podium etape 16 giro 2022 - podium stage 16
Jan Hirt s’impose dans les ruelles d'Aprica au terme d'une étape on ne peut plus animée et passionnante. Pas moins de 5000 mètres de dénivelé positif et quatre ascensions pas piquées des vers au bout desquels le tchèque a fini par prendre le meilleur sur son dernier adversaire du jour, l’infortuné Thymen Arensman. La troisième place s'est jouée au sprint entre les trois rescapés du groupe des favoris et l'inaltérable, Alejandro Valverde. Jay Hindley prend donc les quatre secondes de bonification devant Richie Carapaz, Bala et Mikel Landa. Kamna, Almeida, Nibali et Carthy complètent le top10 d’une journée haletante. Les hostilités n’ont guère tardé à d’ailleurs se déclencher et les candidats à la fugue sont nombreux à l’entame de la troisième semaine de ce Tour d’Italie. La première ascension du Goletto di Cadino permet à une bonne vingtaine de courageux de prendre les devants et c’est à nouveau Giulio Ciccone qui impressionne. Du beau monde néanmoins à ses côtés puisque Yates, Kelderman, Carthy, Martin, Arensman ou encore Kamna sont également présents. Ça bouge pas mal et huit coureurs profitent ensuite des pentes du terrible Mortirolo pour faire la différence et prendre quelque peu le large. Les écarts se creusent, les uns s’accrochent, d’autres décrochent et les fuyards ne sont plus que six après le redoutable Teglio. Kamna a longtemps semblé le plus fort dans la dernière montée du jour, le Valico di Santa Cristina, mais Hirt et Arensman étaient encore un cran au-dessus et ne laisseront pas à l’allemand le plaisir d’un deuxième bouquet. Les cadors ne seront pas restés en reste non plus et c’est l’équipe Astana qui fut aujourd’hui la première à mettre le feu aux poudres. Sans éclats jusqu’à ce que le requin de Messine ne prenne les commandes et n’attaque la descente du Mortirolo en tête. Ça dépote, Pozzovivo en fait bien les frais et tombe mais il faudra attendre la manœuvre des Barhain pour réellement voir les choses un peu plus se décanter. Landa est ainsi le premier à dégainer et le Basque s’envole d’ailleurs avec Carapaz et Hindley. Ces trois-là ne se quitteront plus et se rendront coups sur coups jusqu’à la ligne tandis qu’Almeida et Nibali serrent les dents à quelques encablures plus bas et limitent admirablement la casse. Les meilleurs grimpeurs sont désormais connus, ils sont cinq, quatre à se tenir en une minute tenu en joue par un excellent et expérimenté Squale qui n'attend qu’une demi-occasion pour fondre sur la moindre proie. Même si Nibali est déjà à plus de trois minutes du maillot rose. Une surprise n’est pas à exclure, mais pour tous les autres, ça ne plus, à priori, pour cette année. Au FantaGiro, Pijot fait partie des cinq managers à avoir senti que Jan Hirt allait enfin scorer et lui offrir une bonne petite victoire d’étape alors que René Ounedant emmène toujours la meute.
Le bon plan du jour ! Rendons à César ce qui appartient à César, Vincenzo Nibali fait vraiment partie de la race des seigneurs ! Au-delà de son incroyable palmarès, le sicilien démontre qu’il fait encore bien partie des meilleurs et, cerise sur le tiramisu, il est en train de réaliser un Giro de toute belle facture. Certes, il semble désormais lui manquer ce petit plus qui fait la différence pour gagner mais sur un malentendu, ça peut peut-être encore marcher. Le Requin de Messine est un cran en-dessous des quatre coureurs qui le précèdent au classement général, c’est indéniable, par contre, il jouit d’une ruse et d’une expérience dont ses adversaires ne peuvent se vanter, Carapaz mis à part. Si Nibali maintient ce niveau de forme sur les trois prochaines étapes de montagne, le Top5 est une évidence mais, connaissant son tempérament de feu et sa science de la course, nous ne sommes pas à l’abri d’une plus belle surprise encore. Le mauvais plan du jour ! Peu de mauvais points à donner, peut-être juste un constat pas bien méchant que, malgré un indéniable talent, Guillaume Martin est rarement au bon endroit au bon moment. Définitivement écarté de son objectif de Top10 final, c’est difficile de comprendre ce qui a bien pu lui passer par la tête aujourd’hui. Car dans cette perspective de général, il restait bien au chaud avec les favoris, il arrivait sans doute tranquille à Aprica pas trop loin d’eux et il s’assurait plus que certainement un destin conforme à ses attentes. Sans gloire ni panache, certes, mais avec les honneurs. Ou alors, Banco, il joue l’étape parce qu’il se sent fort, très fort, quitte même à tout perdre, mais au moins, il en a une belle dans la musette et, accessoirement, il améliore même son classement. Mais là, Martin s’est tiré tout seul une balle dans le pied en intégrant cette échappée où il n’a jamais pesé et il prend au final 20 minutes sans qu’on comprenne vraiment le pourquoi du comment. Au moins maintenant c’est clair, il n’aura plus de doutes sur ce qu’il doit faire. Le Prono-Provoc du jour ! Le départ en bosse de cette dix-septième étape a le don de titiller un impétueux Matthieu Van der Poel qui n’en attendait pas tant pour refaire parler de lui. Le batave prend un départ canon et s’avale les 3700 mètres de D+ du jour avec la dextérité d'un colibri. Ses compagnons d’échappée, Cepeda, Sosa, Fortunato et Carthy n’en reviennent toujours pas du festival du hollandais dans le Montevere. Jusque là tranquille, VDP enclenche la machine, dompte les pentes à plus de 10% et s’impose pour la deuxième fois sur ce Giro. Et dire qu’il avait dit avant le départ ce matin qu’il voulait juste tester les jambes… !

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