Cette neuvième étape du Tour de France, relativement courte puisque 168,5 kilomètres étaient au programme ce dimanche, traversait pour la deuxième fois les Pyrénées. Courte oui, mais costaude également, car on pouvait dénombrer près de cinq cols, dont quatre de premières catégories ! Et après la démonstration de force la veille de l’équipe SKY, on attendait, si pas une révolte, un minimum de réaction de la part du peloton. Pour ceux qui voulaient y croire encore, cette journée ne pouvait être placée que sous le signe de l’offensive.

 Au final, on reste quelque peu sur notre faim même si ce qu’on a pu voir aujourd’hui nous permet de croire que tout est finalement encore possible dans ce Tour du centenaire. Autant hier, l’étendard de cette toujours autant perfide Albion flottait haut dans les airs, autant ce dimanche on a pu observer, non sans une certaine surprise, que l’armada britannique avait contre toute attente, elle aussi ses faiblesses.

Pas le temps de flâner en route, car dès le col du Portet-d’Aspet, les choses sérieuses commencent et les offensives fusent de partout. Bien qu’on ne se batte à ce moment là de la course que pour les pois essentiellement, le spectacle est total, on joue à l’accordéon, les attaques sont incessantes et  l’on commence à dénombrer les premières victimes. Et, Richie ‘No Limit’ Porte en fera étrangement très vite partie, ce qui inévitablement amènera l’isolement de son leader. Car les autres équipes ne sont pas en reste et ont compris qu’il fallait mettre Chris Froome sous pression. Le rythme est soutenu et à ce jeu, Movistar fut probablement la plus active en n’ayant cesse de titiller le nouveau ‘Boss’. Ils étaient encore six à l’approche de la dernière ascension, on pourrait presque dire qu’ils ont tout tenté, en définitive, ça ressemble à un coup d’état mais sans réel éclat. Nairo Quintana, époustouflant soit dit en passant, et le revenant Roman Kreuziger semblaient avoir les jambes pour tenter un coup de Trafalgar. Mettre encore plus de panache, bousculer encore un peu plus. C’étaient sans compter sur leurs leaders respectifs présumés, qui n’avaient pas l’air de voir d’un bon œil ce nouveau schéma tactique. Et c’est ainsi, qu’au lieu d’un final explosif et d’une mise à mal totale du leader, on a eu droit à une opportuniste mais somptueuse attaque de Dan Martin, qui géra magnifiquement la fin de la montée et qui lui permet de lever les bras au terme d’un sprint victorieux, devant son compagnon d’échappée, Jakob Fuglsang.

Pas encore vraiment péril en la demeure donc pour Chris Froome, qui malgré l’absence de partenaires, n’a jamais paru réellement en perdition. Que du contraire, et, espérons que le contre-la-montre de mercredi, dans lequel le coureur SKY prendra inévitablement du temps sur ses rivaux, ne fasse pas amèrement regretter à ses adversaires de ne pas avoir su plus profiter du traquenard dans lequel ils avaient réussi à l’attire.

Au Fantatour, pas de changements majeurs au Général, un trio se bat à couteaux tirés pour le jaune mais les écarts restent minimes avec le groupe de poursuivants. On entre dans la deuxième semaine, des équipes vont se réveiller, les positions risquent à nouveau d’être chamboulées, et, la troisième place aujourd’hui de Putmebackonmybike! en est la preuve. Rien ne sert de courir, il faut partir à point. 14 points en 8 étapes, dont 0 aux six premières, Tom Simpson en point d’orgue mais la preuve qu’en Fantacyclisme, le courage et l’abnégation ne sont pas de vains mots. Bravo également aux frères ennemis d’un jour, Polska Team et La Maresmagne qui se partagent la victoire et à Van Der Smeek pour sa deuxième place.

Le bon plan du jour

Et si Kreuziger (29 Fantamillions) était celui-là. Vainqueur surprise de La Doyenne cette année et hormis sa belle provisoire cinquième place au CG,  c’est parce qu’on a souvent cru en lui, misé sur son indéniable talent mais qu’il nous a si souvent déçu qu’il passe en fait un peu inaperçu. Et c’est peut-être finalement débarrassé de cette pression, en électron libre, qu’il pourrait nous livrer ses plus beaux faits d’armes. Il paraît au sommet de sa forme et si en plus Contador craque, pourquoi pas… ?

Le mauvais plan du jour

Richie Porte (48 Fantamillions) était sur papier une alternative redoutable pour les Fantateams désireuses de prendre des points. Après le récital qu’il nous a offert hier et son début de saison tout aussi grandiose, il faisait figure d’épouvantail derrière son leader et certains, en tout état de cause, se mirent à rêver d’un nouveau doublé SKY. Il n’en sera rien. Il perd 18 minutes et tout espoir de bien figurer au Classement Général. Comprenne qui pourra… !