Entre des échappés qui n’ont pas réussi à s'entendre et un peloton totalement amorphe, Patrick Konrad tire les marrons du feu et s’offre à la pédale un magnifique succès de prestige. Le champion d'Autriche est parvenu à rentrer sur les hommes de tête, avant de les distancer dans le col de Portet d'Aspet et de maintenir son avance pour s'imposer à Saint-Gaudens. Derrière le vainqueur du jour, c'est un étonnant Sonny Colbrelli qui prend la deuxième place devant le tout aussi surprenant Michael Matthews. Bravo aux lauréats mais on a vraiment vécu ce mardi une étape on ne peut plus insipide. Les favoris se préservant assurément pour les deux prochaines étapes, personne n’a bougé le petit doigt, et les téméraires fuyards, sans doute trop contents d’être là, ne nous ayant pas rendu une copie très sexy non plus, on se contentera de dire que le jour suivant le jour de repos n’est jamais vraiment un jour comme un autre. Cette seizième étape ne restera pas dans les annales, vivement la suivante….
Le bon plan Sonny Colbreli étonne de jour en jour et, non content de se mêler aux arrivées rapides, l’italien de la Barhain se retrouvait pour la deuxième fois depuis le départ dans la bonne échappée. Et si Konrad n’avait pas été si souverain dès que la pente s’élevait, nul doute que le champion d’Italie se serait imposé avec brio. Il a été l’un des grands animateurs de ce groupe et, sans la maestria de l’autrichien, Colbreli aurait probablement plus que facilement gagné à Saint-Gaudens. Dommage pour lui que Cavendish soit dans la forme de sa vie sans quoi le maillot vert ne pouvait que lui revenir de bon droit. Le mauvais plan ! Inutile de tirer une seconde fois sur l’ambulance mais il eût été tentant de tomber une nouvelle fois sur un courageux mais maladroit breton. Mais ce serait trop facile de faire injure au sympathique et talentueux coureur de la FDJ du toujours truculent Marc Madiot car il n’a pas démérité non plus. On se dira plutôt qu’à cinq jours de l’arrivée à Paris, on est certainement en droit d’attendre un peu plus de spectacle que cette piètre mise en bière à laquelle on a assisté. Il y avait de la place pour dynamiter la course mais à force de calculer, on en perd parfois les bases de ce qui rend le cyclisme emballant. Une journée à oublier ! Le Prono-Provoc du jour ! Et si David Gaudu…!

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