Ce lundi octroyait au peloton sa deuxième journée de repos et, comme souvent au lendemain de celle-ci, l’étape de reprise nous a offert quelques malheureux faits divers. Hormis l’abandon prévisible de Spartacus et la mise hors course par sa propre équipe de Tsatevich, la nouvelle du jour, au grand dam de 31 Fantateams, c’est le surprenant et bien moins prévisible abandon du grandissime favori, Mikel Landa ! Tandis que le jeune prodige italien Giulio Ciccone se parait des lauriers à Sestona, le leader de la SKY peinait et s’en allait dès les premiers contreforts à peine gravis.

On le sait dorénavant, le rest day n’est pas toujours salvateur pour certains coureurs. Tom Dumoulin avait déjà annoncé, après un contre-la-montre en demi-teinte, qu’il serait peut-être préférable pour lui de se laisser distancer plutôt que de s’accrocher vainement à un classement général auquel il ne semblait déjà plus trop croire. A contrario, Mikel Landa avait lui assez bien géré l’effort en solitaire et paraissait plus que bien armé à l’approche de son terrain de prédilection. Dave Brailsford annonçait même ce mardi matin qu’il était prévisible que son poulain attaque enfin. Tous les indices étaient donc au vert, et on s’attendait donc à voir le basque volant lancer ses premières escarmouches victorieuses. C’était sans compter sur la fatalité qui voyait l’espagnol, malade depuis la nuit, contraint à l’abandon. Une bien mauvaise nouvelle, qui nous prive ainsi, d’une belle bagarre annoncée et qui voit un des plus grands protagonistes à la victoire disparaitre d’un coup de baguette pas si magique que cela.

La Magie est finalement venue d’un jeune coureur de 21 ans, Giulio Ciccone, qui au terme d’une échappée rondement menée, s’est imposé au sommet de la montée finale vers Sestola. L’italien avait précédemment faussé compagnie à Cunego et Pirazzi au profit de la descente et ne sera dès lors plus revu. Il décroche la première victoire de sa carrière et, nul doute, que ce ne sera certainement pas la dernière. Il devance sur la ligne, le russe Rovny et le colombien Atapuma.

Par ailleurs, même si l’on n’entrait pas encore dans le vif du sujet, cette étape de moyenne montagne pouvait nous offrir les premiers faits d’armes entre leaders. Landa, hors jeu, c’était le moment pour certains de montrer les dents et de se placer idéalement avant la grande bagarre à venir. Astana initiait le mouvement et faisait craquer Dumoulin et Brambilla. Ce dernier s’arrache, revient, se bat comme un beau diable et replace sur orbite son nouveau leader Bob Jungels. Le costaricien Amador, dans un dernier baroud, aura bien tenté de s’emparer de la céleste tunique, c’est bien le jeune luxembourgeois qui passera la ligne en nouveau patron de la course rose.

Au Fantagiro, El Diablo Rosa s’empare de l’étape devant son acolyte Polska Team et sa talentueuse progéniture, Torero. Inutile de préciser que ces trois Fantateams comptaient évidemment en leurs rangs, l’autre vainqueur du jour, le bien nommé Ciccone. Au général, pas encore de grands bouleversements, même si les jours qui viennent vont inévitablement établir une nouvelle hiérarchie avec l’abandon de Landa et la disparition de Dumoulin dans le Top 10. Quand on vous disait que le Giro était imprévisible…

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