Déjà victorieux d’une étape sur le Giro dans pareilles circonstances, le jeune Nans Peters s'impose cette fois sur « son » Tour au terme d'une échappée rondement menée, devant Toms Skujins et Carlos Verona. Les favoris, un premier temps attentistes, sont également passés à l’action et on peut clairement dire qu'on n’a pas été déçu. Riche en évènements, cette étape nous a valu plus d’émotions que ce qu'on aurait pu imaginer ce matin en abordant ce diptyque Pyrénéen.

À commencer par l’innattendue explosion en plein vol d'un des trois grands favoris, le bien malheureux, Thibault Pinot. Distancé dès les premiers kilomètres du Port de Balès et bien avant que la bagarre ne commence vraiment, Tibopino a d’ores et déjà perdu le Tour de France, plus que probablement des suites de sa chute samedi dernier. Malgré une belle tentative dans Peyresourde, pour Alaphilippe, le rêve en jaune semble également s’être définitivement envolé mais connaissant son tempérament, on devrait tout de même encore le voir à l’attaque. Buchmann, Dumoulin ou encore l’inaltérable Valverde perdent également du temps mais, à nul n’est tenu, rien d’impossible.

Accrocheur, Adam Yates reste en jaune mais le souffle du serein Roglic se rapproche dangereusement. Courroucé par ses déboires d’hier, on sentait que Pogacar risquait d’avoir une petite idée en tête et il n’a pas failli. Intenable, il aura fallu placer trois banderilles au slovène pour trouver la clé et s’en aller récupérer, avec la manière, une quarantaine de secondes à ses adversaires. Quintana étonne positivement, Martin et Bardet confirment leur bonne forme là où Bernal semble encore manquer d’un peu de peps. Les premiers hommes forts se sont en tout cas découvert mais, après une petite semaine de course, difficile d’encore tirer de vrais enseignements.

Au Fantacycling, IS FÉIDIR LINN prend les rênes de la course et avec Yak2boules, ils prennent une petite avance sur une meute compacte. Bonne après-midi pour Quovadis qui coiffe les lauriers du jour avec 3 des échappés, le vainqueur Peters, Verona et Andersen, avec Guillaume Martin en soutien.

Le bon plan

Tadej Pogacar ne cesse de nous montrer toutes les facettes de ses intrinsèques qualités depuis maintenant une bonne année. Il fait partie de ces jeunes pétris de talent qui n’ont pas tardé à vite démontrer toute l’étendue de leurs classe. Ne nourrissant aucun complexes, son nouveau coup de force dans le col de Peyresourde valait le détour et il en amènera forcément d’autres très rapidement. Quoi qu’il en soit, avec 461 points, son bilan est positif mais il en faudra plus pour rentabiliser son prix élevé. Nul doute que le nouvel artiste slovène en est capable.

Le mauvais plan

On aurait tendance à ne retenir que la poisse qui colle aux basques de Thibault Pinot depuis tant d’années. Il faut néanmoins laisser à Thibault ce qui appartient à Thibault, son palmarès a de la gueule. Mais ce qu’on peut également lui laisser, c’est cette incapacité chronique à briller dans ces moments qui font d’un très grand coureur un champion. Incapable de conjurer le sort, la voie du succès s’est donc une nouvelle fois refusée à lui, au grand dam de 199 Fantateams. Quoique, on risque de voir quelques remplaçants entrer dans la danse et remélanger les cartes.

La question du jour

Avec quatre colombiens, et non des moindres, dans le top10 du général du Tour de France, la patrie du vainqueur sortant est magnifiquement représentée. En forme Bernal, Quintana, Lopez, Uran, peuvent tous les quatre prétendre, au moins, à un podium. Alors, feu d’artifice ou pétard mouillé ?

Comments

Les Colombiens sont effectivement là, mais ce qui est étonnant c'est que c'est les seuls qui n'ont pas attaqué hier. Tout le monde a tenté quelque chose, Roglic, Pogacar, Landa, Porte, même Bardet et Martin. Tous sauf les 4 Colombiens. Soit on ils attendent le CLM, soit ils ont quelque chose derrière la tête.

En même temps Uran, il a jamais posé une accélération depuis quelques années, c'est un Menchov en puissance. Superman et Bernal ils étaient au rupteur, et Nairo il a essayé de poser une banderille une fois pour contrer Martin mais c'était pas le grand Nairo du début de saison. Soit ils attendent la grosse étape 17, soit ils sont juste pas assez fort pour attaquer. Imagine que c'est Dumoulin et Carapaz qui on fait le dernier col avec un train d'enfer, dès que Dumoulin s'écarte c'est Pogacar qui attaque direct et personne n'a même l'idée de suivre sa roue. Rendez-nous Floyd Landis !