
Nils Politt s’impose en solitaire à Nîmes au terme d'une fin d’échappée rondement menée. Des treize fuyards qui avaient faussé compagnie à un peloton bien peu concerné, l’allemand a su saisir sa chance en partant à 12 kilomètres de l’arrivée. Laissant sur place Erviti et Sweeny, derniers rescapés de l’échappée, Politt ne sera jamais revu et s’offre ainsi un succès retentissant après l’abandon de son chef de file, Peter Sagan. Le vétéran Erviti prend la deuxième place devant le jeune et déjà fougueux Sweeny tandis que Stefan Küng, dans le bon coup avec les trois précités, a complètement craqué et doit se contenter d’une anecdotique quatrième place. Le cauchemar continue pour Marc Madiot et l’équipe Fdj qui ne compte plus, depuis dimanche, que quatre coureurs et qui, après le naufrage de David Gaudu, ne peut plus qu’espérer un inespéré coup d’éclat qui n’a pas eu lieu ce jeudi. Présent également au sein de ce groupe, Alaphilippe n’a pu faire mieux qu’une insipide neuvième place et confirme qu’une année n’est pas l’autre même si les occasions de faire briller son maillot arc-en-ciel sont encore nombreuses. Malgré moult tentatives de bordures dès le kilomètre zéro, aucun favori n’est tombé dans le piège et la journée a pu s’écouler sereine et tranquille, fait assez rare depuis le départ de Bretagne. Au FantaTour, Justin Bridou Grimbergen remporte, avec l’aide de Politt, les Fantalauriers du jour et Rocket Riders mène toujours de quelques petites longueurs le classement général.
Le bon plan La troisième place de l’inattendu Harrison Sweeny rapporte 80 Fanta points, ce qui n’est jamais négligeable, mais elle permet surtout au jeune australien d’occuper la première place du meilleur coefficient. Il aura donc fallu attendre la douzième étape pour voir un coureur à 1 Fantamillion marquer enfin des points significatifs et dépasser, à ce jeu, l’inaltérable Mark Cavendish. Car, jusque là, seul Rick Zabel avait honoré cette caste de coureurs tant recherché avec trois incroyables Fanta points. Comparé au dernier Tour d’Italie, c’est assez imparable mais c’est aussi bien plus que misérable. Le mauvais plan ! Peter Sagan se retire donc du Tour de France et nous laisse assurément orphelin d’un champion qui n’aura pu marquer cette édition de son empreinte. Jamais véritablement remis de la chute bien involontaire provoquée par Caleb Ewan à la troisième étape, le slovaque s’en va par la petite porte sans jamais avoir donné l’impression de vraiment être là non plus. L’occasion d’accrocher un nouveau paletot vert à son palmarès était grande mais quand la malchance s’en mêle, même les plus grands sont impuissants. Le Prono-Provoc du jour ! Agacé par ceux qui estiment, légitimement sans aucun doute, que Wout Van Aert méritait le titre du combatif du jour hier au Mont-Ventoux, Kenny Elissonde décide de mettre les points sur les i et, sur un terrain qui n’est pas pourtant pas le sien, se jure de forcer la décision. Inarretable et intenable, Kenny se lance dans tous les coups et se met en tête de faire la nique aux sprinters. Finalement dans le bon wagon et accompagné des fidèles Molema et Bernard, le lutin français, le mors aux dents, réussit son incroyable pari de devancer le peloton et le dossard rouge qu’il brandit en franchissant la ligne en dit long sur la motivation qui l’habitait.