L’ancien recordman de l’heure Rohan Dennis comptait évidemment parmi les possibles vainqueurs de la première étape du Tour de France 2015. Sa cote était cependant légèrement moins importante que celle des grands spécialistes qui dominent les courses contre le temps depuis plusieurs années. Mais Dennis est celui qui a pris le plus de risques dans les virages du circuit d’Utrecht et offre ainsi à BMC le premier maillot jaune depuis celui de Cadel Evans en 2011. Il fallait par contre être un vrai chronoman pour lutter pour la gagne ce samedi. Parmi les favoris pour la lutte au classement général, seul Wilco Kelderman figure dans le top-10 du jour, alors que les autres leaders se retrouvent bien plus loin, certains même dans le dernier quart du classement. Si les écarts restent minimes, les ascendants psychologiques ne doivent pas être sous-estimés. Portés par leur public, Kelderman et Mollema, sont les leaders qui s’en sortent le mieux, suivis de près de Uran, Pinot et Van Garderen. Nibali remporte quant à lui le premier round de la bagarre entre les quatre fantastiques : les virages étroits du circuit d’Utrecht et la nécessité de trouver les bonnes trajectoires ont avantagé le Squale de Messine qui prend 7 secondes à Froome, 15 à Contador et 18 à Quintana. Plus loin, des coureurs comme Kwiatkowski, Majka ou Talanski ont un peu déçu, alors que les purs grimpeurs comme Rodriguez, Barguil, Bardet, Rolland ou Arredondo perdent autour des quarante secondes sur les autres leaders et doivent probablement sourire aujourd’hui en regardant le parcours de la Grande Boucle et l’absence d’autres kilomètres en clm individuel.

Au Fantatour, personne n’a pu bénéficier des points de Rohan Dennis, mais Bjorn Borg a montré que la préparation à Rolland Garros-Wimbledon est très efficace, puisqu’il s’offre le premier fantamaillot jaune grâce à la paire Martin-Cancellara. Il devance un groupe de huit fantateams qui obtiennent les 190 points de Tony Martin et un autre groupe de huit équipes qu’on pourra appeler les Spartakus teams.

La grande bagarre est enfin lancée. Les gladiateurs sont rentrés dans l’arène et s’apprêtent à affronter les prochaines épreuves et les prochains obstacles. On a même l’impression que la nervosité tant annoncée de la première semaine de course ne se limite pas au peloton mais s’est propagée parmi certains fantamanagers. Enfin, ce n’est qu’une impression…

Le bon plan du jour

Jos Van Emden a non seulement réalisé l’exploit du jour en se plaçant cinquième de l’étape, juste derrière les plus grands spécialistes, mais il a aussi pris la tête du classement du coureur au meilleur coefficient du Fantatour. Pourtant, il était difficile de prévoir sa performance à la vue des ses résultats précédant. Un bon rouleur certes, mais surement pas un spécialiste du contre-la-montre. Vu la relative pénurie de coureurs low-cost, les 70 points que le néerlandais rapporte pour 5 fantamillions représentent un butin non négligeable que malheureusement, aucune fantateams n’est allée chercher.

Le mauvais plan du tour

Dans un Fantatour caractérisé par les prix élevés des coureurs les plus importants, il fallait vraiment être sûr de son coup pour claquer 30 fantamillions dans l’unique but de remporter le doublé victoire d’étape-maillot jaune au premier jour.  Tony Martin offrait évidemment beaucoup de garanties et c’est pour cela que neuf fantateams ont sacrifié un leader pour le classement général pour s’offrir les services de la locomotive de Cottbus. Mais voilà, Martin a échoué à 5 secondes de Dennis et au lieu de rapporter 330 points, il se contente de donner 190 points à ses fantamanagers quelque peu déçus. Le pire, c’est qu’il n’aura même pas offert une des quatre victoires d’étapes nécessaires pour obtenir le bonus fantaleague, alors que Rohan Dennis, bein il coûtait autant que lui. Martin pourra évidemment encore rapporter des points, voir des victoires, dans les étapes en ligne comme il l’a fait dans le passé, mais l’absence d’autres contre-la-montre individuels nous obligent aujourd’hui de mettre le deuxième du jour dans la rubrique des mauvais plans.