La plus importante étape de montagne de cette Vuelta devait donner une indication claire quant au rapport de force entre les grands leaders de la course ibérique. Et ce fut le cas. Enfin une étape avec plusieurs cols de première catégorie. Une étape qui fait mal aux jambes, où on ne peut pas se cacher et gérer les accélérations des derniers kilomètres. Non, la troisième étape de montagne dans les Asturies a montré qui est vraiment le patron de cette Vuelta. Et le patron est bel et bien le Pistolero qui dégaine plus vite que son ombre. Alberto Contador remporte l’étape et accroit fortement son avance au classement général. Il lui restera à gérer une semaine relativement tranquille et l’arrivée terrible du Puerto de Ancares de samedi, mais le plus dur semble fait pour l’espagnol. L’étape a aussi montré que Chris Froome n’a pas dit son dernier mot. Las de faire l’élastique, le leader de Sky a cette fois placé une attaque sèche à 4 kilomètres de l’arrivée à laquelle seul Contador a su répondre. Froome n’a ensuite rien pu faire pour suivre le maillot rouge lorsque ce dernier a accéléré dans les derniers mètres, mais il se rapproche dangereusement d’une deuxième place qui semblait perdue il y a deux jours. Très critiqués sur notre site après l’étape de Covalonga, les deux compères Valverde et Rodriguez ont montré que les critiques à leur encontre étaient peut-être un peu sévères. Ils sont tout simplement un cran en dessous de Contador et n’arriveront probablement plus jamais à le décrocher en montée. Si Valverde ne réussira pas son exploit de gagner une Vuelta grâce aux bonifications et de réaliser LE chef d’œuvre d’une carrière passée à sucer des roues, le discours est un peu différent pour Purito Rodriguez. Cette Vuelta devait être la sienne. Le parcours lui avait encore une fois été taillé sur mesure. Pas trop d’étapes réellement de montagne, mais de nombreuses arrivées en côte qui auraient dû être son terrain de chasse idéal. Mais Rodriguez n’a finalement jamais réussi à placer une accélération des siennes. Une mine à laquelle personne, même pas le meilleur Contador, n’aurait su répondre. Non, Purito a perdu sa giclette légendaire. A le voir incapable de s’exprimer comme il le souhaiterait, à être lourd sur son vélo, à se faire lâcher même par Valverde, il paraît presque en surpoids, alors qu’il ne doit pas peser plus que 57 kilos. C’est triste à dire, mais ça sent quand même la fin de carrière pour un des coureurs les plus spectaculaires et attachants de la dernière décennie. Celui pour qui la carrière ne fait que commencer, c’est par contre Fabio Aru, qui confirme qu’il est bien le plus fort parmi les autres. Daniel Martin fait également une belle course et monte à la sixième place du classement général. Car l’autre information du jour, c’est évidemment la défaillance tant attendue de Rigoberto Uran. Le colombien, à la peine dès les premiers cols, perd plus de 15 minutes et se retrouve 16^ème du général. Décidemment, les Vuelta se suivent et se ressemblent pour le bon Rigobert. A noter que sur ce tour d’Espagne qu’on annonçait tellement colombien, il fallait jouer dans l’ordre de craquage: Betancur-Arredondo-Quintana-Chaves-Anacona-Uran.    

La défaillance d’Uran ne fait évidemment pas les affaires de la team The Best qui savourait peut-être déjà trop son beau quatuor. Du coup, la Fantavuelta est totalement relancée et c’est la Guayaba Team avec Contador, Valverde, Dan Martin et Dani Navarro qui prend solidement la première place du général. Derrière, ça commence à être dur. Escarabajo s’accroche mais ne peut réellement qu’espérer sur un exploit de Damiano Cunego pour revenir sur le leader. C’est dire… The Best est sonné mais n’abandonne pas et espère que Rodriguez et Froome arrivent à décrocher une victoire d’étape et entrer dans le top-3 d’un classement secondaire. Enfin, Is Feidir Linn peut avoir un petit espoir avec Ryder Hesjedal, notamment parce qu’en terminant 10^ème de l’étape de lundi, le canadien a montré qu’il en avait encore sous la pédale après sa victoire de samedi et après avoir sorti Daniel Martin du ravin pour le ramener dans le groupe de tête dimanche. Plus en arrière, les étapes de montagne ont fait la sélection naturelle, mais la lutte pour le top-10 reste très ouverte. Notamment parce que certaines teams comme la team :) réussissent encore à prendre 600 points sur une étape en plaçant les trois premiers du jour.

Le bon plan du jour

Il n’avait bizarrement pas encore été cité dans cette rubrique. On attendait qu’il fasse chauffer la poudre. Bein voilà. Alberto Contador, 53 fantamillions, un maillot rouge, déjà 1451 points et un tibia visiblement bien remis. Putain de bon plan…

Le mauvais plan du tour

On a déjà parlé d’Uran, mais il a quand même rapporté plus de points que Fabio Aru devant lequel tout le monde s’extasie. Donc, non Rigobert n’est pas un mauvais plan. Allons donc voir dans les profondeurs des mauvais plans du tour. On y trouve un certain Yan Rovny, 9 fantamillions, plutôt inconnu au bataillon, zéro points récoltés. Par contre, il récolte une belle pèche dans sa tronche avant une disqualification méritée. Son esquive sur le deuxième coup, mérite quant à elle au moins 30 points de bonus. On y trouve aussi Gianluca Brambilla qui n’était même pas sur les listes car remplaçant de toute dernière minute chez Omega Pharma. Il aurait aussi couté 9 fantamillions, mais il aurait rapporté quelques points lui. Comme son nouveau copain, il s’est aussi pris une pêche dans la tronche et une disqualification méritée, mais si lui au moins a pu verser une larme de rage en direct télé et finalement susciter un peu de pitié, il doit quand même encore râler de n’avoir pas pu le foutre à terre dès le premier crochet. Et avec tout ça, ces chauvins d’espagnols élisent Luis Leon Sanchez comme coureur le plus combatif du jour…