Egan Bernal a remporté la 16ème étape du Giro marquée par des conditions météorologiques exécrables et consolide son maillot rose avant la deuxième journée de repos. On attendait du grand spectacle dans les Dolomites ce lundi, mais on n’aura pas vu grand-chose… Cette fois, ce ne sont pas les tactiques attentistes du peloton qui en sont la cause, mais la météo pourrie qui a empêché la retransmission des images dans les moments clé de l’étape. Pourtant, il s’en est passé des choses entre Sacile et Cortina d’Ampezzo. Ca a commencé avant même le départ, avec la suppression des cols du Fedaia et Pordoi enneigés, pour raccourcir l’étape et se contenter d’une bagarre dans la montée et la descente du Passo Giau.

L’échappée de 22 hommes qui s’est constituée dans la première ascension du jour n’a pas tenu longtemps, puisqu’un groupe de six coureurs s’est fait la malle dans la descente de La Crosetta, avec Nibali, Formolo, Almeida, Pedrero, Gorka Izaguirre et l’équipier du Requin de Messine Amanuel Ghebreigzabhier. Une échappée qui pour une fois avait de la gueule, mais qui a été victime du forcing de l’équipe Education First, qui n’a pas laissé les Ineos Grenadiers faire leur train train quotidien. On se demande pourquoi, puisque Hugh Carthy a été un des premiers leaders à craquer dans le Giau, mais on préfère voir une équipe jouer la gagne et perdre, plutôt que de ne rien voir du tout. Alors que Remco Evenepoel avait lâché prise avant même le début de l’ascension finale, Egan Bernal n’a pas attendu longtemps pour fausser compagnie à ce qui était resté du groupe maillot rose. Le Colombien est allé reprendre un à un tous les attaquants, pour culminer sur la Cima Coppi en solitaire et pouvoir descendre vers Cortina sans prendre trop de risques. Derrière lui, le déluge. Caruso et Bardet ont été le meilleurs des vaincus, Ciccone, Carthy et Almeida ont limité la casse, alors que Vlasov, victime d’un problème mécanique qui l’a obligé de faire la poursuite dès le début du col, et Simon Yates, perdent plus de temps.

Le Giro n’est pas fini, mais Bernal a frappé un grand coup. Avec 2’24 d’avance sur Caruso et la conscience d’être largement le plus fort en montagne, il a pris une belle option sur le maillot rose. La bataille pour le podium s’annonce quant à elle passionnante, avec au moins six coureurs, Caruso, Carthy, Vlasov, Yates, Ciccone et Bardet, en lice pour les places d’honneur. Une bagarre qui a son importance au Fantagiro, puisqu’il est aujourd’hui bien difficile de dire quelle sera la combinaison permettant de remporter le sacre au terme du concours.

Lundi, c’est la Team TN 2 qui avait la combinaison gagnante, avec Bernal, Carthy, Bardet, Ciccone et Foss, ce qui lui a permis de remporter l’étape avec 678 points. Rabo 2021 prend la tête du classement à Giacomo dellas Bollas qui a malheureusement eu une heure de gloire trop courte pour occuper le devant la scène médiatique.

Le bon plan du jour

On le savait, Egan Bernal est incontournable pour la lutte au fantamaillot rose. Mais le titre du bon plan du jour revient à son actuel dauphin, Damiano Caruso. Parti avec le rôle de lieutenant de Mikel Landa, l’Italien a petit à petit grimpé au classement et espère aujourd’hui inscrire son nom au palmarès de son tour national. Régulier, solide en montagne comme au contre-la-montre, moins cher que la plupart des autres leaders, et surtout, présent uniquement dans 12 fantateams, Damiano Caruso peut être le coureur décisif dans la course au fantamaillot rose.

Le mauvais plan du tour

On pourra difficilement taper sur les gladiateurs qui ont parcouru les routes montagneuses sous la pluie et avec des températures proches du zéro. Ca tombe bien, puisque le mauvais plan du tour est aujourd’hui Thomas De Gendt, le seul coureur à ne pas avoir pris le départ de l’étape dantesque de lundi. Le baroudeur belge a préféré rentrer chez lui pour soigner quelques bobos. Il n’aura jamais pris la bonne échappée et ne rapportera aucun point aux 73 teams qui ont dépensé 18 millions pour vibrer sur les envolées qui ne sont pas arrivées.

La question du jour

Après avoir perdu 24 minutes à Cortina, Remco Evenepoel est sorti du classement général. Ira-t-il jusqu’à Milan pour engranger de l’expérience, ou rentrera-t-il à la maison prématurément ? Parce que son abandon pourrait avoir sa petite importance au Fantagiro, notamment pour faire rentrer des remplaçants.

Comments

Ca peut être jouable s'il décide de ne pas courir toutes les étapes à fond et suivre un programme à peu près comme ça : lâcher sur l'étape de mercredi dans le gruppetto, idem jeudi sur le plat ; tenter une échappée vendredi si les jambes vont bien pour tester la tactique des échappées de grand tour ; gruppetto samedi et tout donner sur le chrono dimanche. Les DS de Deceuninck ont l'air assez réticents à le laisser en course mais je pense qu'il souhaite vraiment jusqu'au bout voir à quel point une course de 3 semaines est différente de ce qu'il court d'habitude.
(Plus égoïstement, vu le peloton de tête du Fantagiro et les remplaçants disponibles, ça m'arrangerait fortement qu'il reste ahah)

Je pensais que Remco ne serait pas compétitif après une blessure aussi grave et une interruption si longue, c'est pourquoi j'ai fait l'impasse sur lui sur ce FantaGiro (et préféré Landa, ce qui montre ma grande clairvoyance). Et maintenant j'ai bien peur qu'il compromette toute la suite de sa saison s'il continue la course, ce qui égoïstement m'arrangerait, vu que je ne l'ai pas retenu non plus dans mon équipe de FantaCup. Mais comme je ne souhaite pas plonger nos amis Belges dans l'affliction dont souffrent les supporteurs de notre Tibopino national, je pense que Remco ferait mieux de se reposer.

Je dirais qu’un Bernal en forme, il prend plutôt une minute à Carthy et Caruso... d’ailleurs, à part Foss et Almeida (et peut-être Vlasov qui a fait un bon prologue) il n’y a pas vraiment de coureurs très bon au CLM dans le top10