S’il voulait garder une chance de remporter la victoire finale de ce tour d’Espagne 2015, Tom Dumoulin devait prendre le maillot rouge au terme du contre-la-montre de Burgos. Contrat rempli pour le néerlandais et tant pis si le concurrent le plus proche, à savoir Fabio Aru, n’est qu’à 3 secondes au classement général. L’important c’était de prendre la tête et ensuite tenter de résister dans les dernières étapes. Pour Aru, la situation ne change pas vraiment, puisqu’il avait une seconde de retard sur le maillot rouge la veille de l’étape de Burgos. Il aura probablement plus de chances de prendre du temps à Dumoulin qu’à Rodriguez dans les étapes montagneuses au programme dans les prochains jours, mais encore faudra-t-il lâcher le nouvel enfant prodige du cyclisme batave. En même temps, trois secondes, ce n’est vraiment rien. Un sprint bien mené dans une des arrivées légèrement en côte prévue vendredi ou samedi, voir une cassure dans le sprint de l’étape de Madrid, sans compter les éventuelles bonifications… Tout peut arriver et tout le monde se battra pour remporter le sacre final, même des coureurs comme Rodriguez, Quintana ou Valverde, qui ne sont finalement pas si loin que ça au classement général. La fin de la Vuelta sera en tous les cas passionnante et le vainqueur final méritera quoi qu’il arrive son sacre et pourra difficilement être traité de calculateur ou attentiste.

Par contre, à la Fantavuelta, les carottes semblent bel et bien cuites. Si certains avaient encore quelques minces espoirs d’aller chercher le leader The King, ceux-ci ont largement été balayés, notamment grâce à la belle prestation de Valverde à Burgos. En remontant à la sixième place au classement général, El Imbatido permet à The King d’à nouveau avoir quatre coureurs dans le top-6 du général. Bon, évidemment, si Quintana gagne la Vuelta et Aru et Rodriguez abandonnent, le suspens serait relancé, mais il s’agit bien là du seul scénario qui offrirait des chances à quelques poursuivants.

Le bon plan du jour

La plupart des bons plans du jour ayant déjà été cités dans cette rubrique, c’est l’occasion de mettre à l’honneur un coureur qui est généralement un grégario modèle mais qui peut aller chercher sa part du gâteau lors des exercices individuels. Si on regarde sa carrière, on se rend compte que Maciej Bodnar a très souvent terminé dans le top-15 des contre-la-montre lors des grands tours. Cette fois, il fait encore mieux en prenant la deuxième place derrière l’inaccessible Dumoulin. Bon, 100 points pour 11 fantamillions, ce n’est pas exceptionnel, mais c’est autant que Bouhanni et bien plus que Pozzovivo.

Le mauvais plan du tour

Il y a bien une question à laquelle on a du mal à trouver une réponse : qu’est-ce qu’est venu faire Andrew Talansky en Espagne ? Sorti probablement fatigué du Tour, Talansky était censé épauler son leader Daniel Martin. Mais depuis l’abandon de l’irlandais, Talansky est resté tranquillement dans le gruppetto, sans trop se fatiguer. En tous les cas, ce n’était pas pour garder des forces pour le contre-la-montre, exercice dans lequel à priori il excelle, puisque l’américain termine 154ème, à 7’20 de Dumoulin. 8 Fantamanagers sont encore en train de se demander qu’est-ce qu’il leur à pris de claquer 18 millions pour un touriste pareil…