Un scénario écrit d’avance, une étape qui ne pouvait, qui ne devait normalement pas échapper aux flèches d’argent. Et comme souvent quand tout semble réglé comme sur du papier à musique, l’air n’a pas fait la chanson. Nacer Bouhanni, autoritaire maillot rouge, se voyait déjà au firmament, reléguant l’illustre Laurent Jajalabert au rang de simple faire-valoir. C’était sans compter sur l’abnégation et l’opportunisme d’un petit groupe de trois d’où  l’italien Marco Canola sortait magistralement vainqueur.

On savait également Papanache redoutable et plus que roublarde, et, une fois n’est pas coutume, c’est elle qui s’empare des lauriers avec un boulevard d’avance sur l’équipe au bandeau du suédois volant et du désormais controversé Méga Mindy1. Elle pose ainsi un geste fort et assurément les bases d’une lutte sans merci avant le début d’une troisième semaine qui s’annonce épique. Une équipe au panache comme on les aime car il fallait avoir le nez fin pour dénicher le quasi anonyme coureur de chez Bardiani. Sur le podium, Borg monte au filet et assure sa légendaire volée, Méga Mindy se place lui sous les feux de la rampe, mais sans doute pas pour les mêmes raisons. Affaire à suivre… !

L’étape du jour ne pouvait donc accoucher que d’un sprint que l’équipe chère à Marc Madiot se voyait déjà enlever. Mais c’était sans compter sur un désapointant vent de révolte dans le peloton qui ne se sentait pas l’âme d’amener une nouvelle fois le sprinter français sur une voie royale. Tout bénéfice pour Canola, qui réglait…au sprint ses deux compagnons d’échappée, Jackson Rodriguez et Angelo Tulik, tandis que Bouhanni, de nouveau devant le malheureux Nizzolo, remportait celui des battus. Uppercut gagnant pour le jeune coureur de l’offensive et sympathique équipe italienne.

Au Fantagiro, la mèche semble s’éteindre à petit feu pour The Bombs et pour le stakhanoviste Spartak, tandis que les équipes de grimpeurs prennent peu à peu possession d’un Top5 qui leur ouvre désormais plus que jamais les bras.

Les organisateurs du Fantagiro ont également annoncé la disqualification de la team Full BS, inscrite après deux jours de course et pour une valeur totale de 256 fantamillions. Les organisateurs ont indiqué ne pas en vouloir à Full BS tout en l'invitant à revenir en forme pour le Fantatour.

Le bon plan du jour

Pour 4 Fantamillions, Marco Canola est bien le bon plan du jour. Premier au classement des grimpeurs sur Tirreno-Adriatico cette année, on ne l’attendait pas à pareille fête sur un étape promise aux sprinteurs. Hormis quelques placettes, on supputait plus sur les Battaglin et autres Pirazzi pour déboucher le Prosecco. C’est pourtant lui qui permet à l’équipe italienne de savourer sa première victoire sur ce Giro et d’engranger les 200 points promis au vainqueur. Papanache s’en frotte encore les mains, puisque elle est la seule à avoir misé quelques roubles sur le jeune italien.

Le mauvais plan du jour

Il n’y avait déjà pas beaucoup de place pour les sprinters sur ce Giro, mais s’ils se permettent le luxe de passer à côté d’une étape qui leur est acquise, leurs chances de briller s’en retrouvent encore bien plus amoindries. L’équipe au trèfle se demande encore où sont bien passés les trains qui lui aurait probablement permis de siffler… quatre fois. Incompréhension quand tu nous tiens.

 

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