Tadej Pogacar a remporté ce dimanche la 15ème étape du Tour devant le maillot jaune Rimoz Roglic, pour un énième doublé slovène. Sans offrir une bagarre extraordinaire, l’étape du Grand Colombier, une des plus dures de ce Tour, a fait des illustres victimes. A commencer par le vainqueur sortant Egan Bernal qui a craqué dès le début de la montée finale et perd plus de 7 minutes à l’arrivée. Il était accompagné dans sa peine par con compatriote Nario Quintana qui a d’une certaine manière limité la casse avec l’aide de Warren Barguil. Nairoman perd 3’50 et reste de justesse dans le top-10 du général. Mais à part les défaillances par l’arrière, ce Tour commence de plus en plus à être un one-team-show des Jumbo-Visma. Van Aert, Bennett, Kuss, Dumoulin, le train de l’équipe de Roglic ne permet à aucun coureur d’attaquer. L’objectif étant simplement de s’accrocher. Même le virevoltant Pogacar n’a pas pu faire autre chose qu’attendre le sprint final. Pas étonnant alors que des suceurs de roues expérimentés comme Uran et Valverde commencent à monter en puissance…

La défaillance de Bernal change clairement la donne au Fantatour. La cote des équipes ayant misé sur le Colombien a drastiquement chuté dans les premiers lacets du Grand Colombier. D’autres fantateams plus originales, notamment avec Lopez ou Uran, commencent à pointer le bout de leur nez en haut du classement. C’est le cas de Nursultan qui remporte l’étape du jour avec le quatuor Roglic-Pogacar-Lopez-Dumoulin.

Le bon plan du jour

Rigoberto Uran était un des leaders du général les moins cher du Fantatour. 22 fantamillions pour le vieux briscard de Medellin, ça ressemblait malgré tout à un piège, vu les piètres performances de Rigo depuis quelque temps. Mais alors que ses équipiers Martinez, Higuita ou Carthy tombaient comme des mouches, Rigo s’est accroché. Et quand il faut s’accrocher sans faire de bruit, il est dans son élément. Rigoberto Uran occupe la troisième place du classement général et malgré son maillot fuchsia, on ne l’a pas encore vu une seule fois sur ce Tour. D’ailleurs, sa 9ème place au Grand Colombier est son premier top-10 depuis le départ de Nice. On rigole, on rigole, mais Rigo est là. Et certains dictons colombiens disent qu’il ne craque jamais…

 

Le mauvais plan du Tour

On pourrait évidemment tirer sur l’ambulance et citer Egan Bernal parmi les mauvais plans du Tour, mais en ayant porté le maillot blanc et occupé une place sur le podium du général pendant plusieurs jours, le Colombien a malgré tout déjà rapporté 953 points, ce qui n’est exceptionnel, mais loin d’être une catastrophe. Par contre, la situation est moins rose pour l’autre colombien à la dérive, Nairo Quintana. Le bon début de saison de Narioman avait relancé les ambitions de l’ancien maillot blanc et titillé l’appétit de 32 fantamanagers qui malgré un coût de 56 millions avaient craqué une dernière fois pour le Little Big Man. Pour l’instant, son butin s’élève à 256 points et même si Kingtana a déjà montré dans le passé qu’il sait rebondir, il aura du mal à offrir le même nombre de points que les autres grands leaders.

 

La question du jour

Est-ce que Alejandro Valverde a travaillé pour Enric Mas dans le Grand Colombier ? Ou l’inverse ?

Comments

Il semble qu'Ineos ait totalement choisi la mauvaise stratégie. Ils ont tout misé sur Bernal et ont laissé Thomas faire le Tirreno Adriatico (et il va plutôt bien) car il ne voulait pas être l'équipier de Bernal, alors ils ont décidé de déplacer Carapaz, qui préparait le Giro, sur le Tour. La recette parfaite pour un désastre, si l'on considère aussi que Bernal n'a pas fait bien au Dephiné non plus.

"Egan Bernal avait, dimanche, les allures d’une petite frégate à la dérive sur des flots déchaînés où elle n’aurait jamais dû s’aventurer"... dixit la DH ce matin. La stratégie d'Ineos sur ce Tour est, en effet, bien etrange. On comprend mieux, aujourd'hui, que se passer de Thomas et même de Froome etait relativement absurde. Thomas n'aurait certainement pas fait pire que Dumoulin et, au moins, ils avaient une alternative en cas de coup de moins bien de Bernal. Parceque là....

Oui, bon, c'est toujours plus facile d'analyser par après. Il y a un peu de "je ne veux pas faire l'équipier" et "tu étais à la dérive au Dauphinée"... Après, si Thomas gagne le Giro (ce qui est loin d'être impossible, vu la concurrence et les trois CLM) et Froome la Vuleta (il sera bien frais par rapport aux autres), on crie au génie... D'ailleurs, les Arkea-Samsic, pourquoi ils n'ont pas pris Bouhanni plutôt que tout miser sur Quintana?

Bref, pour la semaine à venir, je mise surtout sur un sprint massif pour l'étape de vendredi, une nouvelle étape pour Danny Brillant et l'explosion du talent caché de Cyril Barthe... là, j'aurais passé une bonne semaine...

Les gars, vous vous surpassez pour les titres d'article en ce moment :-) Hier j'ai aussi bien aimé le 'Bernal, pigeon du Grand Colombier' de Rodrigo en direct sur la RTBF... Sans parler du 'Pogacar, rosse ce rookie' de L'Equipe pour les amateurs de Walt Disney... A part ça, pas compris non plus l'absence de Bouhanni sur ce Tour. Pas compris non plus pour la présence d'un Carapaz non préparé.