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L'italien Valerio Conti a remporté sa première victoire sur un grand tour au terme d'une étape marquée par une échappée qui est arrivée avec une avance record de 33 minutes sur le peloton. Du jamais vu! Le peloton avait donc décidé de se concéder une journée de repos supplémentaire avant la grande bagarre des Pyrénées. L'échappée de 12 coureurs complètement inoffensifs au classement général était l'occasion parfaite pour passer une journée de cyclotouriste dans les campagnes basques et de Navarre. Il faut dire qu'à part Sergey Lagutin, le vainqueur de la 8ème étape, et Cesare Benedetti, les attaquants du jour n'étaient pas les habituels baroudeurs qu'on a vus depuis le début de la Vuelta. Jelle Wallays, Stephane Rossetto, Michael Gogl, Romain Cardis, Gatis Smukulis, Danilo Wyss, Tom Stamsnijder… il y avait du coureur low-cost dans l'échappée du jour.
C'est finalement le jeune talent italien Valerio Conti qui a montré ses qualités de grimpeur-puncheur dans les 20 derniers kilomètres pour s'imposer en solitaire devant Danilo Wyss et Serguey Lagutin. Le peloton est arrivé pépère 33 minutes après. On notera que même si le groupe n'a pas sprinté et a franchi la ligne avec le sourire, Alejandro Valverde a mine de rien donné un petit coup de rein, histoire de franchir la ligne en premier et prendre la 13ème place. Sacré Imbatido…
La victoire du jour à la Fantavuelta revient à la team I Cannibali, une des deux équipes à avoir misé sur Valerio Conti. Elle devance la Polska Team qui fête l'exploit de Danilo Wyss et la Team Vuelta qui continue d'engranger des points avec ses leaders du général.
Le bon plan du jour
Valerio Conti s'était fait connaître du public lors de la Vuelta 2014 où, âgé de 21 ans, il s'était glissé dans plusieurs échappés et avait montré un panache intéressant. Après une année 2015 de transition, il avait confirmé son potentiel lors du Giro 2016 en jouant un rôle décisif dans les victoires d'étape de son leader Diego Ulissi, tout en terminant la course rose à une honorable 27ème position. Pour un prix de 6 fantamillions, il pouvait très bien convenir pour une Vuelta qui s'annonçait favorable aux attaquants de tout bord. Mais Conti a fait une première partie de Vuelta complètement anonyme, sans se montrer une seule fois aux avant-postes. Il se dirigeait lentement vers la rubrique des mauvais plans, mais a finalement réussi à rentrer dans le bon coup, surtout que ses compagnons d'échappées étaient largement à sa portée. Belle victoire donc pour l'Italien et belle récompense pour les teams I Cannibali et Spartak Diablo qui ont flairé le bon plan.
Le mauvais plan du tour
- "Elle est comment l'étape d'aujourd'hui?"
- "Bah, une étape de puncheur. Je dirais une étape pour Gilbert ou Stybar…"
Si Philou a déjà été nommé dans cette rubrique, cette fois, c'est le tour de Zdenek Stybar. Sur le papier, le tchèque pouvait être un bon plan: il pouvait remporter une voir deux étapes et pouvait même penser au maillot rouge en première semaine. C'est surement le calcul qu'on fait les sept fantamanagers qui ont dépensé 32 millions pour lui. Mais, finalement, la Vuelta de Stybar est à l'image de toute sa saison: décevante. Une saison où il devait prendre définitivement le leadership sur les classiques chez Etixx-Quick Step, mais où il s'est visiblement écroulé sous la pression que lui avait mis sur les épaules son mentor Patrick Levefere. Pas étonnant que sa seule victoire de l'année date d'avant la campagne du Nord… Zdenek Stybar a énormément de talent. Il peut gagner sur de nombreux terrains. Il devra se ressaisir. Mais en attendant, il est un des très mauvais plans de cette Fantavuelta.
La question du jour
Deux questions essentielles pour l'avenir de la Fantavuelta: A quoi ressemblera le classement de la montagne au terme de l'étape? A quoi ressemblera le classement général au sommet de l'Aubisque?