Terrible coup de pétard sur les routes étroites et venteuses du Tour. Cette 13^ème étape à priori anodine nous aura valu un spectacle total et dont l’issue nous réconcilie quelque peu avec un cyclisme parfois bien trop prévisible et stéréotypé. Un fait de course anodin amenant un brillant coup de force, comme à La Vuelta 2012, c’est là où on l’attendait le moins que Contador a tiré sa première cartouche.

Tout est parti d’un légère bordure suivie d’une crevaison et on assistait déjà au premier coup de théâtre de la journée. El Imbatido, dauphin solide de Chris Froome, perdait pédale et le contact avec le peloton. Movistar, Rui Costa en tête, se plie en quatre pour ramener son leader mais perd très vite tout espoir de revoir le pack. A la dérive également, Anton, Nieve, Kittel, et les porteurs d’espoir français, Bardet, Rolland voire Pinot. Le Murcien perd au final plus de dix minutes, sort du Top15 et entraîne le portugais Costa dans son sillage. Movistar a donc perdu gros, dès lors que le classement par équipes leur échappe aussi et ne compte plus seul désormais que sur sa pépite colombienne, Nairo Quintana, l’apache de Cómbita, Marqué pas de chance pour l’espagnol à qui le tour de France ne sourit décidemment pas, occasion inespérée pour le génial grimpeur sud-américain de montrer toute l’étendue de son talent.

Devant eux, ça roule mais les caprices d’éole vont permettre la création d’une nouvelle bordure. Sous l’impulsion des OPQS et des Saxos, un groupe de 14 hommes prend lentement mais inexorablement le large. Avec ses 5 équipiers, Contador à réussi à surprendre le leader d’autant que la troupe d’ échappés compte également dans ses rangs, 3 OPQS dont le Cav, les 2 hollandais, Mollema et Ten Dam, Sagan et Fuglsang. Autant dire du beau monde. Un groupe que ne peut accrocher le désormais de plus en plus isolé Chris Froome et, si AG2R et Europcar n’avaient pas contribué à rouler pour on ne sait trop bien quelles sombres raisons derrière l’échappée, le kényan blanc aurait probablement perdu plus que la grosse minute concédée à l’arrivée à Saint-Amand-Montrond. Magnifique coup tactique, Froome s’en retrouve plus vite que prévu ébranlé, la confiance pourrait elle déjà avoir si vite changé de camp ?

Rien n’est moins sûr mais c’est en tout cas la bonne affaire du jour pour les hommes précités. L’équipe SKY est biens moins forte et dominatrice que l’an passé, Chris Froome doit commencer à ressentir toute la pression qu’impose le statut d’archi favori et ses adversaires semblent prêts et affutés pour le faire chuter. La bagarre en montagne s’annonce homérique.

Au Fantatour, la victoire du jour revient à celui dont l’appétit ne cesse de grandir, l’affamé Palemale21, Torero, grand animateur de ce tour est deuxième, Le Johan Museeuw Coréen et l’une des révélations du Fantagiro 2013, sont troisièmes.

Au Général, comme dit plus haut, Palemale21 continue son bout de chemin en jaune mais les jours à venir risquent d’être périlleux. Tout va dépendre de l’attitude des grimpeurs et de leur position au Général. Prendront ils assez de points pour supplanter au final The Green Terminator, Peter Sagan. Pour Maresmance et Polska Team, par contre, c’est la soupe à la grimace ; associer Valverde à Froome et Contador prenait depuis quelques jours tout son sens, frôlait même presque l’évidence. Désormais largué, c’est encore un prétendant sérieux à un podium final qui s’éloigne.

Le bon plan du jour

Malgré la relative dérive actuelle se son équipe, Astana, Jakob Fuglsang (34 Fantamillions) est en train de réaliser un très bon Tour de France et sort impeccablement son épingle du jeu. Il réussit à s’immiscer dans le bon groupe, termine 4^ème de l’étape et occupe une très envieuse 6^ème place au Général. S’il confirme ses bonnes dispositions une semaine de plus, seul HW pourra ne pas avoir à regretter de l’avoir sélectionné.

Le mauvais plan du jour

Pour 56 Fantamillions, Alejandro Valverde n’était pas à proprement parler l’affaire du siècle. Mais il pouvait être l’assurance d’une belle place à Paris et le gain de moults points, et, avec l’équipe qui l’entoure, on ne pouvait que s’ « enthousiasmer » devant la belle impression qu’il nous laissait jusqu’à présent. Dommage, ou pas, car in fine Nairo Quintana se retrouve leader malgré lui et, comme Rodriguo l’a si bien dit, c’est maintenant qu’on risque bien de voir si « L’apache a du panache ».