C'est au terme d'une échappée au long cours que Daniel Martinez s'impose en costaud au sommet du terrible Puy Mary. Il devance, de peu, le très séduisant Lennard Kamna et le ressuscité, Maximilian Schachmann. La bataille fut intense et, un peu comme l’équipe Sunweb la veille, Education-First a eu la bonne idée d’envoyer trois de ses hommes devant pour polir et parfaire la victoire du dernier vainqueur du Dauphiné. La bagarre fit également rage chez les favoris qui, à défaut de se jouer la victoire d’étape, nous ont offert un spectacle de tous les instants. Roglic et Pogacar en ont été les grands protagonistes et le duo slovène occupe désormais les deux premières places du classement général. Car Egan Bernal, loin d’être souverain, s’est pris un joli éclat et démontre à nouveau qu’il est encore un cran en dessous de son niveau de l’année passée. Les fortunes sont diverses, mais pour Porte, Landa et Lopez, elles continuent à croître. Quintana et Uran, tous les deux à la limite, gardent la tête hors de l’eau malgré la tempête. Pour Bardet, c’est la banqueroute tandis que pour Martin, le pécule s’est dangereusement dégarni. La route est, néanmoins, encore longue et, nul doute, que l’arrivée au Grand Colombier dimanche pourrait à nouveau être riche en rebondissements divers. Au Fantacycling, cela fait maintenant quatre ans que Bjorn Borg attendait de placer son revers long de la ligne. L’esthète suédois renaît de ses cendres et remporte l’étape du jour avec Martinez, Kamna, Roglic et Pogacar. Au général, Attaque de Marlou2 conserve la tête mais voit revenir sur lui, à la vitesse de l’éclair, une série de costaudes Fantateams aux dents longues et acérées.

Le bon plan

Il est clair que Daniel Martinez avait probablement plus d’ambitions que celles de gagner une étape au départ de Nice. Sa victoire sur le Dauphiné en avait d’ailleurs fait un logique favori dans la course aux étoiles. Mais la roue à très vite cessé de tourner dans le bon sens et l’élégant colombien à rapidement dû revoir ses objectifs à la baisse. Ne boudons cependant pas notre plaisir de voir Martinez coiffer les lauriers ce vendredi car sa démonstration sur les terrifiantes pentes du Puy Mary fût en tous points remarquable. Il reste suffisamment d’ascensions au crooner de Bogota pour sauver son Tour dont la mélodie n’avait pas encore pu flatter les oreilles des 87 mélomanes à avoir misé sur lui.

Le mauvais plan

Tapi dans l’ombre des palmiers de la promenade des anglais, Romain Bardet n’avait pas vraiment affolé les pronostiqueurs avisés et on le voyait plutôt en chasseur d’étapes qu’en véritable acteur dans la course au podium. L’auvergnat s’en était pourtant, jusque-là, admirablement bien sorti et occupait une flatteuse quatrième place au général. La chance a tourné, Romain a malencontreusement tâté du bitume et ne s’alignera pas ce samedi midi au départ à Clermont-Ferrand. Dommage car Bardet semblait détenir une belle forme et, surtout, il nourrissait les espoirs de pas mal de Fantateams qui voyaient en lui le remplaçant idéal. Nous souhaitons bon rétablissement à un forçat de la route qui a, tout de même, tenu à terminer l’étape avec une solide commotion cérébrale… !

La question du jour

On n’avait plus vu Richie Porte à pareille fête depuis 2016. Ces années folles où on disait que le tasmanien était un homme de Grands Tours et où on le plaçait encore tout en haut de l’affiche. De déceptions en coups du sort improbables, à 35 ans, Porte s’est-il enfin débarrassé du chat noir qui colle à son pédalier depuis tant de temps. Le podium est à portée de dérailleur, à lui de démontrer maintenant que la mécanique n’est pas si fragile et que le moment est venu d’enfin gravir les marches d’un podium qui s'est toujours refusé à lui. Alors, stop ou encore ?

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