10 – Mathieu Van der Poel

Tout simplement phénoménal ! MVDP était le grand favori sur un parcours qui lui convenait à merveille et il n’a pas raté le coche pour endosser le maillot arc-en-ciel. Attentif lorsque les attaques ont commencé dans le circuit urbain de Glasgow, Van der Poel n’en a jamais fait trop, testant une ou deux fois ses adversaires, sans toutefois dépenser trop d’énergies. Lorsqu’il s’est retrouvé devant avec Pedersen, Van Aert et Pogacar, il aurait pu attendre pour placer son attaque dans le dernier tour, mais il a décidé de s’en aller à 23 kilomètres de l’arrivé, avec une accélération dont il a le secret et qui a laissé sur place ses adversaires. Même une chute quelques bornes plus tard ne l’a pas empêché d’obtenir son plus beau succès sur route et de compléter une année magique qui l’avait déjà vu remporter le titre mondial en cyclo-cross, Milan-Sanremo et Paris-Roubaix. Il lui reste de boucler la boucle en tentant de gagner la course en VTT dans quelques jours. Ce qui est certain, c’est qu’on aura encore un magnifique maillot arc-en-ciel la saison prochaine. Bravo, Mathieu, ton papi est surement fier de toi de là-haut.

9 – Mads Pedersen

S’il était devenu champion du monde, Mads Pedersen aurait fourni une des plus incroyables prestations qu’on ait vu sur une épreuve cycliste dans les 10 dernière années. Toujours devant, Pedersen a été le coureur le plus généreux du jour. Il n’a presque jamais quitté les 5 premières places du groupe, répondant à toutes les attaques, tentant lui-même de faire partir le bon coup, il a tout simplement été omniprésent. Il a évidemment payé les efforts dans le final, devant s’incliner face Pogacar dans le sprint pour la troisième place, mais qu’importe, Pedersen a été un vrai champion ce dimanche.

9 – Tadej Pogacar

Après les efforts et la déception du Tour de France, Tadej Pogacar avait hésité à venir en Ecosse, sachant que le parcours n’était pas vraiment idéal pour son profil. Mais le Slovène a encore une fois honoré le cyclisme en offrant une prestation digne du champion qu’il est. Comme Pedersen, il a rarement quitté les premières places du groupe pour finalement se retrouver avec les meilleurs spécialistes de classiques, lui, le grimpeur, double vainqueur de la Grande Boucle, sans réelle équipe pour l'épauler. Il obtient finalement une médaille de bronze qui ne peut que lui donner envie de retenter sa chance pour obtenir un sacre qui ne devrait pas lui échapper pendant longtemps.

8 – Wout Van Aert

Avoir une note inférieure aux deux coureurs qu’il a devancé pour obtenir la médaille d’argent, c’est peut-être un peu sévère. Certes, Van Aert n’a pas fait d’erreur, il est simplement tombé sur plus fort que lui, mais on a quand même l’impression qu’il a un peu plus calculé que les autres, en misant peut-être trop sur un sprint final. Une médaille d’argent supplémentaire pour le Belge qui a un goût de plus en plus amer : battu une nouvelle fois par son rival historique, Van Aert a encore une fois raté un grand rendez-vous et le nombre limité de grandes victoired à son palmarès risque de commencer à peser sur son moral.

7,5 – Matthew Dinham

Appelé à la dernière minute pour remplacer Robert Stannard ou Caleb Ewant, l’Australien a fait partie de l’échappée matinale en compagnie d’une dizaine d’autres coureurs. Rien d’exceptionnel, si ce n’est que Matthews Dinham a bien géré ses efforts pour terminer à une belle 7ème place, devant des coureurs bien plus cotés que lui. Le super bon plan que personne n’a pu prendre, puisque sa convocation de dernière minute ne nous a pas permis de l’insérer sur la liste des coureurs participant au FantaMundial.

7 – Alberto Bettiol

Sachant qu’il n’a pas le niveau pour lutter contre les cadors comme Van der Poel, Van Aert ou Pogacar, Bettiol a tenté sa chance en partant à 55 kilomètres de l’arrivée et en résistant seul en tête pendant une trentaine de bornes. C’est ce qu’il fallait faire et toute l’équipe italienne a d’ailleurs travaillé en ce sens, avec un Matteo Trentin très actif avant qu’il ne doive abandonner sur chute. On a même cru que si ça se regardait trop, Bettiol pouvait faire le gros coup, mais il a dû hisser drapeau blanc lorsque Van der Poel & Co sont revenus sui lui et ont commencé à s’attaquer. Il a complètement craqué dans les 5 derniers kilomètres, terminant à une sévère 10ème place. Malgré cette nouvelle désillusion, il a été décisif au FantaMundial, puisqu’il a permis à The Flying Wheel et CDM des klets de se disputer la victoire. L’outsider à prix abordable à prendre, c’était donc Alberto Bettiol.

7 – Stefan Kung

Encore une fois, le Suisse a prouvé qu’il passe rarement complètement à côté des grands rendez-vous. Malgré son gabarit, il a plutôt bien maitrisé le circuit écossais, prenant une belle 5ème place derrière les intouchables.

7 – Nelson Powless

Lui aussi a fait une course très généreuse, souvent à l’attaque, mais souvent aussi à la poursuite, voire en chasse-patate. Il a probablement dépensé trop énergies en chassant tout ce qui bouge et en tentant de revenir en solitaire sur le quatuor de leaders, ce qui lui a finalement empêché d’aller au delà d’une 11ème place qui ne récompense pas vraiment les efforts fournis. Mais il est évident que Nelson Powless a un beau futur devant lui en ce qui concerne les courses d’un jour.

6 - Dylan Van Baarle

Son rôle était probablement celui de suivre les mouvements d'anticipation, pour éviter de mettre le poids de la poursuite sur l'équipe néerlandaise. Mais comme le scénario de ces championnats du monde n'offrait pas de chances aux lieutnants ou outsiders, Van Baarle s'est contenté de suivre le plus longtemps possible, trainant souvent en queue de groupe, à la limite de la rupture. Au final, une 12ème place un peu anonyme mais importante au niveau du FantaMundial. L'autre outsider à prix abordable à prendre, c'était donc Dylan Van Baarle.

5 – Remco Evenepoel

Le champion du monde 2022 était considéré par beaucoup comme le favori du jour. Sur un circuit où la poursuite est difficile, on s’attendait à ce qu’il fasse le même coup que l’an dernier, avec une attaque de loin que personne n’aurait pu contrer. Mais Remco a trop souvent subi la course et même lorsque les grands noms sont sortis du bois, il était plutôt à l’arrière, en ratant quelques bons coups avec des Trentin, Powless, Pedersen, Pogacar, Van Aert ou Van der Poel. Il a tenté d’attaquer quelques fois, mais on avait l’impression que c’était plus pour la forme. Lorsque la pluie a commencé à tomber et lorsque Narvaez a chuté devant lui (créant d’ailleurs le trou pour l’attaque décisive), Remco a probablement pensé à la suite de la saison, levant le pied et laissant les autres se disputer sa succession.

4 – Alaphilippe, Asgreen, Wright, Philipsen, Sagan, Healy, Matthews, etc

Ils avaient un statut de leader ou d’outsider, mais dès que les choses sérieuses ont commencé, ils ont trainé en queue de groupe pour finalement se faire lâcher à la pédale et s’arrêter aux box au tour suivant. On ne s’attendait peut-être pas à ce qu’ils deviennent champions du monde, mais les voir abandonner la tête basse à plus de 100 kilomètres de l’arrivé en a déçu plus d’un. Mention spéciale pour les malheureux Trentin et Laporte, piégés respectivement par une chute et par une crevaison qui ne leur ont pas permis de jouer leurs cartes.