Dan Martin a remporté la 17ème étape du Giro 2021 à Sega Ala, en partant dans la bonne échappée matinale et en résistant au retour des leaders dans l’inédite et très dure ascension finale. Des leaders qui ont encore une fois vécu des hauts et des bas, avec un premier soupçon de crise pour le maillot rose Egan Bernal, des chutes, des petites et grandes défaillances. Le classement général change considérablement au terme de cette étape courue enfin sous le soleil.

C’est Dan Martin qui réalise l’exploit du jour, car lorsque la Team Bike Exchange a commencé à tirer le peloton avant et pendant le Passo San Valentino, les chances de réussite des attaquants qui n’avaient que 2’30 d’avance, semblaient réduites. Mais quelques faits de course survenus dans la descente du San Valentino ont retardé la chasse, notamment la chute impliquant deux coureurs Bike Exchange, Nibali, Ciccone et Evenepoel. Ce dernier terminera la course mais ne prendra pas le départ de la 18ème étape jeudi. Quant à Ciccone, il est le grand malchanceux du jour. Se trouvant à l’arrière du peloton suite à un problème mécanique, il est pris dans la chute collective et dépense beaucoup d'énergie pour revenir dans le groupe juste avant la montée finale. Il sera lâché très tôt et perdra 7 minutes à l’arrivée.

L’inédite montée de Sega Ala n’a rien à envier à d’autres cols plus prestigieux européens. 11 kilomètres à près de 10% de moyenne, c’est du lourd. Les coureurs moins en forme en ont fait les frais dès les premières rampes. Alexander Vlasov a été le premier à souffrir, confirmant une tendance montrée dans le Zoncolan et le Giau. Il perdra trois minutes sur le vainqueur du jour. Quant aux autres leaders, ils se sont éparpillés dès que Simon Yates et Joao Almeida ont attaqué le maillot rose. Un maillot rose qui a souffert, mais qui limite les dégâts grâce à l’aide précieuse de Daniel Martinez, ne concédant que 52 secondes à Yates. Ce qui est perturbant sur ce Giro, ce sont les performances instables des leaders du top-10 du général. Yates était à la ramasse dans le Giau, il était royal mercredi. Bardet était un candidat sérieux au podium à Cortina, il a souffert à Sega di Ala. Hugh Carthy s’était réveillé en voulant gagner le Giro lundi, il est celui qui a perdu le plus de temps mercredi. Seul Damiano Caruso reste constant. Discret mais constant. Parmi les coureurs du top-10, ce sont finalement Daniel Martinez, Joao Almeida et Tobias Foss qui font la bonne opération du jour, en remontant d’une place et en se rapprochant du top-5. L'étape de mercredi a montré que le Giro est loin d'être joué. Il reste deux étapes de montagne et un contre-la-montre de 30 kilomètres au cours desquels il peut encore se passer beaucoup de choses.

La fanta-étape du jour est remporté par Gaseosas Glacial, alors que Rabo2021 reste en tête du général.

Le bon plan du jour

Tobias Foss n’est pas un inconnu. Vainqueur du Tour de l’Avenir 2019, il avait déjà fait des bonnes performances aux contre-la-montre, notamment au prologue du Giro 2020, mais avait souffert le rythme du peloton professionnel dès que la route s’élevait. Pour 12 fantamillions, il méritait d’être pris en considération et les 13 formations qui l’ont engagé ne le regrettent surement pas. Désormais 9ème du général, s’il continue à son rythme dans les dernier cols et arrive frais au contre-la-montre final, il pourrait encore monter au classement et augmenter son butin.

Le mauvais plan du tour

La première performance sur un fantatour est à présent connue : 833 points pour 40 millions, avec un coefficient de 20.83 point par fantamillion. Ce n’est pas catastrophique, loin de là. Certains diront même que c’était inespéré et prolifique comparé aux points des Mollema, Landa ou Bilbao, ou des sprinters au prix similaire comme Nizzolo, Ewan ou Merlier. Mais au final, s’il fallait choisir un leader à 40 millions, il y en a quelques-uns qui vont rapporter plus, même si son abandon peut arranger certaines équipes qui ont un bon remplacant sous le coude. Au niveau sportif, on se demande vraiment l’impact que ce Giro aura sur le jeune talent belge. Pour quelqu’un qui n’a jamais connu la défaite, le coup doit être dur et peut avoir deux types de conséquences : soit il apprend, développe l’humilité nécessaire pour gérer ce genre de situation et revient plus fort ; soit il doute, perd confiance et panique. On verra aux JO et à la Vuelta ce qu’il en est.

La question du jour

Est-ce que Sagan veut gagner la dernière étape qui pourrait se terminer au sprint ?