Les vainqueurs

On l’avait dit, Zdenek Stybar était un des favoris de la course. Peut-être même que parmi toutes les classiques prévues au calendrier, la Strade Bianche est celle qui lui convient le mieux. Facile dans les secteurs non asphaltés grâce à son expérience dans le cyclocross, il maîtrise aussi les courtes montées raides comme il l’avait prouvé en terminant troisième du Tour de Murcie qui présentait un final similaire à celui de Sienne. 15 fantamillions, déjà 64 points et encore quelques belles cartes à jouer, notamment Paris-Roubaix, Stybar a tout l’air d’être un gladiateur incontournable.

L’autre vainqueur du jour, n’avait pas été cité parmi les favoris. Piquoz avait en effet moins de flèches à sont arc que d’autres fantateams. Il en avait trois, mais c’étaient les bonnes. 122 points, une belle victoire et une remontée au classement général. La Piquouz était bien dosée.

Le deuxième

Ou plutôt « l’éternel deuxième ». Greg Van Avermaet a vraiment du mal à claquer une victoire dans une course de haut niveau. Il a pourtant tout essayé : faire travailler son équipier Oss pour se préserver, partir en solitaire à 10 kilomètres de la fin, bluffer en prenant moins de relais que les autres dans le final, se placer dans la position idéale dans la montée vers Sienne, lancer un démarrage foudroyant, s’asseoir, puis relancer. Mais GVA a trouvé plus fort que lui. Il est peut-être parti 100 mètres trop tôt, car il ne lui manquait vraiment pas grand chose pour aller au bout. Mais Greg a prouvé qu’il est en forme et que, affaires de dopage permettant, il faudra compter sur lui dans les flandriennes.

L’autre deuxième du jour a quant à lui abandonné depuis longtemps tout lien avec le syndrome Poulidor. Avec Stybar, Van Avermaet et Van Marcke, Eddy Breckx prend 116 points et tente déjà l’échappé solitaire.  Il faut dire que sa team a très peu de points faibles et que comme souvent, Eddy pourrait bien aller au bout.

Le combatif

Sur les routes toscanes, le plus combatif du jour a sans aucun doute été Daniel Oss. L’italien de BMC a d’abord ramené à lui seul Cancellara, Van Marcke Van Avermaet et Rosa sur le trio de tête Valverde, Stybar et Sagan dans le secteur non asphalté de 11 kilomètres. Il a ensuite assuré le tempo du groupe de tête avant de tenter une attaque solitaire à 20 kilomètres de l’arrivée. Sans ces dépenses d’énergie, il aurait probablement pu jouer la gagne, plutôt que de s’écrouler dans la montée vers Sienne et terminer 18^ème. Mais, malgré un potentiel évident, Oss n’est encore qu’un équipier de luxe chez BMC. Dommage.

On peut aussi citer le fantacombatif du jour : The King. Avec son maillot Banesto habituel, The King a longtemps pensé qu’il allait écraser la concurrence et remporter le jackpot. Lorsqu’e Valverde, Sagan et Stybar étaient devant, il pouvait espérer obtenir le tiercé gagnant, avec Cancellara juste derrière en embuscade. Mais le craquage de Spartakus et Sagan lui a fait très mal et The King doit se contenter d’une place sur la troisième marche du podium.

La surprise

Le résultat qu’on n’attendait pas, c’est Diego Rosa qui l’a réalisé. La nouvelle recrue d’Astana a montré une capacité inattendue à s’accrocher aux meilleurs spécialistes du peloton. Il ne lui a pas manqué grand chose pour rester avec les premiers et obtient finalement une belle cinquième place. Pour un fantamillion, il rapporte déjà X points et on pourrait bien le revoir à l’œuvre pendant les Ardennaises. La bonne nouvelle pour ce grand espoir du cyclisme transalpin, c’est que le choix d’aller chez Astana était peut-être le bon. Bon plan en tous les cas, même s’il était très difficile à prévoir.

La déception

Il y a eu plusieurs coureurs qui auraient pu ramener des points mais qui sont arrivés au delà de la 15^ème place. Citons notamment Terpstra, Boom, Stannard, Cunego, Pozzato, Nibali ou Arredondo. Mais les vrais déçus des Strade Bianche sont évidemment Fabian Cancellara et Peter Sagan. Le slovaque et le suisse étaient dans le bon coup, Sagan avait même lancé les hostilités en tentant de partir avec Stybar et Valverde. Mais il a ensuite très rapidement lâché prise et termine à la 31^ème place à plus de 5 minutes du vainqueur. Cancellara a quant à lui tenu plus longtemps, mais il a subi la course et n’a jamais été capable de répondre aux attaques importantes. Spartakus n’est pas le genre à se battre pour une cinquième place et n’a donc pas la fait la dernière montée à bloc, se faisant ainsi reléguer à la 19^ème place. La première course de Sagan et Cancellara, les deux coureurs les plus chers du fantaclassics, n’augure rien de bon pour le futur, parce que pour être rentables, ils ont intérêt à tout exploser dans les trois monuments à venir. Mais en ont-ils les moyens ? 

La sonnette d’alarme

Certains parlent d’un soi-disant mal de dos pour Tim Wellens. D’autres d’une douleur au genoux pour Heinrich Haussler ou d’une grippe chronique pour Simon Yates et Tom Dumoulin, mais au niveau de l’infirmerie, il y a une seule certitude : après la rupture de la clavicule en décembre, Simon Gerrans s’est fracturé le coude en chutant lors de sa première course de l’année. On ne connaît pas encore les temps de récupération, mais sa préparation aux Ardennaises est clairement plus compliquée que prévue.