Lars Boom franchit en vainqueur la ligne d’une étape déjà mythique qui aura vu entre autres  la démonstration d’une équipe Astana de haute voltige et l’abandon devenu prévisible depuis hier de Chris Froome. Avec un nom prédestiné, Sous les pavés la plage marque le coup et s’impose en costaud.

Inédite et alléchante  intrusion sur les pavés du nord de la France pour une cinquième étape qui sentait le souffre. Une étape qu’on redoutait particulièrement dans le peloton et qui risquait pour certains de se transformer en purgatoire tant ce mini Paris-Roubaix faisait figure d’épouvantail. On promettait l’enfer aux coureurs et, il est encore plus clair ce soir, qu’on ne leur avait pas menti. Seuls 58 coureurs avaient déjà couru Paris-Roubaix précédemment, pour tous les autres, il s’agissait d’une première. Et le sort n’a pas été très clément avec eux, déversant depuis des jours des hectolitres d’eau, alors qu’il fallait remonter à 10 ans pour retrouver un Enfer du Nord couru sous la pluie. Des conditions dantesques pour une journée apocalyptique, une improbable issue pour une course de tous les instants, le spectacle offert aujourd’hui aura largement dépassé nos plus secrètes espérances.

Saluons évidemment la valeureuse et opportuniste victoire de l’ancien champion de cyclo-cross, Lars Boom, qui fut le seul à suivre le train Astana quand il déposa tout son monde en gare. Impressionnants de puissance et de légèreté, les Kazakhs volaient littéralement sur le pavé. De Westra à Iglinsky, ils ont été somptueux. Mais surtout, on savait déjà Vincenzo Nibali grand seigneur. Aujourd’hui, la dimension qu’il a donnée à la course a tout simplement été majestueuse. Avec l’aide d’une valeureuse et très habile équipe, il a marqué de son empreinte et de toute sa classe l’étape la plus casse-pattes de ce Tour de France 2014. Il a été la lueur dans la grisaille tant il fallait en avoir dans le cuissard pour tenir tête aux plus grands Flandriens, Cancellara et Sagan les premiers, et à un peloton en totale déroute, dans lequel rester sur ses pédales relevait de la gageure. Non content de conserver son maillot jaune, il met en plus la plupart de ses adversaires à plus de deux minutes ! Exceptionnelle performance du champion d’Italie qui pourrait conserver sa tunique un bon moment encore, d’autant que l’un de ses plus grands rivaux, Chris Froome, a malheureusement été contraint, après deux nouvelles chutes, de mettre définitivement pied à terre.

Un Squale serein là où Alberto Contador, à la peine, semble l’être un peu moins. 19ème à 2’39, El Pistolero va devoir sortir ses cartouches et tirer ses premières balles sans tarder. Et il n’est pas le seul, puisque tous ses autres rivaux ont également pris l’eau et, certains plus que d’autres. Derrière l’italien, on retrouve son équipier Jakob Fuglsang, Peter Sagan, qui a clairement laisser le bon coup passer et le polonais volant, Michal Kwiatkowski. Pour VDB, sixième et dont on a longtemps été sans nouvelles, l’opération n’est pas trop mauvaise puisqu’il est l’un de ceux qui s’en sort le mieux. Pour Richie Porte, nouveau leader chez Sky, Froome paraît déjà loin. Pour les Talansky, Valverde et autres Van Garderen et Mollema, c’est plus de deux minutes. Il va donc falloir oser, attaquer et l’arrivée, pour trois jours, dans les Vosges ce samedi promet déjà d’être explosive !

Au Fantacycling, au Général, Eddy Breckx, meurtri, reprend timidement le Jaune mais voit se rapprocher dangereusement une meute avide de succès. Crinière au vent, Clachkop est deuxième, mais la nouvelle sensation Fantacyclique s’appelle sous les pavés la plage. Autoritaire vainqueur de l’étape avec 170 points d’avance, il a tout simplement les trois premiers du Général, Jurgen VDB et TGV. Une équipe bien balancée, pour l’instant troisième, mais qui risque bien dès demain de tenir le haut du pavé pour quelques belles journées. Froome au tapis, l’occasion est à présent belle pour des teams quelque peu plus inédites de prendre leur chance et de bouleverser un ordre qu’on pensait une nouvelle fois établi.

  

Le bon plan du jour

Trois Fantateams ont la bonne idée de croire en Jakob FUGLSANG (36 Fantamillions) et ils ont eu raison. Equipier de luxe de Nibali, il s’est pourtant déjà régulièrement bien placé sur les grands Tours mais ne s’est finalement que trop rarement retrouvé dans les vraiment bons coups. Aujourd’hui, comme toute son équipe, il a été exceptionnel et sa deuxième place, juste derrière son leader, ne doit rien à personne tant il a dominé son sujet. On connait le Danois et venir le déloger risque de ne pas s’apparenter à une partie de plaisir. Tout profit pour sous les pavés la plage, Team Robbins et Jevousenrhumetous.

Le mauvais plan du Tour

Qu’on soit fan ou pas, ça ne fait jamais plaisir de voir un coureur abandonner un Tour de France de cette manière. Et Chris Froome (57 Fantamillions), comme d’autres avant lui, ne méritait sans doute pas de sortir par la porte de derrière. Et ce ne sont pas les trente Fantateams qui lui faisaient confiance qui me contrediront. On se délectait de ses duels en montagne avec Contador, malheureusement il n’en sera rien. Par contre, inéluctablement, on va devoir se manger de l’indigeste Richie ‘Popeye’ Porte jusqu’à Paris. A moins que Nieve… ?

Comments

Très bel article Eddy... juste un bémol.... si Froome sort par la petit porte...Richie lui pourrait entrer par la grande ! même si je comprends que ça te reste un peu sur l 'estomac :D