Une première semaine finalement assez intense, avec plusieurs faits marquants et quelques tendances à confirmer. Et surtout, un Fantagiro plus ouvert que jamais.

10 – Vincenzo Nibali: Le squale de Messine aurait signé pour se retrouver en maillot rose au premier jour de repos avec  1'16 d'avance sur Wiggins et 3'11 sur Hesjedal.  Sa gestion de la première semaine de course a été parfaite: il perd moins que prévu dans les contre-le-montre, place quelques légères attaques suffisantes pour faire paniquer ses adversaires et surtout, ne se fait jamais piéger. Bon, connaissant sa tendance à craquer au moment décisif, le Giro n'est pas encore gagné, mais c'est déjà bien parti.

9 – Enrico Battaglin: en une semaine, il prend une belle option sur le prix du meilleur coefficient de ce Fantagiro avec 255 points pour 1 fantamillion. Une victoire d'étape, une deuxième place et même des podiums au classement à points. Sachant qu'il y a encore des étapes qui pourraient lui convenir, il risque de ne pas en rester là.

8 – Rastacyle: les sons reggae ont animé la première semaine du Fantagiro, et ça ne peut que faire plaisir. Sans gros leaders, la team aux dreadlocks a tout simplement choisi les bons second couteaux: Uran, Henao et surtout Intxausti qui avec Cavendish lui ont permis de remporter deux étapes et de garder le fantamaillot rose pendant presque toute la première semaine. Mais si on connait la puissance des Jamaïcains dans les sprints de tout genre, on sait aussi que les courses de fond ne sont pas la spécialité de l’île… Obligée de céder sa place de leader avant le jour de repos, Rastacyle risque de terminer le Giro à l'agonie.

8 – Cadel Evans et Robert Gesink: si on faisait un concours où on doit choisir l'équipe foireuse par excellence, Evans et Gesink se seraient surement retrouvés dans de nombreuses teams. Mais touchés dans leur honneur et avantagés par un parcours qui peut leur convenir, les grosses étapes de montagne étant prévues uniquement en fin de parcours, les deux soi-disant champions de la loose se retrouvent actuellement sur le podium du général et pourraient bien être décisifs dans la course au fantamaillot rose.

7,5 – Luca Paolini : c’était la surprise de ce début de Giro. L’ancien sprinter devenu homme des classiques s’est pris la satisfaction de gouter au plaisir du maillot rose à 36 ans. Il était cher, probablement fatigué de sa campagne au Nord, mais il est celui qui a rapporté le plus de points pour l’instant.

7 – Eddy Di Moioui: deux victoires d'étape et une première place au classement général pour cette team bien équilibrée et qui est loin d'avoir tout donné.  Avec Evans, Scarponi, Uran et Betancur, elle pourrait être l'équipe de la deuxième semaine  malgré l'absence de Nibali et Wiggins.

7 – Stefano Pirazzi: on connaissait le panache du grimpeur fou de Bardiani-CSF et on n'a pas été déçu. Toujours à l'attaque, le "Pira" assure le spectacle et se retrouve déjà avec le maillot du meilleur grimpeur sur les épaules. Le numéro de surplace, genre pistard, dans le col de 1ère catégorie avec Chalapud était tout simplement somptueux. Evidemment, au niveau gestion des efforts, on peut mieux faire, mais bon, c'est comme ça qu'on l'aime.

6,5 – Elia Viviani. Vu le parcours, ce n’est clairement pas un Giro pour sprinters. Un grand investissement dans un Cavendish ou un Degenkolb était probablement un peu risqué. Par contre Viviani ne coutait que 21 fantamillions et était peut-être le sprinter à prendre. Sachant que s’il tient le coup, il aura encore deux ou trois occasions de sprinter pour la gagne, il  pourrait passer la barre des 500 points. Il y a des chances pour qu'à ce prix il fera partie d'un des neuf de la team idéale.

6 – Ottim'Hotel, Team Burton, El Diablo, Eddy Breckx, Polska Team, Gitane, Tomyteam et Zeru Tituli: ces fantateams sont restées relativement discrètes en première semaine, mais elles sont toutes bien placées pour produire leur effort progressivement et se lancer à l'attaque du maillot rose.

5 – Cicloturisti: la team amateur aurait pu figurer dans le groupe des prétendants au titre, mais les abandons de Jeannesson et Chicchi lors de la neuvième étape ont presque réduit ses chances de victoire à néant. Avec presque la même formation qu'El Diablo et Eddy  Breckx, mais les outsiders en moins, c'est presque mathématiquement mort pour le Ciclo. A moins que Rafal Majka…

4 – Bradley Wiggins: Wiggo n'a pas encore dit son dernier mot mais sa première semaine n'a pas été de tout repos. L'image du Britannique paralysé sur son vélo dans la descente vers Pescara restera une des images fortes de ce début de Giro. Du coup lorsqu'il fait sa grande gueule, il a l'air un peu moins crédible.

3,5 - John Degenkolb: il aurait pu être l'homme de ce Giro vu le nombre d'étapes pour des sprinter-puncheurs comme lui, notamment celles en deuxième et troisième semaine. Mais le leader d'Argos-Shimano s'est contenté de remporter une étape et rentrer chez lui, sans finalement n'avoir participé à aucun vrai sprint massif. 49 fantamillions pour 166 points, on appelle ça un mauvais plan.  

3 – Surebet : le vainqueur du Fantaclassics a visiblement tout donné entre février et avril. Une préparation bâclée, privé de sa référence Valverde et sachant que le panache n’est pas vraiment la spécialité de la maison, on voit mal ce qui pourrait sortir Surebet du ventre mou du peloton.

2,5 – les coureurs entre 5 et 15 fantamillions: connaissant les prix des leaders, il était impératif de choisir de bons second choix, à savoir les coureurs à valeur sure avec un prix raisonnable. Mais à part quelques coups d'éclats sur une étape (Dowsett, Belkov, Vicioso), rares sont les seconds couteaux qui peuvent rapporter sur du long terme. Majka, Aru et Jeannesson ont rapporté un peu, mais seul le jeune polonais pourrait poursuivre sur sa lancé, Aru ayant craqué sur l'étape de Florence et Jeannesson ayant abandonné le même jour. Kiserlovski, Santaromita ou Caruso étaient présents sans vraiment être incisifs, mais ça pourrait encore arriver. Par contre, les Tiralongo, Atapuma, Egoi Martinez, Duarte, Kruijswijk, Taborre, Pozzatto ou Chicchi sont restés à sec. Difficile de choisir lorsque l'offre n'est pas attrayante…

2 – Sky Team : on sait bien que le cyclisme est un sport d’équipe et qu’il faut garder une certaine stratégie de groupe, mais ça n’aurait rien coûté de garder deux flèches à son arc, en laissant notamment Uran faire sa course, au moins jusqu’à ce que la situation soit plus claire. Eddy Di Moiuoi, Rastacyle, Conchita et Papanache auraient apprécié.

Pas noté - Pozzovivo : pour l’instant, c’est le seul des leaders au sens large à ne pas avoir marqué le moindre point. On n’est pas encore arrivé sur son terrain de prédilection, la haute montagne, mais le grimpeur d’Ag2R doit commencer à se bouger s’il ne veut pas terminer dans la rubrique des mauvais plans.

Comments

En tous les cas, Stefano ou Roberto, je le vois bien attaquer dans le premier col, et être rejoint par Kiserlovski et S Sanchez dans la longue descente. Et peut-être aussi Aru en éclaireur...

Bon, à ce jeu-là je lance Betancur quyi veut un victoire d'étape, pour de bon, rejoint par nibali dans la descente... mais bon on dirait que les choses se passent autrement...