Une fois n’est pas coutume, on a connu ce samedi un renversement de situation digne des plus grands suspenses hitchcockiens. Et autant Giuseppe Martinelli, le directeur sportif d’Astana, avait clairement annoncé au soir du contre-la-montre que son poulain allait attaquer sur les pentes du Puerto de Cotos, autant la mission semblait revêtir du domaine de l’improbable tant Dumoulin paraissait désormais intouchable. Et pourtant, avec la précieuse aide de ses valeureux coéquipiers et un talent hors normes, c’est bien le sarde qui sort vainqueur d’un duel épique et somptueux. Il relègue le hollandais à plus de trois minutes et s’empare d’un maillot rouge dont il n’aurait rêvé que dans ses songes les plus fous au départ de cette Vuelta. 

Mais, saluons tout d’abord la magnifique victoire d’étape de Ruben Plaza au terme d’une échappée en solitaire de plus de 125 kilomètres. L’espagnol de la Lampre s’impose devant José Goncalves et Alessandro De Marchi, autres rescapés d’une belle bande de fuyards, qui comme souvent avaient très vite pris la poudre d’escampette. Une course de mouvement comme rarement vue, car endéans ce combat d’opportunistes, c’est tout le peloton qui s’est carrément mis en branle pour l’avant-dernière et décisive étape de ce passionnant Tour d’Espagne. Ainsi, Joachim Rodriguez ne doit son salut et sa deuxième place, qu’à quelques menues secondes suite à l’attaque tranchante de Nairo Quintana et Rafal Majka. Les lions étaient bel et bien déchaînés dans l’arène ce samedi et on a assisté à l’une des plus énormes bagarres de ces dernières années. Merci messieurs, le mot est bien passé, vous nous avez fait rêver…

A la FantaVuelta, l’adage « si ce n’est toi, c’est donc ton… père » n’a pas été respecté, puisque l’impérial The King s’impose cette fois-ci devant son diabolique patriarche, El Diablo, tandis que Markeson 2 clos la marche. Au Général, c’est fort d’une avance impressionnante que The King aborde sereinement le dernier sprint, suivi d’une paire inédite composée de Torero et Thug4Ever. Hallucinante prestation des frères qui n’ont eu pour seul ennemi que l’amour qui les unit. Bravo les gars, vous écrivez là une des plus belles pages, si ce n’est la plus belle, de l’histoire du Fantacyclisme.

Le bon plan du jour

Ruben Plaza (8 Fantamillions) a largement mérité son titre de bon plan du jour. Echappé au long cours, il a su profité de la mésentente au sein du peloton pour se faire la malle et tenir à bonne portée de pédales les derniers prétendants à un succès de prestige. Déjà vainqueur sur le Tour de France cette année, il n’avait pourtant séduit que trois Fantateams. Le vieux grognard espagnol s’est assurément montré sous son meilleur jour et défraie une chronique dans laquelle il commence à avoir quelques belles lettres de noblesse.

Le mauvais plan du jour

On en a peu parlé et certains ne s’en seront certainement pas étonnés, mais la prestation d’ensemble de Domenico Pozzovivo (35 Fantamillions) n’a guère été éblouissante. Il nous devait pourtant une revanche après sa chute malheureuse sur le Giro cette même année et nul doute que le parcours de cette Vuelta lui convenait à merveille. Qui plus est, débarrassé du gros Carlos Betancur, Dome avait toutes les cartes en main pour bien figurer. Mais l’italien n’a jamais semblé être en mesure de se mêler à la lutte des cadors et son rêve de briller a bien vite été annihilé. Il ne fait même pas Top10 et les 72 Fantapoints qu’il rapporte, au grand dam de 7 Fantateams, sont bien faméliques en rapport des intrinsèques qualités du grimpeur de poche d’une équipe AG2R bien malheureuse.

Comments

"Hallucinante prestation des frères qui n’ont eu pour seul ennemi que l’amour qui les unit".
Merci Eddy, je pense que je vais graver cette phrase sur les portes de leurs chambres...