On attendait plus d’animation pour cette dernière étape sur l’Ile de Beauté, mais finalement il n’y a pas eu beaucoup d’attaques ni de grands bouleversements au classement général. L’étape a bien été contrôlée par les hommes de Radioshak et c’est un peloton d’une centaine de coureurs qui s’est disputé la victoire d’étape au sprint. Alors que tout le monde s’attendait à une victoire facile de Peter Sagan, c’est finalement Simon Gerrans qui l’emporte en devançant le Slovaque d’un demi boyau. Une nouvelle place d'honneur pour Sagan qui semble revivre la malédiction de la deuxième place qui l’a poursuivi pendant une grande partie de la campagne des classiques de printemps. Déjà lors de l’étape de dimanche, Sagan avait montré quelques limites, en remportant difficilement et de justesse le sprint devant Kwiatowski et Cimolai. Cette fois, il est simplement tombé sur une équipe Orica-Greenedge qui a mené le sprint à la perfection pour lancer Simon Gerrans vers sa deuxième victoire sur le Tour. La parenthèse corse peut donc être considérée presque comme un échec pour Sagan et les fantateams qui croyaient en lui. En effet, pour le même prix, le Slovaque pouvait faire un classement lors de la première étape, remporter les deux suivantes et rapporter des points au classement général. Il n’en est rien et ce sont au moins 200 ou 300 points qui manqueront terriblement au moment de faire les calculs finaux.

En attendant, c’est quand même grâce à Sagan que la Topploeg prend la tête du classement général. Elle devance désormais d’un petit point la Maresmagne qui a essayé de résister avec la troisième place de Rojas, mais a surtout payé le fait que Sagan ait pris le maillot vert à Marcel Kittel.

Pour le classement du jour, c’est la team Antermoia qui l’emporte grâce à Sagan, Gilbert et Cadel Evans qui est monté à la neuvième place du général. La team italienne devance les Lucky Boys, la Topploeg et toute une série d’équipes Sagan-dépendantes.

Outre le fait que Sagan n’est peut-être pas si fort cette année, l’étape de Calvi a aussi confirmé quelques informations importantes : Rein Taaramae et Thomas De Gendt sont écartés définitivement de la lutte pour le classement général ; Robert Gesink est impitoyablement le roi de la loose ; Michal Kwiatowski se confirme un très bon sprinter et s’il arrive à tenir en montagne, il risque d’être un des meilleurs plan du Fantatour ; la Team Sky n’est plus l’armada invincible qu’elle a été en 2012 : 6 coureurs ont été lâchés hier, notamment Lopez, Kirienka, Kennaugh et Siutsou, censés être des soutiens de Froome en montagne.

Peut-être que les coéquipiers du Kenyna blanc se sont préservés pour le contre-la-montre par équipes de Nice prévu mardi. Les Sky sont les favoris, mais l’étape est loin d’être gagnée. Les Garmin et les Omega Pharma peuvent légitimement espérer une victoire, tout comme Movistar et Katusha, deux équipes qui n’ont peut-être pas de grands spécialistes du contre-la-montre mais qui réussissent généralement à briller lors de l’exercice collectif. Toujours est-il que les résultats du contre-la-montre seront très importants pour le Fantatour, puisque le classement général de demain soir ne risque pas de changer avant les Pyrénées et les coureurs bien placés apporteront un paquet de points.

Le bon plan du jour

Pour l’instant, il est le seul coureur à avoir terminé toutes les étapes dans les 15 premiers. Julien Simon se retrouve d’ailleurs à la deuxième place du classement général. Même si cela ne risque pas de durer, il a déjà rapporté 173 points. Il coûtait 18 fantamillions, soit le même prix que des sprinters plus renommés comme Rojas ou Bennati, mais le Français a déjà rapporté bien plus de points et pourrait encore faire parler de lui d’ici la fin de la course.

Le mauvais plan

Il a sa place réservée dans cette rubrique. Au Giro, il y a même figuré deux fois… mais malgré cela, on ne l’attendait pas ici aussi tôt. Mais oui, Robert Gesink a bien terminé l’étape avec le gruppetto hier, à plus de 8 minutes du vainqueur. Ce n’est pas le seul prétendant à une place dans le top-15 du général à avoir craqué en Corse, mais Taaramae et De Gendt, eux, ne coûtaient que 9 millions. Donc voilà Robert, mauvais plan du tour à la troisième étape. Record battu.

Classements complets de l'étape