
C'est peu dire qu'on attendait cette joute sur les terribles pentes du lac de Covadonga avec une impatience non dissimulée. Et c'est peu dire que, pour une fois sur un grand Tour, on en a eu pour notre argent. Nairo Quintana avait entamé, avec brio, ce triptyque montagneux et, tout en finesse, il finit ces trois jours de montagne de la plus belle des manières. Le colombien, non content de s'emparer de l'étape, récupère par la même occasion le maillot de leader au terme d'une ascension digne des plus grands champions. Il devance l'impressionnant Condor de Varsseveld, Robert Gesink et la plus stakhanoviste mobylette du peloton, Chris Froome.
L'échappée quotidienne aura, cette fois, mis plus de temps qu'à l'ordinaire à se former, la faute à de nombreuses chutes qui ont émaillé ces premières heures de course. Les fuyards entameront tout de même la montée de l'Alto del Mirador del Fito avec une avance de trois minutes qui permet au roublard, Omar Fraile, de s'emparer à son sommet, de précieux points pour le maillot de la montagne. Mais il était écrit aujourd'hui que les favoris avaient décidé d'inscrire leur nom au palmarès de cette prestigieuse étape malgré un intense combat entre les échappés.
A six kilomètres du but, Alberto Contador fut le premier à allumer la mèche avec le seul Nairo Quintana dans sa roue. Une lutte épique, à laquelle aucun cador ne put répondre dans un premier temps. Un à un, les deux attaquants vont reprendre les coureurs devant eux, jusqu'à tomber sur le valeureux Gesink, qui, grâce au travail impressionnant de son équipier, Victor Campenaerts, continuait à tenir la dragée haute à ses poursuivants. Mais le colombien, revenu à un niveau enfin digne de ses énormes capacités, ne s'en laissait pas conter et plaçait une ultime banderille qui allait le mener à la victoire sur le toit des lacs du Covadonga. C'est là aussi que le fusil du Pistolero s'est enrayé et que celui qui avait entamé cette mythique montée avec une certaine pudeur, Chris Froome, surprenait son monde et revenait au train sur la tête de course pour finalement s'emparer d'une troisième place derrière le hollandais volant. Pour tous les autres, les fortunes furent diverses. Valverde continue à verdir, là où Chaves semble un peu moins pimpant. Le vieux Scarponi, au même titre que le jeune Simon Yates, a brillé de mille feux. Pour Sanchez, Brambilla et autres Talansky, le bilan est plus mitigé. Bref, Quintana est en rouge, son plus proche rival, El Imbatido, est en vert et Chris Froome, troisième est…en embuscade. Le nouveau leader, fort d'une minute d'avance sur ces deux-là, en compte désormais une de plus sur Chaves et deux sur un Contador forcé de courber l'échine mais pas encore résigné.
A la Fantavuelta, là aussi, la bataille a fait rage. Team Vuelta prend la tête au Général avec une avance confortable sur un duo composé de The King et de An Geansai Dearg, tous les deux ex-aequo, tandis que La Gitane les talonne de peu. La victoire d'étape revient quant à elle à Pius Team, un chouïa devant Dynamo Cyclo et Team Vuelta. La route est encore longue mais ses premiers contours se dessinent.
Le bon plan du jour
Robert Gesink (9 Fantamillions) a été éblouissant. Loin d'être à son meilleur niveau, il nous a rendu hier une copie de bien belle facture. Et il a fallu un Quintana des grands jours pour empêcher le plus hollandais des condors de se parer des lauriers. Pour un mec qui n'a pas couru de la saison et qui revient de blessure, chapeau…! Onze Fantateams ont en tout cas vibré devant leur écran.
Le mauvais plan du tour
Esteban Chaves (48 Fantamillions) se présentait au départ de cette Vuelta avec l'étiquette de super outsider. Loin d'être complètement à la ramasse, il peine tout de même à réitérer les performances qui furent siennes l'année dernière à pareille époque. Et sans un Simon Yates en toute grande forme, il n'est pas certain que le jeune talent colombien se trouverait encore en position relativement favorable. Il est, comparativement à ses adversaires, frais comme un gardon. On attend donc son réveil imminent, sans quoi, la sentence risque d'être bien lourde pour un coureur qu'on attendait bien plus fringant que cette mollassonne attitude dont il fait montre depuis le départ.
La question du jour
Jusqu'où ira Alejandro Valverde…?
Comments
Je pense que Valverde est en
Je pense que Valverde est en embuscade.Au moindre signe de faiblesse de Quintana, il ne vas pas le rater
Valverde ira jusqu'à Madrid..
Valverde ira jusqu'à Madrid... À mon avis :-)
Bel article Eddy. Et vraiment
Bel article Eddy. Et vraiment belle étape hier. J'ai été épaté par l'intelligence tactique de Fraile qui a vite compris que l'échappée n'allait pas aller au bout et au lieu de tenter des attaques comme ont fait Rolland, Vervaeke, Dombrowski, Goncalves, etc, il a sagement attendu pour ensuite s'accrocher le plus possible à Quintana, Froome et Contador et prendre les points du Hors Catégorie.
Quant à Valverde, je pense
Quant à Valverde, je pense encore qu'il craquera légèrement dans la deuxième moitié du tour. Ce qui ne l'empechera pas de rapporter un paquet de points au fantacycling.
Fraile aurait même pu (du)
Fraile aurait même pu (du) être le bon plan du jour s'il n'y avait pas eu ce numéro hallucinant de Robert.
Valverde, vous savez tous ce
Valverde, vous savez tous ce que j'en pense... Et, en effet, va pas falloir que Quintana ait un coup de mou....
Et la bonne blague espagnole
Et la bonne blague espagnole du jour: le combatif à Luis Angel Mate... Gesink? Fraile? Non Mate...