podium6

Ben O’Connor a remporté la sicième étape de la Vuelta et endosse également le maillot rouge de leader. On savait que l’étape était propice à une échappée et que Primoz Roglic pouvait accepter de « prêter » son maillot rouge à un attaquant de la première heure. La bagarre a donc été intense dans la première heure de course pour partir dans le bon coup. Et si plusieurs costauds comme Van Aert, Carapaz, Soler, Ciccone, Poole  ou Arensman ont été très actifs dès le départ, c’est finalement une échappée relativement inoffensive de 13 coureurs qui a obtenu le feu vert du peloton dans le premier col du jour. Seul Ben O’Conner et l’équipier de Roglic Florian Lipowitz constituaient une réelle menace pour les favoris du général. Mais cette menace n’a visiblement pas été prise au sérieux, puisque le peloton a non seulement tardé à réagir, mais lorsqu’il a réagi, il a été incapable de reprendre du temps à un Ben O’Connor déchainé. L’Australien a réalisé un énorme numéro et lâchant tout ses compagnons d’échappé pour s’imposer en solitaire avec 4’33 d’avance sur Marco Frigo suivi des autres attaquant et 6’31 sur le groupe maillot rouge. L’Australien possède à présent 4’51 d’avance sur Primoz Roglic au classement général. Il devra certes se défendre dans les multiples étapes de montagne, mais on ne parle pas d’un simple baroudeur, mais de quelqu’un qui a su, dans le passé, terminé quatrième du Tour et du Giro. 

PiusTeam remporte l’étape du jour de la Fantavuelta avec la combinaison O-Connoer, Lipowitz, Roglic, Almeida, Van Aert. Si l’équipe Renix Team prend la tête du classement général, il se pourrait bien que cette combinaison de PiusTeam va engranger pas mal de points pendant encore quelques jours.

Le bon plan du jour

Il fallait être optimiste pour miser sur Ben O’Connor au départ de cette Vuelta. L’Australien avait certes fait un bon Giro, conclu aux pieds du podium, mais la concurrence était bien plus importante en Espagne et réussir à faire deux grands tours au plus haut niveau n’est pas donné à tout le monde.  La première étape de de montagne, où O’Connor avait terminé loin derrière son équipier Felix Gall, semblait confirmer que le coureur de l’équipe Decathlon Ag2R n’était pas vraiment au rendez-vous. Mais O’Connor a eu le mérite de se glisser dans la bonne échappée et de faire parler son expérience et ses qualités de grimpeur pour faire coup double à Yunquera. 330 points et 4’51 d’avance sur Roglic au classement général, c’est un beau petit coussin sur lequel se reposer dans les prochains jours, voir jusqu’à Madrid... 

Quelque chose nos dit qu’il valait mieux avoir misé sur Ben O’Connor si on voulait gagner la Fantavuelta. Bravo aussi à RomZabel, le seul qui a pronostiqué la victoire de O’Connor aujourd’hui et qui passe également en tête du classement du Prono du Jour. 

 

Le mauvais plan du tour

Il avait déjà figuré dans cette rubrique il y a deux jours, mais avec une petite possibilité de passer dans le paragraphe supérieur. Mais Adam Yates est tombé dans la descente de l’avant dernier col, n’a pas spécialement été attendu par ses équipiers et termine l’étape avec 2’33 de retard sur les autres leaders. Il semble définitivement largué au classement général, même si quand on voit que Ben O’Connor a refilé 6’31 au peloton à lui tout seul, on se dit que tout peut encore arriver sur cette Vuelta. La situation est différente pour son équipier Brandon McNulty, qui après avoir fait rêver 13 fantateams au terme du contre-la-montre de Lisbonne a hissé drapeau blanc dès la sixième étape en terminant avec les derniers, à plus de 32 minutes du vainqueur.  

Comments

C’était quand même une étape surréaliste, non? Comment il a fait O’Connor à prendre presque deux minutes au peloton dans les 20 derniers kilomètres? 5 minutes pour un gars comme O’Connor c’est énorme. Après, il se pourrait que le scénario d’aujourd’hui se répète tous les jours… ça pourrait être une Vuelta de dingue
Je suis content pour vous les gars mais moi ca m’a déprimé cette étape. Pas vraiment a cause de Ben O’Connor même si bien sur je ne l’ai pas pris dans mon équipe et je sais bien que ça va me couter cher (perso pour la Vuelta ma regle d'or c'est de jamais prendre les coureurs qui vont changer d’équipe). Pas non plus a cause de ce malheureux Vincent Lavenu (désolé pour lui mais bon il aurait pu y penser avant de vendre son équipe a ces requins qu’ils n’allaient pas forcément le garder pour toujours). Non ma déprime c’est de voir que cette étape saugrenue aura marqué la fin de la carrière de mon coureur préféré Rigoberto Uran. Un final bien dans la lignée de toute sa carrière, toujours si proche des sommets mais jamais en haut… Les débuts a la Caisse d’Epargne quand on l’appelait encore Uran Uran et que j’ai découvert sa gueule de truant. Les JO de Londres et cette horrible sprint contre Vinokourov quand il regarde du mauvais côté. Le magnifique Giro 2013 quand il se révèle pour la première fois sur un grand tour mais ne peut rien faire contre le Squale. Le championnat du monde 2013 avec cette chute dans le fossé dans la dernière descente… je reste persuadé qu’il était parti pour battre Rui Costa et Valverde ce jour-là. Le terrible Giro 2014 avec sa démonstration contre la montre anéantie par l’arnaque du Nairoman dans la descente du Stelvio. La Vuelta de cette même année quand il est encore super bien classé, 2e du chrono devant Cancellara, avant de tomber malade. Puis le transfert chez Garmin / EF. Je me souviens j’étais content pour lui, j’aimais bien cette équipe, je pensais qu’il allait enfin gagner quelque chose de grand… mais finalement non, ça n’a rien donne, à part cette 2e place au Tour 2017 qui n’avait rien d’enthousiasmant, Froome était imbattable et Rigo semblait être là par accident. Depuis ça, plus grand-chose, j’étais toujours content de le voir dans le peloton et j’espérais secrètement un dernier coup de panache, surtout sur cette Vuelta qu’il avait annoncé serait sa last dance (il doit aimer le basket en fait Rigo, je savais pas que les Colombiens aimait le basket). Mais évidemment non, comme toujours avec lui il fallait que ça se termine en eau de boudin, le grand Rigoberto Uran prend donc sa retraite dans l’anonymat, la hanche cassée, la scoumoune jusqu’au bout. Quelle déprime.