
Tadej Pogacar a écrasé la concurrence lors de la première étape de haute montagne du Tour de France. Le champion du monde a laissé les autres équipes gérer leur plan pendant la première partie de la course avant de mettre en place sa rampe de lancement dès le pied de la montée vers Hautacam. Un dernier relais de Wellens, un sprint de Narvaez et c’était parti, à 12 kilomètres de l’arrivée. Vingegaard a tenu 50 mètres dans sa roue, avant de craquer petit à petit. Le Danois termine deuxième à 2’10 et semble incapable d’inquiéter Pogi. Surtout que le grand atout de la Visma, à savoir la double leadership avec Matteo Jorgenson, a explosé dans les Pyrénées, avec le craquage inattendu de l’Americain. Si la bataille pour le maillot jaune semble pliée dès la première étape de haute montagne, on peut néanmoins se concentrer sur la lutte pour le podium qui risque d’être passionnante. En effet, Florian Lipowitz a réalisé un grand numéro à Hautacam, en terminant troisième de l’étape à quelques secondes de Vingegaard, alors qu’il avait perdu pas mal de temps en attendant Roglic au début du col. Il a réalisé une impressionnante remontée dans les derniers kilomètres et semble bien armé pour lutter pour le podium, voir pour la deuxième place. Une deuxième place qui s’éloigne pour Remco Evenepoel, très en difficulté dès le premier col de la journée. Le Belge n’a cependant pas craqué, est revenu sur le groupe des leaders alors qu’il avait une minute de retard et limite finalement les dégâts dans la montée vers Hautacam en gérant son effort. Une gestion d’effort que Ben Healy n’a pas été capable de faire, puisque l’Irlandais s’est mis dans le rouge en essayant de suivre le rythme des leaders, avant d’exploser complètement et terminer à 13 minutes de Pogacar. Et dire que ses managers parlaient d’un possible top-5 au général pendant la journée de repos…
On notera aussi qu’on a vécu un petit changement générationnel à Hautacam. Exit les Enric Mas, Carlos Rodriguez, Alexandr Vlasov, Ben O’Connor ou Santiago Buitrago, les nouveaux outsiders pour le général s’appellent Lipowitz, Onley, Tobias Johannessen et Kevin Vauquelin, ce dernier ayant lutté comme un lion pour s’accrocher et défendre sa place au classement général.
Avec le fantapeloton qui arrive dans la haute montagne, les grosses écuries sont sorties du bois et on constate qu’il y a 8 équipes qui remportent l’étape ex-aequo avec la combinaison Pogi-Vingo-Remco-Lipowitz. Une combinaison qui n’est pas encore gagnante mais dont la cote pourrait bien grimper en flèche pendant les prochains jours, notamment avec le contre-la-montre de vendredi où ces quatre costauds pourraient bien occuper les premières places du classement de l’étape.
Le bon plan du jour
Alors que bon nombre de coureurs ont craqué dès les premiers cols de haute montagne, Kevin Vauquelin a décidé de jouer le rôle du coureur français qui lutte au-delà de ses limites pour s’accrocher aux meilleurs et faire rêver tout un peuple. Kevin, est tout simplement le Thomas Voeckler ou le Julian Alaphilippe de 2025. Il reste dans le top-5 du général et le top-3 du classement des jeunes. Il souffrira encore, mais on peut parier qu’il ne lâchera rien. Pour 37 fantamillions, il a déjà rapporté 710 points et pourrait poursuivre sa récolte jusqu’à Paris. Et si c’était lui le quatrième homme ?
Le mauvais plan du tour
Matteo Jorgenson avait réalisé un début de Tour parfait. Solide et fiable comme un roc, il était censé être le joker dans la tactique des Visma, en attaquant Pogacar en alternance avec Vingegaard jusqu’à le faire craquer comme sur le Col du Granon en 2022. Si on avait déjà remarqué que les attaques de Jorgenson dans les étapes précédentes étaient trop téléphonées et pas très tranchantes, on pensait malgré tout que le double vainqueur de Paris-Nice était un candidat naturel au top-5 final, voir plus. Mais Jorgenson a été la première victime du rythme imposé par sa propre équipe dans le Col du Soulor, ce qui a visiblement embêté les cerveaux tacticiens des abeilles. Il a finalement craqué dans la montée vers Hautacam en terminant 15ème à 10’25 de Pogacar et en reculant à la dixième place du général. Les Visma avaient un plan et Jorgenson y jouait un rôle essentiel. Mais l’Américain s’est écrasé et le plan est parti en fumée.
Comments
Quelle démonstration de l'un…
Quelle démonstration de l'un et désillusion de l'autre...! Je ne veux même pas m'imaginer ce que Vingegaard a bien du penser pendant les 12km probablement les plus longs de sa carrière. Curieux de voir combien de temps Pogi va réussir à lui mettre encore aujourd'hui. Et bon Jorgenson, mais aussi Kuss et finalement l'ensemble de la Jumbo, quelle lose...
Ce qui est fou, c'est que…
En même temps, je viens de…