Dylan Teuns s'adjuge en costaud cette première étape de montagne dans les Alpes au terme d'un bien joli numéro. Largué dans un premier temps dans l’ascension du col de Romme, le belge est parvenu à rejoindre le pléthorique groupe d’échappés dans le Colombier, à semer le vaillant Michael Woods seul en tête et à résister au retour supersonique de Tadej Pogacar. Teunske, après des mois de disette, enlève donc un deuxième succès de prestige sur la Grande boucle et c’est plus que mérité. Ion Izagirre et Michael Woods terminent, quant à eux, deuxième et troisième. Mais le grand bonhomme de la journée est une fois de plus slovène et n’est autre que le stratosphérique, Tadej Pogacar. Le groupe des favoris, dont il faisait évidemment partie, avait pourtant laissé partir une belle échappée qui a logiquement imaginé pouvoir se jouer la gagne. Mais quand l’extraterrestre de 23 ans a décidé de se mettre en route, rien ni personne n’a pu entraver son incroyable chemin vers les sommets. Carapaz a bien tenté de prendre la roue du prodige au moment de son attaque dans le col de Romme, à une bonne trentaine de kilomètres de l’arrivée, mais Pogacar a très vite mis l'équatorien au pas et l’a largué avec une facilité déconcertante. Un à un, le nouveau maillot jaune, en permanence grand plateau, a repris les fuyards avant de finalement baisser pavillon devant un Teuns déchaîné. Du grand art, un coup de maître, tout simplement phénoménal ! Après son coup de butoir du contre-la-montre, le talentueux slovène vient plus que certainement d’assommer le Tour de France. Le nouvel empereur du cyclisme, sauf incident majeur ou accident, vient de remporter son deuxième Tour après, à peine, une semaine de course… ! Wout Van Aert, deuxième du général, aura bataillé ferme pour s’emparer de la tunique, mais malgré une superbe prestation de sa part, il ne pouvait rien faire face à un tel monstre. Le natif d’Herentals est pourtant le nouveau dauphin de Pogacar et peut-être, suite au naufrage de Roglic, le nouveau leader de la Jumbo. Ce qui induit aussi, évidemment, qu’un autre prodige, Matthieu Van de Poel, perd son maillot et rentre dans le rang après une première semaine de folie. MDVP a pris du plaisir, il nous a donné du plaisir et, après l’annonce de son souhait de vouloir terminer le Tour, il risque bien de nous en donner encore. Décision ce lundi pour le hollandais volant. Bien que malmené aujourd’hui, Richard Carapaz, sixième du général, devrait donc être son seul adversaire puisque Roglic et Thomas, arrivés avec le grupetto, ne seront définitivement pas en mesure de se mêler à la lutte. À moins que le champion de Belgique ne nous sorte un nouveau numéro de sa besace, on voit mal Lutsenko, Uran ou l’épatant Vingegaard, les nouveaux membres du Top5, representer une réelle menace pour Pogacar. Au FantaTour, l’étape est remportée par Issou Vélo et le classement général toujours cadenassé par Le Punch d’abord.

Le bon plan du jour

Dylan Teuns confirme ce samedi qu’il faudra de nouveau compter avec lui et conforte 37 Fantateams ravies que c’est peut-être bien lui le coureur low-cost à 10 Fantamillions qui pourrait faire la différence. Car depuis 2017 et son exceptionnelle moisson, le coureur de Diest était plutôt passé à côté de son sujet. Promis au plus bel avenir, Teuns est pourtant souvent présent mais bien plus rarement gagnant. Le retrait de son leader Jack Haig lui a très vite ouvert de nouvelles perspectives sur ce Tour et on peut dire, aujourd’hui, que c’est assez bien parti. Le belge marque des points, il affiche une belle forme et, avec son profil taillé pour les coups d’éclat et raids tout-terrain en tout genre, nul doute qu’il ne laissera pas passer sa chance pour encore briller d'ici Paris.

Le mauvais plan du tour

Geraint Thomas ne gagnera donc pas un deuxième Tour de France cette année et, probablement plus jamais non plus en fait. Cité parmi les favoris, qui plus est avec un parcours à sa mesure, le gallois se voyait pourtant devoir partager, au départ de ce Tour, le pouvoir avec trois de ses comparses. Bousculé, chez Ineos, par la génération montante, Richie Porte s’en était aussi mêlé en remportant le Dauphiné. À quatre pour une place, le combat s’annonçait âpre mais pas impossible. Passé étonnamment sans encombres les premiers jours, les étoiles semblaient alignées mais Thomas s’est finalement quand même pris les pédales dans le tapis sur un… dos d’âne. Agonisant, le britannique n’en mène aujourd’hui pas large et, connaissant son peu de sens de l’altruisme, la suite des événements ne s’annonce pas des masses plus glorieuse et riche en exploits.

Le Prono-Provoc pour la 9ème étape

u jour ! Inspiré par les victoires de Mohoric et Teuns, Fred Wright, 22 ans, annonce dans le bus Barhain, ce dimanche matin, qu’il vise le triplé pour l’équipe. Woet Poels, nouveau maillot à pois, acquiesce et, après avoir pris les points au terrible Col du Pré, lui assure de pouvoir lui servir de rampe de lancement pour le mener au succès. Le batave tient promesse et, après le double récent exploit de son équipier, Mark Padun, Wright parvient, lui aussi, à décrocher tous les cadors de sa roue au terme d’une montée épique des 20 kilomètres de l’ascension menant à Tignes et à s’imposer en solitaire à la surprise générale.

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