Simon Yates s'impose au sommet de Campo Imperatore au terme de la plus longue étape de ce Giro. Pinot et Chaves l'accompagnent sur le podium tandis que Chris Froome, une nouvelle fois en détresse, après avoir également chuté samedi, se voit obligé de lâcher une minute sur le maillot rose.

Premier week-end de tous les dangers et une journée de dimanche qui a clairement tenu toutes ses promesses. Et là où la plupart des favoris s'étaient regardés du coin de l'œil la veille, cette fois, la grande bagarre a bien eu lieu. Certes, elle aurait sans doute pu être encore bien plus sanglante, mais on ne boudera pas notre plaisir d'avoir eu un spectacle digne de ce nom.

Quatorze baroudeurs se lancent très rapidement à l'assaut des premiers kilomètres et compteront, au plus fort de leur avance, plus de huit minutes sur un peloton qu'on croyait désinvolte mais qui gardait néanmoins un œil très attentif sur le groupe de fuyards. On assistera dès lors à une passe d'armes entre échappés mais dès les premières rampes du Gran Sasso d'Italia, leur avance avait déjà fondu comme neige au soleil. Fausto Masnada sera le dernier à résister à la fronde que les leaders étaient en train de fomenter quelques centaines de mètres plus bas. Ils ne sont plus qu'une petite quinzaine au moment de revoir le valeureux coureur d'Androni et  Giulio Ciccone sera le premier à lancer une banderille. Pendant ce temps, Fabio Aru a déjà décroché et Chris Froome commence à perdre pied au même moment. Les hostilités sont lancées et Tibopino place une mine qui a le mérite de mettre les organismes de certains un peu plus à mal encore. Ciccone tentera bien de récidiver mais la sélection est définitivement faite et ils sont cinq à se disputer le sprint final. A ce jeu, Simon Yates se montrera le plus fringant et remporte, assez facilement, une victoire qui vaut assurément son pesant d'or. Pinot et Chaves peuvent sourire également, Pozzovivo esquisser un rictus de satisfaction et l'étonnant Carapaz se pavaner dans une blanche tunique qui lui sied comme un gant !

L'heure aussi d'un premier petit bilan en cette salvatrice journée de repos. Simon Yates est donc toujours, et plus que confortablement, en rose, Chaves, son dauphin et, malgré qu'il ait quelque peu soufflé le chaud et le froid, Tom Dumoulin occupe la troisième marche du podium. Thibaut Pinot et Domenico Pozzovivo ferment le top5 où tous ses protagonistes se tiennent dans la même minute. Tapis dans l'ombre, les surprenants Carapaz et Bennett, six et sept, ne sont pas loin, là où Froomey occupe le onzième rang à plus de deux minutes de Yates. Superman Lopez, un peu plus loin encore, pointe à une encablure de Froome mais il est clair que ses déboires des derniers jours n'ont guère aidé le prodige colombien, qui, on l'espère, en a gardé sous le talon. La route est encore bien longue mais les tendances actuelles pourraient bien être celle de demain tant l'aisance avec laquelle les cinq premiers ont déjoué les pièges a été grande.

Au Fantagiro, nouvelle victoire et nouveau record pour Still Cyclo After All These Years qui, avec 860 Fantapoints, assome toute forme de concurrence. C'est bien simple, Wieler a les six premiers de l'étape et cinq gars dans le Top6 du Général… Ses deux dauphins du jour, Antiweintraub et Breddy Eckx se sont bien battus mais il leur a manqué un chouïa pour enrayer la dynamique impressionnante du plus cyclo des Fantacyclistes. Au Général, la Bonne Mère protège toujours Cyclo Marseille au sommet du classement. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs semble se dire son dauphin Uovo tandis que Breddy Eckx continue de battre le fer tant qu'il est chaud dans sa longue remontée vers les sommets.

Le bon Plan

Simon Yates (40 Fantamillions) est en train de déjouer tous les plans des pronostiqueurs les plus affutés. Non content d'avoir animé le début de course, il se permet dorénavant le luxe de tenir tout le monde en joue. C'est, pour l'instant, l'homme fort de ce Giro et, de fait, il n'est donc pas étonnant de le voir dépasser la barre des 1000 Fantapoints. Michelton n'est, certes, pas venu faire de la figuration mais l'issue de cette première semaine dépassent probablement et largement toutes leurs espérances. Simon est fort, très fort même et, le voir accompagné comme son ombre par l'autre costaud de ce début de Tour d'Italie, Esteban Chavès, nous conforte dans l'idée qu'on n'a certainement pas encore fini de le voir défrayer la chronique. Cinquant-six Fantamanagers ne s'y sont en tout cas pas trompés.

Le mauvais plan

Revenir sur le cas Froome, ce serait encore un peu plus remuer le couteau dans la plaie et, quelque part, tirer sur l'ambulance. On ne s'y attardera pas trop… Mais voir Chris à la rue, soyons honnêtes, n'est pas vraiment fait pour nous déplaire. Et cela vaut pour toute la Sky qui ne montre guère sur ce Tour d'Italie pourquoi on la craint tellement depuis tout ce temps. L'armada est en train de prendre l'eau, la mobylette semble enrayée et d'Henao à Poels, on ne voit pas qui va bien pouvoir sauver la team anglaise du naufrage. Un jour n'est pas l'autre mais, à l'heure actuelle, l'équipe de Dave Brailsford est à la dérive complète et il va falloir un miracle pour qu'elle retrouve des couleurs, si tel est le cas qu'elle arrive à en retrouver avant la fin du Giro. Affaire à suivre…

Comments

Il a l'air vraiment à l'aise l'ami Simon ! Il a tout de même intérêt de prendre un peu de temps à Dumoulin dans le Zoncolan Samedi avant le contre-la-montre de Mardi prochain. Quoiqu'il nous a tout de même impressionné sur le CLM de Jérusalem ! Au fait quelqu'un a bien vérifié qu'Adam ne se cache pas dans le bus des Michelton et qu'il n'alterne pas avec son frère en roulant chacun un jour sur deux ;-) a non apparemment Adam est en Californie :-)

Bon, ce départ de Giro est quelque peu inattendu, mais un calcul très simple en dit long : pour les quatre prochaines étapes, Yates, Chaves, Pinot et Dumoulin vont rapporter des points tous les jours, entre 100 et 50, alors que Aru, Woods et Lopez vont rapporter 0. Aru aura beau gagner le Giro (ce qui est loin d'être gagné ) il ne rapprorera pas assez.