Après avoir frôlé le maillot jaune à plusieurs reprises depuis le départ d’Utrecht, Tony Martin s’offre sa plus belle victoire à Cambrai, en remportant la quatrième étape du Tour et en prenant la tête du classement général. Il devance de quelques secondes John Degenkolb, Peter Sagan et un groupe assez nombreux avec tous les favoris, mis à part Thibaut Pinot, la seule vraie victime des pavés.

Au Fantatour, c’est Piquouzz qui s’impose grâce aux points de Martin, Froome, Nibali et Guarneri. Le récent vainqueur du Fantagiro devance le leader du général Team Cortexs alors que Cyclo Grupetto prend la troisième place du jour.

Le cyclisme n’est pas une science exacte et on en a eu une belle démonstration lors de la quatrième étape qui a mené le peloton de Seraing à Cambrai. En effet, ceux qui misaient sur une réédition de l’étape d’Arenberg du Tour 2014 se sont mis un beau doigt dans l’œil. Les conditions n’étaient évidemment pas aussi dantesques et le parcours probablement un peu plus abordable. Mais les favoris et leurs équipes avaient surtout bien préparé l’étape pour éviter de se faire piéger. Du coup, à part Thibaut Pinot, Pierre Rolland, Dan Martin et dans une moindre mesure, Rui Costa, aucun leader n’a pris ou perdu du temps sur ses concurrents directs. Les Astana et Nibali ont bien tenté de faire exploser le peloton, mais les accélérations du Squale de Messine dans les secteurs pavés n’ont pas permis de faire la différence. Il faut dire que le vainqueur du Tour 2014 n’a jamais obtenu une collaboration de la part de coureurs comme Degenkolb, Stybar ou Van Avermaet qui avaient surtout la consigne de protéger leur leader pour le général. Nibali n’a donc pas profité de l’étape de la première semaine qui lui était la plus favorable pour récupérer le temps perdu en Zeelande. Contador et Quintana ont souffert mais ont pu compter sur un travail d’équipe à la hauteur de l’enjeu, alors que Froome, Barguil et Van Garderen ont montré de très bonnes dispositions sur les pavés, ce qui leur a permis de gérer la course sans trop de problèmes. Maigre consolation pour le Squale de Messine et les Fantamanagers qui ont cru en lui, l’italien a obtenu le prix de la combativité et les 30 points qui vont avec…

Alors qu’on se dirigeait vers un sprint presque massif entre les jet-men ayant survécu aux secteurs pavés comme Bouhanni, Degenkolb, Cavendish, Sagan ou Boasson Hagen, c’est Tony Martin qui a profité d’un instant de flottement à 3 kilomètres de l’arrivée pour mettre la locomotive en marche et aller cueillir une de ses plus belles victoire, surtout qu’elle s’accompagne du maillot jaune tellement attendu.

Au Fantatour, Piquouzz remporte la victoire du jour avec 436 points, le meilleur score du Fantatour pour l’instant. Il devance Team Cortexs qui n’a pu que compter sur Martin et Froome, alors que le pharmacien suisse obtient aussi des points avec Nibali et Jacopo Guarneri, septième de l’étape. Wieler Grupetto prend la troisième place avec les 396 points offerts par Martin, Van Garderen et Nibali. Au classement général, le leader ne change pas et Team Cortexs s’offre une nouvelle journée en jaune. Par contre, on y voit un peu plus clair en ce qui concerne les rapports de force et le potentiel des teams en forme du moment. On notera surtout que John Snow est le seul à avoir inséré Tony Martin dans une équipe comprenant aussi trois des quatre fantastiques, à savoir Contador, Froome et Quintana. Avec un Andrew Talansky en prime, cela nous fait probablement un réel prétendant à la victoire finale. Mais le Tour est évidemment encore long et ce n’est pas l’absence d’hécatombe dans l’étape où en attendait le plus, qui donnera du répit prolongé au peloton et ses gladiateurs.

Le bon plan du jour

Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa…  On a été un peu rapide en décrivant Tony Martin comme un mauvais plan au terme du contre-la-montre d’Utrecht. Car le Panzer de Cottbus est finalement le dernier rescapé des dix premiers de l’étape initiale. Avec déjà 650 points à sont actif, il s’annonce comme le coureur de complément parfait, peut-être même incontournable. S’il garde le maillot jaune, au moins jusqu’au Mûr de Bretagne, il pourrait s’approcher de la barre des 1000 points. Le tout pour 30 millions. Il n’y aura pas de nombreux autres coureurs qui pourront se vanter d’avoir un aussi bon coefficient.

Le mauvais plan du tour

Prudence oblige, il est encore un peu tôt pour classer Thibaut Pinot ou Alexandr Kristoff parmi les mauvais plans du Tour. Ils pourraient encore ramener beaucoup de points. Par contre, il y a des coureurs que certains ont pris uniquement dans l’optique de l’étape des pavés. Il y en avait même qui étaient relativement chers. On pense notamment à Ian Stannard pour lequel six managers avaient dépensé 12 fantamillions, en espérant probablement que le britannique puisse faire un exploit aujourd’hui. Mais Big Ian a raté le coche et termine 97ème, à 3’53, dans le groupe Pinot-Rolland.

Comments