Sauf coup de théâtre exceptionnel, genre une attaque dans une descente alors que tout le monde pense que la course est neutralisée, Nairo Quintana remportera son premier grand tour ce dimanche à Trieste. Le colombien a dominé la cronoscalata de Bassano del Grappa et peut désormais compter sur une avance de plus de trois minutes sur son premier dauphin, à savoir Rigoberto Uran. Alors qu’il y a 24 heures, toutes les places du top-10 étaient encore indécises, le contre-la-montre en montée de 28 kilomètres a clairement défini les rapports de force sur ce tour d’Italie. Cadel Evans, Wilco Kelderman et Rafal Majka ne pourront probablement plus espérer une place dans le top-5, alors que le dernier réel enjeu reste la lutte pour les places sur le podium final. Uran reste deuxième du général, mais l’énorme prestation de Fabio Aru (deuxième du clm à 17 secondes de Quintana) permet aux tifosi d’espérer que la deuxième place du podium soit tricolore au terme de la terrible montée du Monte Zoncolan de samedi.

Quintana, Uran, Aru et Pierre Rolland, voici semble-t-il le quarté gagnant de ce Giro 2014. Un quarté gagnant qui a permis à Team Burton de remporter l’étape du jour en explosant le record de points sur une étape détenu par Bombs depuis la deuxième journée. 794 points. Un record absolu qui permet à l’homme en forme du moment de rêver en grand. Pas assez pour espérer se mêler à la lutte pour la victoire finale qui sera semble-t-il une histoire entre Papanache et Eddy Breckx. Grâce à la huitième place de Sebastian Henao, Papanache prend quelques points en plus d’Eddy Breckx qui ne peut plus que compter sur un Ryder Hesjedal à bout de force pour refaire son retard. Le sprint sera serré. Les calculettes sont prêtes. Si Hesjedal termine neuvième du général, les 100 points qu’il rapportera risquent de ne pas suffire pour combler le retard d’Eddy Breckx sur Papanache. Par contre, les 200 points de la 7ème place ne sont qu’à 36 secondes. Derrière, ça se bouscule pour le sprint final. Toutes les teams avec la combinaison Quintana-Uran-Aru sont lancées pour une place dans le top-10 alors que seul Team Burton peut également compter sur Pierre Rolland pour bousculer la hiérarchie. Si lors de la cronoscalata de Bassano del Grappa, les écarts ont été énormes, cela risque d’être bien pire lors de la dernière difficulté de ce Giro, le Monte, Zoncolan, la montée la plus difficile d’Europe avec ses 10 kilomètres à une moyenne de près de 12% et des pointes à 22%. L’Italie entière sera derrière Fabio Aru, Papanache derrière Sébastian Henao, Eddy Breckx derrière Ryder Hesjedal et Team Burton derrière Pierre Rolland. Sans compter tous ceux qui espèrent encore remporter une quatrième victoire pour un bonus à la Fantaleague et tous les amateurs de cyclisme en général qui se feront un plaisir d’admirer les gladiateurs dans leur ultime sacrifice.

Le bon plan du jour

Il n’est peut-être pas le meilleur plan de ce Giro, mais quoi qu’en disent certains de ces managers, Dario Cataldo a fait un bon Giro. Toujours à l’attaque, il n’a pas récolté beaucoup, mais hier encore, il a pris une honorable 10ème place qui lui permet de porter son butin à 187 points. Un score correct, bien plus élevé que celui d’autres coureurs qui valaient le même prix (12 fantamillions), même si avec un peu plus de réussite, ce score aurait pu être bien plus élevé.

Le mauvais plan du jour

Les mauvais plans, on les connait à présent. Mais dans le style je-zone-autour-d’une-place-ne-rapporte-rien, le roi de ce Giro est sans conteste Robert Kiserlovski. Il a passé trois quarts du Giro la dixième place du général. Derrière ceux qui luttaient pour quelque chose et devant Alexis Vuillermoz. Super. Ca fait 1 point par jour. Au total, 139 points pour 25 fantamillions. Petit.