Fernando Gaviria a fait coup double dimanche en remportant la troisième étape du Giro et en prenant par la même occasion la tête du classement général. L’étape a été spectaculaire, marquée par le vent et les bordures maitrisées de main de maître par l’équipe Quick Step. Rien de neuf sous le soleil du Fantagiro où Vino For Ever 2 remporte son troisième succès consécutif, mais il est cette fois accompagné sur la première marche du podium par AncoreTuTu, alors que In the Memory of Michele prend la deuxième place devant le duo formé par Les Cyclistes Volants et Quick Step for Ever.

La dernière étape en Sardaigne a été marquée par les fortes rafales de vent qui ont soufflé sur le peloton lorsque celui-ci s’est approché de Cagliari. Une étape sans difficultés altimétriques mais qui a cependant été très spectaculaire pour les amateurs. Lorsque le vent était de face, les équipes ont tant bien que mal essayé de s’organiser pour protéger leurs leaders, mais les difficultés de maintenir les positions étaient évidentes et voir les images de ce peloton se battre contre le vent mérite réellement le détour. Mais les choses ont changé à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée, lorsque la direction de la route a changé et le vent est devenu latéral. La possibilité de faire une bordure était énorme et surtout évidente. Les hommes bleus de la Quick Step se sont petit-à-petit hissés vers l’avant et lorsque Bob Jungels a mis un coup d’accélérateur, la bordure était faite. Une brodure parfaite. Un cas d’école. André Greipel les avait vu venir et était remonté en tête du peloton en effectuant un véritable sprint comme si sa vie en dépendait. Il a réussi à prendre le bon wagon, mais a perdu quelques mètres suite à une légère bousculade avec un coureur Quick Step et n’a pas pu rentrer sur le groupe de tête. Il y avait six coureurs Quick Step dans le bon coup, plus quelques chanceux qui ont réussi à se trouver au bon endroit au bon moment comme Nathan Haas, Giacomo Nizzolo, Rüdiger Selig et Konstantin Sioutsou. Le déroulement du sprint final était écrit d’avance et Fernando Gaviria n’a pas raté l’occasion de remporter sa première victoire sur un grand tour et d’endosser son premier maillot rose. On notera aussi l’impressionnante performance de Bon Jungels qui a fortement contribué au succès de son équipe et qui prend quelques secondes d’avance sur ses rivaux dans la lutte pour le classement général.

Après le jour de repos de lundi, le peloton poursuivra son tour d’Italie en Sicile, avec la première arrivée en montée sur les pentes de l’Etna. Spectacle garanti, surtout si le vent continue de souffler. On est également impatients de voir lequel des favoris sera un peu moins favori au terme de cette quatrième étape.

Le bon plan du jour

Se trouver dans la bonne bordure créée par les spécialistes de la Quick Step, c’est une preuve d’avoir un bon feeling avec le vent et par conséquence avec les classiques du Nord. Rüdiger Selig a déjà montré quelques signes de son talent caché lors de courses mineures en Belgique, mais il sera clairement à suivre dans les prochaines années lors des classiques. En attendant, pour 8 fantamillions, il est allé chercher une belle deuxième place derrière Fernando Gaviria et devant Giacomo Nizzolo, rapportant 100 points à l’équipe Oreo, qui visiblement bien conseillée, est la seule à avoir misé sur le jeune allemand.

ILe mauvais plan du tour

Il ne figurait pas toujours sur la longue liste des prétendants au podium de ce 100ème Giro. Cette discrétion aurait d’ailleurs pu être un atout pour Rohan Dennis, qui se lançait dans la lutte du classement général d’un grand tour pour la première fois. Trois équipes avaient considéré que malgré son prix élevé (47 fantamillions), Rohan Dennis pouvait être la surprise de ce Giro, notamment en raison des contres-la-montre qui lui étaient favorables. Mais l’australien de la BMC a chuté au pire moment, lorsque la bagarre des bordures a commencé, et concède au final plus de 5 minutes aux autres favoris. Son expérience de leader pour le classement général aura été de courte durée, mais comme on dit chez nous, c’est le métier qui rentre…