
Le Tour de France touche à sa fin. Les jeux sont faits pour le classement général et les classements annexes. Il ne reste plus qu'à savoir qui s'imposera sur les Champs Élysées et surtout, qui remportera le Fantatour. En attendant, quelques conclusions subjectives et dans le desordre sur cette Grande Boucle qui se termine dimanche.
Le Tour de France 2016
Inutile de tourner autour du pot, l'édition 2016 du Tour de France a été une des plus ennuyeuses de ces dernières années. Il y eu l'avant dernière étape alpine certes, mais à part ca, le spectacle etait aux abonnés absents pendant une grande partie de la course. On ne peut pas en vouloir à Chris Froome qui a fait le job en remportant son troisième maillot jaune et on peut regretter l'abandon d'Alberto Contador qui aurait pu compliquer la vie aux Sky avec sa propension à s'inventer des attaques sur tous les terrains. Mais le vrai responsable de l'attentisme qui a marqué toute l'épreuve, ce sont les trains des équipes, et ceux de la Team Sky en particulier. Des trains basés sur les watts poussés par les équipiers - locomotives: "Sergio et Mikel, faites moi un train à 390 watts, histoire de dégraisser un peu ce groupe." "Woet, les Astana ont fait un train à 400 watts, mets en 410 pour les calmer un peu...". Et tous ceux qui peuvent suivent derrière en file indienne, sans que personne ne puisse attaquer concrètement. Fini les changements de rythme, les attaques et contre-attaques. Fini les "j'accélère, j'attends et puis j'en remet une couche". Tout n'est plus qu'une question de production de watts. Bientôt, on calculera le classement à l'avance en fonction des watts que les coureurs peuvent produire: "Tu peux suivre des gars qui produisent 390 watts sur 10 kilo-mètres de montée ? Ok, tu vaux un top-10. T'en est pas capable ? Laisse tomber et vise les victoires d'étapes, t'auras des chances."
La déception Warren Barguil
On l'aime bien Barguil, mais force est de constater qu'il a fait un pas en arrière par rapport à sa prestation du Tour de l'an dernier. Grand favori pour le maillot blanc, il ne termine même pas dans le top - 3 du classement des jeunes. Un petit conseil, qu'il laisse tomber le Tour pendant quelques années, pour se faire de l'expérience avec moins de pression sur le Giro ou la Vuelta. Ça lui évitera de finir comme Thibault Pinot ou Pierre Rolland.
La poisse de Pierre Rolland
Justement, Pierre Rolland... Ce n'est pas tellement lui qui a déplu aux nombreux fantamanagers qui avaient misé sur lui, mais surtout la poisse qui l'a un peu poursuivi à partir des Pyrénées, alors qu'il n'avait jamais été aussi pimpant dans la première semaine d'un tour. Sa chute lors de la 19ème étape est représentative, puisqu'elle lui a empêché d'aller chercher un bon placement, peut-être un retour dans le top-15 du général, voir un prix du combatif qui aurait (un peu) sauvé son tour.
Nibali, Aru, les Astana
Les Astana, partis avec une belle équipe, ont beaucoup semé mais très peu récolté. Leur tactique de course n'a pas toujours été payante, loin de là. Souvent représentés dans les échappées, aucun coureur Astana n'est allé au bout, alors que leur leader Fabio Aru était visiblement plus fragile que ce qu'on pensait. Nibali devait être un équipier de luxe, il ne l'a presque jamais aidé. A ce propos, on aimerait bien comprendre comment un coureur qui a gagné quatre grands tours et des classiques, se fait lâcher dans des montées par des grimpeurs moyens comme Cummings, Navarro ou Reichenbach. C'est vrai que le cyclisme moderne est basé sur la préparation et les pics de forme, mais on aimerait quand même mieux comprendre. Le craquage total de Aru dans la dernier col du Tour où il a perdu près d'un quart d'heure alors que toute l'Italie rêvait de voir l'enfant prodige sur le podium, complète le tableau décevant de la formation de Vinokourov.
La malédiction batave
On avait tendance à trouver ça presque drôle, les coureurs néerlandais qui craquent, alors que tout semblait leur sourire. Mais après Dumoulin en Espagne, Kruijswijk au Giro, voici que la malédiction batave a encore frappé avec le craquage de Mollema dans les deux derniers jours et la disparition virtuelle de Wilco Kelderman. On commence presque à avoir de la peine.
Nairo Quintana
Il devait être le grand rival de Chris Froome, mais Nairo Quintana a fait un Tour anonyme. Jamais entreprenant, mais jamais dans le rouge non plus, le Colombien pensait peut-être qu'il lui suffisait d'attendre les deux derniers jours dans les Alpes pour refaire en mieux les coups de 2013 et 2015. Mais lorsque le moment est venu, les jambes n'y étaient plus Au final, il ne doit son podium à Paris qu'à son équipier Alejandro Valverde qui l'a porté dans le dernier kilomètre de l'ascension de Saint Gervais pour prendre les quelques secondes qui le séparaient d'Adam Yates.
Le Team Sky
Ils n'ont même pas essayé de placer 5 coureurs dans le top -10 du général. Petits joueurs...
Le manque de productivité des coureurs low-costs
A part De Gendt, et encore il coûtait quand même 5 millions, les coureurs à bas prix n'ont vraiment pas récolté grand chose sur ce Fantatour. Pourtant, toutes les fantateams en avaient un paquet, des coureurs à un million. Mais à part Clément, Huzarski et Brice Feillu, personne d'autre n'a réussi à faire plaisir à son mentor.