Magnifique performance du très jeune et plus que prometteur Pierre Latour qui s’adjuge l’étape au terme d’une journée folle. Il devance au sommet de L’Alto de Aitana le toujours bien malheureux Darwin Atapuma et le nouveau maillot vert, Fabio Felline.

Cette dernière joute se devait d’être explosive et les derniers gros pourcentages de ce Tour d’Espagne risquaient bien de nous offrir un spectacle de toute beauté. Hormis Movistar, les grosses écuries ne pouvaient se cacher et se devaient de mettre à mal l’équipe du leader incontesté et incontestable, Nairo Quintana. Dès le départ, le peloton se met rapidement en branle et les attaques se succèdent tant et plus. Un nombre incalculable de coureurs tentent de prendre le large et le duel pour le maillot à pois, entre Ellisonde et Fraile, est rapidement lancé. La lutte est âpre mais le maillot distinctif finira, pour un misérable point, dans l’escarcelle de l’espagnol.

De cette guerre de tranchées, une échappée conséquente finira donc par prendre le large, les favoris se contentant finalement de regarder de loin les fuyards se jouer la victoire, tout en s’assurant d’avoir un équipier devant. Car la succession de trois cols de deuxième catégorie, avant d’aborder la montée finale hors-catégorie, était loin d’être une sinécure pour des coureurs inévitablement usés par les efforts successifs. A ce jeu, Orica fut la plus maline et permit à Esteban Chavès, auteur d’un numéro de haute voltige, de s’emparer, au grand dam du vaillant Pistolero, de la troisième place sur le podium final. Le scarabée, lui, se contenta de suivre et annihila toute tentative de Froome de le faire basculer de son trône.

Nairo Quintana gagne donc méritoirement son deuxième Grand Tour devant Chris Froome, qui risque de regretter encore longtemps son arrivée tardive au départ de la quinzième étape et qui lui a fait perdre plus de deux minutes sur son grand rival. Regrets éternels également pour Alberto Contador, qui aurait certainement apprécié que Movistar lui rende la pareille après son coup de force à Sallent de Galega dimanche dernier. Quoiqu’il en soit, la lutte fut belle et conclut une Vuelta de toute beauté.

A la FantaVuelta, un trio inédit se partage les lauriers du jour grâce, entre autres au virevoltant Pierre Latour. Hara Kiri s’impose, Furupu Kamikaze est deuxième et Team Enov monte sur la troisième marche d’un podium explosif ! Au Général, les trois leaders gèrent encore leur avance mais on attend impatiemment l’épilogue ce soir à Madrid pour connaître définitivement le vainqueur final de cette épique FantaVuelta.

Le bon plan du jour

A tout juste 22 ans, Pierre Latour (23 Fantamillions) ne s’est pas retrouvé par hasard dans neuf Fantateams. Pour son premier grand Tour, il était sans doute illusoire de le voir déjà se mêler à la lutte pour un bon classement, quoique... Il ne s’en est pourtant sans doute fallu que de très peu, puisque le coureur français fut lui aussi une des victimes collatérales du coup de force de Contador il y a une semaine. Malgré cela, Latour est à créditer d’un excellent Tour d’Espagne et c’est plus que méritoirement qu’il se permet de rajouter, avec une certaine classe, la cerise sur le gâteau avec cette somptueuse victoire d’étape. Le digne successeur de Jalabert est peut-être enfin né et, rien que pour cela, il mérite sa place au panthéon du bon plan.

Le mauvais plan du tour

Comme souvent sur ce genre d’étapes, qui plus est après trois semaines de course, c’est un jeu bien cruel que de désigner un mouton noir. Ceci est très subjectif, mais on relèvera néanmoins, non sans un certain plaisir, que le mauvais plan est à mettre à l’actif d’… Alejandro Valverde. Leader autoritaire du maillot vert, qui récompense le coureur le plus régulier, El Imbatido se voit dépouiller de son bien la veille de l’arrivée par l’étonnant Fabio Felline. Plus que polyvalent, l’espagnol a pourtant régné en maître tout au long de cette Vuelta, mais c’était sans compter sur l’abnégation totale de l’italien, troisième de l’étape, qui joue là un bien mauvais tour au toujours controversé Valé.

La question du jour 

Quoiqu’on en pense, Alejandro Valverde a une nouvelle fois marqué de son empreinte une grande épreuve. Déjà plus que présent cette année, d’abord sur les Classiques de printemps, et puis sur le Giro et le Tour de France, le Murcian pouvait être sur cette Vuelta le premier depuis les années cinquante à terminer top 10 sur les trois grandes courses de l’année. Il est douzième, à 1’50 de Georges Bennet, dixième. Et comme on sait le plateau de sprinters assez faible, est-il illusoire d’imaginer une victoire d’el Imbatido ce soir à Madrid avec suffisamment d’avance que pour inscrire son nom à jamais pour la postérité. Poser la question, c’est peut-être déjà y répondre… ou pas !

Comments

Les gars, on s'entend, c'est très subjectif ( bon, c'est vrai, avec lui, suis pas toujours objectif).... Le fait qu'il perde le vert est plus anecdotique qu'autre chose mais fallait bien trouver quelque chose, et je voyais pas trop qui désigner. Quelque part, c'est une forme d'hommage ;o).

Pas de souci Eddy, on aime les FantaPolémiques ;-). Le mauvais plan du tour, perso c'est Van Garderen - surtout parce qu'il me braque les 2 points de bonus fantaleague (le seul sur les 9 à ne pas scorer... Hang the Teejay !)