probablement qu'il y avait son leader Valverde derrière. Les Movistar auraient surement réussi le hold-up parfait si Diego Ulissi n'était pas revenu dans une des dernières difficultés de la journée. En même temps, si Amador n'avait collaborer ne fut ce qu'un petit peu, Ulissi ne serait peut-être pas revenu. L'italien a pu bénéficier du travail des Bardiani afin de s'approcher et ensuite placer une accélération pour revenir sur le duo d'attaquants. Au sprint, Ulissi n'a laissé aucune chance à Amador et remporte ainsi sa deuxième victoire d'étape au Giro 2016, la sixième de sa carrière. A treize secondes, le groupe des favoris est réglé par Giacomo Nizzolo devant d'autres sprinters italiens comme Colbrelli, Modolo et Trentin. Jungels et Amador augmentent donc leur avance au classement général, un classement où on ne retrouve plus dans les hautes sphères les noms de Tom Dumoulin, Jakob Fuglsang et Domenico Pozzovivo. Les deux derniers ont été piégés par une chute au moment décisif de la course et perdent plus d'une minute et demi, alors que Dumoulin a abandonné après quelques kilomètres de course, quittant ainsi le Giro avec comme un sentiment d'inaccompli.
Au Fantagiro, le seul Ulissi n'a pas suffi à An Geansaí Bándearg, la seule team ayant pris le puncheur de la Lampre, pour monter sur le podium. Avec les points de Jungels, Kruijskwik, Valverde et Uran, c'est par contre la Team Eanov qui s'impose à Asolo. Luigi Rosa confirme qu'il faudra compter sur lui dans les prochains jours, car avec Amador, Kruijswijk, Valverde et NIbali, il possède quatre des cinq premiers du classement général. Vino for Ever termine troisième avec la belle brochette formée par Jungels-Zakarin-Nibali-Formolo-Battaglin. Etrangement, l'équilibre de ce Giro et l'absence de deux-trois coureurs qui dominent les débats, font les affaires de Les Cyclistes Volants qui reste tranquillement en tête du classement général du Giro malgré le fait qu'il ne score pas plus de 100 points depuis la huitième étape. Jeudi, avec la dernière étape pour sprinters avant le début de la haute montagne, Arc164 pourrait bien tirer sa dernière cartouche en lançant Greipel et Démare dans la bagarre avant de rester en roue libre jusqu'à Turin. Mais on a encore du mal à voir quelle team pourra prendre la relève, puisque tant que le leaders ne domineront pas les classements d'étape, ils ne rapporteront pas assez de points pour boucher les trous.