Après un contre-la-montre quelque peu arrosé et controversé, la deuxième étape offrait aux sprinters une première occasion de se mettre en évidence. Il aura néanmoins fallu attendre le tout dernier kilomètre pour voir l'échappée se faire reprendre et les jetmen se disputer la victoire. Sprint royal s'il en est, la crème de la crème des spécialistes du genre nous a offert un spectacle digne de ce nom. Et à ce jeu, c'est le surpuissant Marcel Kittel qui s'est imposé devant Arnaud Demarre et Dédé Greipel. Geraint Thomas conserve sa tunique jaune.

Petite incursion belge ce dimanche sur les routes du Tour, le peloton quittait en effet les territoires d'Outre-Rhin pour venir visiter ce plat pays qui est le mien. Une étape sans grande difficulté si ce n'est pour les trains de sprinters qui ne voulaient pas laisser passer l'occasion de se mettre en branle. Une échappée au long cours a pourtant bien failli déjouer tous les plans échaudés par les flèches d'argent et leurs compères, puisque des quatre échappés matinaux, Taylor Phinney et Yoann Offredo ont presque réussi à leur jouer un bien mauvais… tour! Echappés depuis le baissé de drapeau, il leur a manqué un tout petit kilomètre pour battre en brèche les plans des protagonistes légitimement désignés à la victoire. En grande partie faute à la règle des trois kilomètres, qui voit les grandes équipes de leaders se mêler à la lutte aux premières places et qui fausse quelque peu la bonne mise en place de celles des sprinters. Probablement aussi à cause d'une chute à 28 kilomètres de l'arrivée qui a mis au tapis non moins que Froome, Bardet et Porte… Chute apparemment sans grande gravité et mais qui a eu l'heur de semer un bon petit vent de panique chez les équipes des grands leaders.

Quoiqu'il en soit, tout s'est relativement remis progressivement en place et le sprint qui nous a été offert est probablement un des plus somptueux auquel il nous a été permis d'assister depuis bien longtemps. Le gratin du gratin avait fait le déplacement en France et à voir le top10 à l'arrivée, on se dit qu'il était difficile de faire mieux. La Grande Boucle peut se targuer d'attirer les grands noms et c'est avec un plaisir non dissimulé qu'on attendait cette première joute entre les stars de la discipline. Sprint néanmoins désordonné tant il fallait jouer des coudes pour idéalement se placer. Les derniers 300 mètres furent épiques, on croyait voir émerger le vainqueur de la gauche de la route, mais c'est finalement de la droite que, tel un boulet de canon, Marcel Kittel a pu enlever la première victoire des hommes rapides du peloton. Il devance sur la ligne un détonnant Arnaud Demarre et le toujours rugissant André Greipel. Surprenante, par contre, la réaction de Peter Sagan, qui, pourtant en tête, n'a pas voulu emmener et a laissé la porte ouverte au retour fulgurant du sprinter allemand. Cavendish, quatrième rassure ses fans et Groenewegen, cinquième, montre qu'il faudra compter sur lui.

Au Fantatour, celui que l'on surnomme désormais "The Warsaw's Devil", Polska Team2, s'empare insolemment de la victoire d'étape devant Ventoux Style et En Roue Super libre. Etrangement, peu de Fantateams se sont laissées aller au souvenir de "The Bomber", qui, en son temps, avait défrayé la chronique avec une Team entièrement dédiée aux sprinters. Les choses sérieuses n'ont pas encore véritablement commencé, ce qui permet à Poulie Dort de toujours mener la danse, avec une très légère avance Sur Olympique du Pastis et VadeRetroFroom.

Le bon plan du jour :

Marcel Kittel (41 Fantamillions) a ouvert le bal des sprinters de fort belle manière, et, l'émotion dont a fait preuve le coureur allemand après sa victoire, démontre toute la tension que doivent endurer ces guerriers de la dernière ligne droite. Voici donc le premier des Mohicans, le teuton assure et rassure les 47 Fantateams qui lui font confiance. Sa moisson ne pourrait faire que commencer tant il a dégagé une force et une maestria pour s'imposer en homme fort dans la Cité Ardente. Va-t-il être le Gaviria du Tour, cela pourrait bien être le cas. Mais attention, ses adversaires ne comptent certainement pas se faire croquer aussi facilement et les occasions de battre le nouveau maillot vert sont encore bien nombreuses.

Le mauvais plan du jour :

L'affaire Cardoso, contrôlé positif à l'…EPO, avait déjà émaillé, comme à chaque début du Tour de France, les chroniques de certains rageux. La polémique naissante sur les combinaisons de certains coureurs de la Sky sur le contre-la-montre inaugural n'a fait qu'un peu plus nourrir les choux gras de nombreux polémistes présents sur le Tour. On le sait, le sport n'est pas toujours la matière première de certains journaux à sensation venus garnir la rubrique des faits divers de leurs canards. Alors, si même les allemands ont décidé de rendre ses lettres de noblesses au plus grand Tour, laissons ces futilités de côté et ne nous laissons plus que bercer par le doux ronronnement des dérailleurs en action. Non, mais allo quoi !

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