Peter Sagan remporte son troisième succès à Wevelgem au terme d'une belle course de mouvement mais qui nous laisse quelque peu sur notre faim tant les vingt derniers kilomètres furent soporifiques. Le champion du monde slovaque s'impose facilement au sprint devant Elia Viviani et Arnaud Démarre.

 

Le soleil brille de mille feux ce dimanche matin à Deinze et c'est sous un rythme soutenu que les coureurs s'élancent pour 251 kilomètres de course. L'échappée mettra du temps à se dessiner et ils seront six à compter jusqu'à 10 minutes d'avance sur un peloton qui n'était guère décidé pourtant à s'en laisser conter. L’enchainement des difficultés, dont le terrible Mont Kemmel, fera peu à peu son effet et progressivement diminuer l'écart, mais surtout, le peloton perd à chacune d'elles quelques cadors en perdition dont un des grands favoris du jour, Sonny Colbrelli.

Quatre téméraires profiteront d'un moment de relâche et des Plugstreets pour tenter à leur tour leur chance et s'envoler dans un nuage de poussière. Mais le Pace n'a jamais vraiment laissé faire et profite, à chaque occasion, du vent pour tenter de faire la sélection et de ne pas laisser trop de marge aux fuyards. On assiste dès lors à un véritable accordéon et à une passe d'armes assez somptueuse. Il faudra attendre le dernier passage du Mont Kemmel pour voir un groupe d'une vingtaine d'hommes forts se dégager et s'en aller lutter pour la victoire. Mais là où l'on s'attendait à une foire d'empoigne entre équipes de sprinters et ceux qui se savaient moins forts que les flèches d'argent, il n'en a  finalement rien été. De timides attaques ont bien eu lieu mais rien de suffisamment transcendant pour empêcher les hommes rapides de se jouer la victoire.

Et à ce jeu, on sait que Peto Sagan excelle. D'autant que Terminator, jamais avare de ses efforts, n'a pour une fois pas joué le jeu de ses adversaires. Il s'est calqué sur les autres et, sagement calé dans les roues, a attendu patiemment son heure. Il n'en fallait pas plus pour le champion du monde, qui a pourtant lancé son sprint d'assez loin mais qui n'a guère eu de difficultés à s'imposer sur une course qui porte définitivement sa marque. Elia Viviani, le seul qui aurait pu lui faire de l'ombre, a malheureusement pris la mauvaise roue et échoue de peu dans les boyaux du vainqueur. A noter, les défaillances des Trentin, Matthews et autres Modolo mais également de la quatrième place d'un excellent Christophe Laporte qui nous fait oublier un certain Nacer Bouhani, pour l'instant, dans les cordes.

Aux Fantaclassics, Walkerp  est l'équipe en forme du moment se nomme, c'est elle qui mène le bal, d'une courte avance, sur #Chaudière et Team Revenga. Tout est encore très ouvert au classement général d'autant que se profilent à l'horizon les très attendus grands monuments du printemps. On se regarde et on se toise dans le Fantapeloton, et bien malin qui pourra prédire le prochain Fantaclassicman. A travers la Flandre servira de mise en bouche ce mercredi avant le tant attendu Tour de Flandres de dimanche qui verra la campagne flamande s'achever avec, on l'espère, un spectacle de haut vol.

 

Comments

Salut Eddy. Je trouve que Trentin pouvait bien se permettre sa "défaillance", après tout ce qu’il a donné hier et à l'E3. Par contre, je me suis amusé à compter les mètres de Stuyven en tête de groupe : cumulés, on arrive grosso modo à...zéro. Laporte est vraiment intéressant (dire que je l'ai éjecté de ma team à cause de son forfait à l'Omloop). Il aura fallu l'arrivée de Vasseur pour que Cofidis comprenne enfin que le tout-sur-Nacer, c'était voué à l'échec. Pour finir je glisserais bien un petit mot sur Sep Vanmarcke, mais chuuut...

D'accord avec toi pour Trentin Oli, je trouvais juste dommage qu'il n'ait pas pu plus faire parler sa pointe de vitesse. Au même titre que je trouve fort dommage que les non-sprinters n'ont absolument plus rien tenté sur la fin. La peur de gagner ou la peur de tout perdre sans doute... Mais pour finir 17ème, je me dis que certains auraient pu montrer qu'ils en avaient dans le slip. J'ai même l'impression que ce scénario se répète bien trop souvent d'ailleurs. Van Marcke, on en parlera la semaine prochaine quand il aura gagné le Ronde ;o)

Disons que les Quick-Step ont bien joué le jeu pour éviter les attaques et amener Viviani au sprint. Le voir pleurer comme un gosse après sa deuxième place en dit long sur la pression et la responsabilité qu'il avait. Chez Quick-Step t'as pas intérêt à décevoir ton boss. Assez touchant.

Et Trentin, c'est vrai que ces prestations au sprint sont loin de celles montrées à la Vuelta l'an dernier, mais c'est pas la même chose de sprinter en tant que leader après une étape de plaine qu'après une journée à courir derrière Sagan, GVA et Gilbert. Ça montre bien qu'il est un cran en dessous.