La dernière course de la saison 2013 de Fantacycling s'est conclue dimanche à Madrid, avec la victoire de Chris Horner sur les routes et de Miguel Indubreckx dans le canapé. Quelques conclusions s'imposent.

- Alors que dans le passé, certains commençaient à l'appeler Raymond Poulidorckx, Eddy Breckx s'est transformé en cannibale en 2013 où il a tout s'simplement été impérial. Il a quelque peu délaissé les classiques pour mieux se préparer pour les grands tours et le moins que l'on puisse dire, c'est que le choix s'est avéré payant: victoire du Fantagiro avec Eddy Dimoioui, deuxième au Fantatour avec Eddy Breckx et victoire de la Fantavuelta avec Miguel Indubreckx. Premier fantacoureur à remporter deux grands fantatours en une année. Chapeau bas.

- Au contraire, la victoire de Chris Horner à la Vuelta exalte un peu moins les foules. A 42 ans, l'exploit est évidemment de taille, mais on a quand même du mal à y croire, surtout qu'il a quand même dominé trois coureurs qui comptent parmi les cinq-ou six plus forts spécialistes des grands tours. Affaire à suivre.

- Peut-être moins combatif que d' habitude, Vincenzo Nibali rate là une belle occasion de rentrer dans l'histoire comme le quatrième coureur à remporter le Giro et la Vuelta dans la même année. Il n'a pas grand-chose à se reprocher, sauf peut-être en vouloir à l'abeille qui l'a piqué au visage et qui l'a obligé de faire le contre-la-montre défiguré. Qui sait si, sans le visage bouffi, le Squale de Messine aurait mieux fendu l'air et aurait récupéré plus de temps sur Horner. La victoire de la Vuelta déterminée par une piqure d'abeille, ça doit encore être un coup de Bjarne Riis.

- Ils ont beau être très talentueux, les jeunes coureurs peuvent difficilement être compétitifs sur deux grands tours la même année. Les prestations de Betancur, Majka, Inxtausti, Henao et même Uran en sont la preuve. Ce n'est pas pour rien que des directeurs sportifs expérimentés comme Giuseppe Martinelli d'Astana et Eusebio Unzué de Movistar ont préféré ne pas cramer des jeunes talents comme Fabio Aru et Nairo Quintana.

- Lorsqu'il n'y a pas de sprinters, les étapes se terminent difficilement par un sprint massif, même lorsqu'elles sont sans difficultés. En effet, seules deux étapes se sont conclues par un sprint en bonne et due forme. Toutes les deux remportées par Michael Matthews d'ailleurs. L'australien était le sprinter à prendre sur cette Vuelta. Pour 13 fantamillions, il rapporte 492 points. Bon plan.

- L'Absence d'étapes cadenassées par les équipes des sprinters a d'ailleurs permis à tout le monde de tenter sa chance et se mettre en valeur. On a rarement vu un fantatour où autant de coureurs rapportent plus de 100 points. Du baroudeur français au combatif espagnol, en passant par le rouleur d'Europe de l'Est, il y en a eu pour tout le monde. Même les leaders qui ont raté leur objectif principal comme Scarponi, Mollema ou Uran ont ramené un minimum de points.  

- Des très bons plans low-cost, il n'y en a cependant pas eu beaucoup. Seuls Aramendia, Kohler,  Zandio, Ratto, Tiralongo et Egoi Martinez ont rapporté quelque chose d'intéressant pour moins de 5 fantamillions. Par contre, des bons plans aux alentours de 10 millions, il y en a eu plein: Matthews, Richeze, Barguil, Edet, Elissonde, Konig, Herrada, Geniez, Kirienka, Brajkovic, Kiserlovski, Zubeldia, Arndt et évidemment Papy "le rouge" Horner qui rafle sans surprises le prix du meilleur coefficient de la Fantavuelta.

- Du coup la meilleure team possible contient beaucoup de coureurs de cette catégorie. Elle aurait coûté 197 millions et aurait rapporté 12.522 points. En voici la composition:

Chris Horner – 3180 points – 13 fantamillions

Vincenzo Nibali – 3031 points – 55 fantamillions

Alejandro Valverde – 2149 points – 58 fantamillioons

Nicolas Roche – 2125 points – 22 fantamillions

Michael Matthews – 492 points – 13 fantamillions

Leopold Konig – 492 points – 10 fantamillions

Maxi Richeze – 420 points – 12 fantamillions

Aimar Zubeldia – 343 points – 9 fantamillions

Daniele Ratto – 290 points – 5 fantamillions

Deux gros leaders (Nibali et Valverde), deux outsiders de la première semaine (Roche et Konig), deux vieilles canailles (Horner et Zubeldia) et trois sprinters à un prix raisonnable (Matthews, Richeze et Ratto). On pouvait la trouver… Encore fallait-il décider de ne prendre aucun colombien…

- Car la grosse déception de cette Vuelta, ce sont quand même les colombiens. Pas seulement les leaders Betancur, Uran et Henao, mais aussi les autres Anacona ou Sarmiento. Invisibles alors que les montagnes devaient constituer leur terrain de chasse favori.

- Par contre, ceux qui ont tout écrasé en Espagne, ce sont les français. Barguil, Geniez, Elissonde, Edet et Pinot, une génération en or. Même Adrien Petit a fait quelques bons sprints. C'est dire. Mais, ce qu'on ne comprend pas, c'est pourquoi la team La France Bordel! est malgré tout dans les 5 derniers du classement général...

- Spartakus est fort. Spartakus est généraux. Spartakus est grand. Beaucoup de coureurs aimeraient être dans la même équipe que Spartakus. Après avoir presque gagné le contre-la-montre par équipe à lui tout seul, Fabian Cancellara a fait son show sur cette Vuelta. Un jour finisseur, un autre équipier modèle qui fait le train dans les cols. Un jour il gagne le contre-la-montre individuel, un autre il créé une bordure. La seule tache sur le tableau, c'est d'être allé chercher Tony Martin dans les derniers 300 mètres de l'étape de Caceres.  Il aurait pu s'abstenir.

- Car une des plus belles images de cette Vuelta, celle qui restera dans les annales, c'est bien l'arrivée de la sixième étape. L'étape où Tony Martin s'est fait reprendre à 10 mètres de l'arrivée, après une échappée solitaire de 177 kilomètres et après avoir résisté au retour du peloton en le maintenant à 20 secondes pendant les 15 derniers kilomètres. "Fabian, du Scheisser!" a du penser Tony qui ne passera surement pas les vacances à Mayorque avec Spartakus…

- La saison cycliste n'est pas terminée, loin de là. Il reste surtout les championnats du monde de Florence qui risquent bien d'être très spectaculaires .Mais pour le fantacycling, la pause sera malheuresement très longue. Rendez-vous en février pour le Fantaclassics 2014!

Comments

Merci...bon une Vuelta restera une Vuelta... mais bravo à tous et surtout à Miguel et aux organisateurs!
Why ne pas faire une course de fin de saison avec mondiaux , paris tour et la Lombardie??? juste une idée comme ça...

Magnifique et exaltante (Fanta)Vuelta, encore merci les gars de rendre ça toujours plus grand, beau boulot. Et puis merci Eddy, sans qui je n'aurais pu rendre le rêve accessible... ;o)))