
La Vuelta s’est conclue dimanche avec la première victoire d’étape de John Degenkolb dans les rues de Madrid, mais surtout avec le premier triomphe de Fabio Aru dans un grand tour. Une Vuelta passionnante qui restera comme le tour le plus équilibré de l’année. La Fantavuelta a été tout aussi passionnante, avec des duels fractricides qui ont débouché sur le sacre inédit de The King.
Ce qui nous a plu
Fabio Aru
En Mai 2013, dans l’article de conclusion du Fantagiro, nous écrivions dans la rubrique des choses qui nous avaient plu sur le Giro : « Le jeune équipier de Nibali participait à sont premier grand tour pour sa première année en tant que professionnel. (…)Mais le Sarde tombe malade en début de deuxième semaine, perd beaucoup de temps et termine même derrière le gruppetto dans l’étape du Montasio. On en connait d’autres qui auraient abandonné, mais Aru a serré les dents, retrouvé la forme et terminé le Giro avec les meilleurs. (…) A priori un futur grand. »
Deux ans et demi plus tard, le jeune italien remporte son premier grand tour au terme de trois semaines probablement plus stressantes que difficiles. Les débuts avec trois leaders dans l’équipe, l’exclusion de Nibali, l’abandon de son « parrain » Tiralongo, le maillot rouge, les polémique pour le rôle de Landa dans l’étape d’Andorre, les attaques de Purito, le contre-la-montre, la résistance de Dumoulin, le final de l’étape d’Avila. Enfin, le chef d’œuvre tactique au Puerto de la Morcuera et le cri libératoire. Comme lors du Giro, Aru a montré une grinta exceptionnelle qui le différencie de bon nombre d’autres champions. Une grinta qui lui permet de ne rien lâcher, même quand les jambes ne suivent pas. A peine âge de 25 ans, le sarde volant est déjà un grand du cyclisme mondial. Il est le seul à être monté à trois reprises sur un podium d’un grand tour ces deux dernières années (Giro 2014, Giro 2015 et Vuelta 2105). Même Contador, Nibali ou Froome n’ont pas réussi un tel exploit. Et le tout, avec ce petit air de Luis Ocaña en prime. We like.
The King
L’autre grand vainqueur de cette Fantavuelta, c’est évidemment The King. Un habitué du fantacyclisme qui était déjà entré dans le top-10 d’un grand tour, mais qui récolte sa première grande victoire lui permettant d’entrer dans la légende et de remporter le maillot Team Telekom de 1999. Cette victoire, que certains de ses membres familiaux recherchent depuis longtemps, il la doit surtout à un certain traumatisme vécu lors de la Fantavuelta 2014. Il y a un an, la team de Magic Diya King Philippe termine neuvième du classement général avec une beau trio formé de Aru, Rodriguez et Valverde. Mais le quatrième homme fort de la team est Philippe Gilbert qui pour 49 fantamillions ne lui rapporte que 82 points. Cette erreur ne restera pas sans suite et Magic Diya développe en 2015 une tactique clairement basée sur le mode Valet-Neuf-As, à savoir, on prend autant de valeurs sures que possible et on complète par des coureurs low-cost. Fini les créations fantaisistes et esthétiques, on ne veut que du lourd. Avec Aru-Contador-Porte-Uran, il obtient une belle 9ème place au Fantagiro alors qu’au Fantatour, le quatuor Froome-Nibali-Contador-Kelderman ne lui rapporte pas grand chose. Pour la Vuelta, The King opte pour des valeurs sures : le même trio de 2014 avec un Rafal Majka en prime. Un quatuor sans les grands noms sortis du Tour, ce sera son arme fatale. Au final, il place trois coureurs sur le podium avec le toujours très productif Valverde en prime. Pour ne pas gâcher son plaisir, il va aussi chercher des points avec les coureurs low-cost comme Jérôme Cousin, Markel Irizar, Peter Velits ou Fabio Duarte. Bref, une belle team équilibrée et surtout gagnante. Bravo fiston!
Joaquim « Purito » Rodriguez
Même s’il s’est encore une fois fait chiper le maillot vert lors de la dernière étape (il n’apprendra donc jamais !), Joaquim Rodriguez réalise une Vuelta et surtout une Fantavuelta plus que correcte. Avec 2539 points, il est tout simplement le coureur ayant rapporté le plus de points. Et dire que lors de l’avant dernière étape à Cercedilla, il a failli vivre à nouveau une journée de loose totale et tout perdre lorsque Nairo Quintana et Rafal Majka l’ont attaqué dans le dernier col. Mais pour une fois, la chance a souri à Purito et l’espagnol monte une nouvelle fois sur le podium de son tour national. Chapeau l’artiste.
Tom Dumoulin
Que dire sur la Vuelta du néerlandais ? Sa tenue sur trois semaines et sur les grandes montagnes ont tout simplement été un des évènements les plus surprenant de l’année cycliste. S’il perd tout au final, c’est surtout à cause de l’absence d’une équipe de qualité à ses côtés, plus qu’à ses limites individuelles. Il rapporte 2492 points à la Fantavuelta, mais malheureusement, aucun manager n’avait flairé le bon coup. Le futur est dans ses mains, mais attention, car il sera attendu au tournant dès la prochaine grande course et des jeunes qui ont déçu les attentes, on en a connu pas mal ces dernières années.
Nima
Que dire de la Fanavuelta de Nima ? Peut-être que tout le monde ne l’a pas compris, mais les deux teams qui terminent sur le podium aux côtés de The King, à savoir Thug4Ever et Torero, appartiennent bien au même fantamanger. Un exploit de taille, jamais réalisé et probablement difficilement rééditable. Ce qui vient d’être réalisé est énorme. C’est un peu le rêve de chaque fantacycliste. Avec ses deux places d’honneurs, Nima prend largement la tête de la Fantaleague et avec une seule course au programme et 18 points d’avance, on voit mal comment elle pourrait lui échapper. De Chaves à Van der Sande et Reza, en passant par Aru, Rodriguez, Majka ou Degenkolb, tous les bons plans étaient dans les teams Torero et Thug4Ever. Un simple exemple, lors de la dernière étape de Madrid, Nima place 6 coureurs dans le top-15, à savoir John Degenkolb, Jempy Drucker, Toshi Van Der Sande, Maxi Richeze, Kevin Reza et Leonardo Duque. Quand les choses tournent bien, on est tout simplement sur un nuage. Il ne lui a manqué que la victoire finale qu’il a longtemps entrevue en menant le fantapeloton pendant une bonne partie de la course, mais son King de frère lui a joué un mauvais tour... Bravo fiston !
Le suspens de la Vuelta
Après un Giro et un Tour largement dominés par un seul coureur dès le début, la Vuelta nous a enfin offert un beau suspens. De nombreux maillots rouges, de nombreuses défaillances, de nombreux retours. Et une victoire finale qui se joue à la dernière étape. Le scénario parfait.
Copacabana
Avec cinq coureurs ayant gagné une étape (Rodriguez, Landa, De Marchi, Stuyven et Ewan) la team Copacabana obtient largement les bonus fantaleague, tout comme Caja Rural tu perd ton sang froid et Koutapas qui ont obtenu quatre victoire d’étape avec des coureurs différents.
Lord Lannister
Lord Lannister réussit l’exploit jamais réalisé avant cette Vuelta de placer ses deux teams dans le top-15 d’une fantacourse. Bon, les Docteurs Ferrari et Fuentes ne se trouvent pas sur le podium, mais à la 13ème et 15ème place. C’est sûr que ça en jette moins, mais ça méritait quand même d’être relevé.
Ce qui nous a moins plus
L’exclusion de Nibali
Vincenzo Nibali était un des leaders les moins chers au départ de la course. Normal qu’il se soit trouvé dans de nombreuses teams et qu’il était présent dans la plupart des combinaisons des grosses cylindrées. Son exclusion légitime dès la première étape après s’être accroché à la voiture pour revenir dans le peloton, a donc mis de nombreuses teams en difficulté et a fortement influencé le déroulement de la Fantavuelta. Dommage surtout que la réputation du Squale de Messine ait été entachée par un épisode qui devait être évité.
Les coureurs sortis du Tour
La liste de départ de la Vuelta ressemblait fortement à celle du Tour de France, autant les leaders sortis de la Grande Boucle se sont bousculés pour aller tenter leur chance en Espagne. Si on compte que Rodriguez et Majka n’avait pas fait le Tour à fond, le seul qui s’en sort correctement est Quintana et dans une moindre mesure Valverde, même si El Imbatido a quand même montré quelques limites en montagne. Nibali, Froome, Rolland, sans parler de Van Garderen ou Talansky, ont tous été très décevant sur les routes ibériques.
La maillot du meilleur grimpeur
Sans en vouloir personnellement au bon Omar Fraile, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas correctement dans le règlement du classement de la montagne de la Vuelta. Qu’un coureur finalement assez moyen en montagne gagne le classement final après avoir porté le maillot dès la deuxième étape, ça prouve qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Autant l’appeler le « classement de l’échappé ».
La meilleur team possible
On dit souvent qu’il y avait moyen de trouver la meilleur team possible, mais cette fois, il fallait avoir des dons de voyance pour la deviner. En fait, non, elle aurait pu être une team B bien audacieuse. Elle aurait rapporté 11.910 points, voici à quoi elle ressemble :
- Joaquim Rodriguez – 53 Fanatamillions – 2539 points
- Tom Dumoulin – 49 Fantamillions – 2492 points
- Esteban Chaves – 17 Fantamillions – 2328 points
- Fabio Aru – 50 Fantamillions – 2311 points
- Nicolas Roche – 10 Fantamillions – 859 points
- Omar Fraile – 11 Fantamillions – 785 points
- Ruben Plaza – 8 Fantamillions – 406 points
- Peter Velits – 1 Fantamillion – 100 points
- Carlos Verona – 1 Fantamillion – 90 points
Les chutes et les abandons
Comme toujours, les chutes et les abandons ont fortement marqué cette Vuelta et influencé la course fantacycliste. On a déjà mentionné Froome et Van Garderen, ajoutons aussi les éternels hommes à terre Nacer Bouhanni, Matteo Pelucchi et Daniel Martin, dont les abandons ont fait très mal à ceux qui y croyaient encore.
L’absence de teams ayant scoré avec neuf coureurs
Malgré le fait que 110 coureurs ont obtenu au moins un point sur cette Fantavuelta, aucune team n’a réussi à prendre des points avec tous ses neuf coureurs et obtenir le bonus fantaleague. Décidemment, le bonus le plus difficile à obtenir.
Vandenbroucke
Jürgen, one point.
Comments
Bien joué les jeunes... va
Bien joué les jeunes... va falloir confirmer maintenant ! ;-)
Devons-nous nous préparer pour des fantaclassiques d'automne comme l'an dernier ?
Yes Coujou... le programme
Yes Coujou... le programme des classiques d automne sortira ce week end je pense