La loterie de Sanremo n’a jamais aussi bien porté son nom qu’hier, lors de la 107ème édition de la Classicissima. Arnaud Démare s’impose en effet à la surprise générale au terme d’un final assez chaotique et décousu. Il devance le britannique Ben Swift et Jürgen Roelandts. Bouhanni, Van Avermaet et Kristoff terminent dans le top-10, Sagan 12ème, Cancellara, Stybar et Matthews loin derrière. Avec Démare, Roelandts, Bouhanni et Van Avermaet, la team Tommeke s’impose largement devant Les Gadins de Gars et Bjorn Borg Classics. Malgré ce résultat inattendu, El Diablo s’en sort bien et reste en tête du classement général.

On a rarement vu une grande classique aussi confuse et imprévisible jusque dans les derniers mètres. Honnêtement, quelques heures encore après la course, on ne comprend toujours pas bien ce qui c’est passé dans les derniers kilomètres de cette Primavera. On dit souvent que Milan-Sanremo est une loterie, ce n’est pas la course de ce samedi qui prouvera le contraire, quoi qu’en dise sa majesté Eddy Merckx, vainqueur à six reprise dans la ville des fleurs. Mais ce qui est évident, c’est que pour s’imposer lors de cette édition de Milan-Sanremo, il fallait un brin de chance.

Il y a tout d’abord eu ces nombreuses chutes dans le peloton à l’approche de la Cipressa. Des chutes dans lesquelles sont restés impliqués des coureurs comme Geraint Thomas, Arnaud Démare et Michael Matthews. Ces deux derniers sont revenus dans le peloton aux pieds du Poggio, mais si le premier a réussi on ne sait comment à se placer devant, l’australien n’avait plus de forces pour lutter pour la victoire. Il dira après la course qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il était bien placé devant au moment de la chute, que ses équipiers ont fait un grand travail, que la journée avait été parfaite jusque là, qu’il n’a pas eu de chance.

Il y a aussi eu la chute de Zdenek Stybar dans la descente de la Cipressa qui a exclu de la partie un autre favori de la veille. Une Cipressa qui avait aussi sanctionné la fin du rêve de victoire pour Marc Cavendish, mais à la pédale cette fois. Ensuite, il ne s’est plus passé grand chose jusqu’au sommet du Poggio, où Michal Kwiatkowski a tenté le coup de Ponferrada en se lançant dans la descente avec quelques mètres d’avance. C’est probablement cette action du polonais qui a chamboulé tous les plans préétablis. Car elle a obligé les leaders de prendre leurs responsabilités et se découvrir. Nibali, Van Averamet, Cancellara, Sagan et Boasson Hagen ont fait toute la descente et le début de la portion plate en tête et n’avaient donc plus beaucoup de jus sous la flamme rouge. Celui qui semblait avoir encore du jus, c’était Fernando Gaviria. Le jeune colombien était idéalement placé pour le sprint final et probablement très proche de l’exploit. Mais une seconde d’inattention et le jeune sprinter s’est retrouvé au sol à 400 mètres de l’arrivée. Une chute qui a aussi largement compromis le sprint d’autres coureurs comme Colbrelli ou Sagan. Le champion du monde dira après la course qu’il n’a rien à se reprocher, qu’il était bien placé au moment de la chute, que ses équipiers ont fait un grand travail, que la journée avait été parfaite jusque là, qu’il n’a pas eu de chance.

Si Alexandr Kristoff était déjà assez loin des premiers lorsque le sprint a été lancé, ce n’était pas le cas pour Nacer Bouhanni. Le français était finalement le dernier des favoris à répondre présent à l’instant fatidique. Mais un saut de chaine au moment même où il devait lancer son action a tout foutu en l’air. Bouhanni a dû se rassoir, changer de vitesse, repartir. Il terminera malgré ça quatrième, quelques mètres derrière son meilleur ennemi Arnaud Démare… Il dira ensuite que tout avait été parfait jusque là et qu’il n’a pas eu de chance.

Finalement, la chance, c’est Arnaud Démare qui l’a eu. Revenu dans le peloton avant le Poggio, il a réussi à le remonter tout seul, ce qui entre nous est quand même un petit exploit, vu que le picard a plutôt la réputation d’avoir du mal à passer les sorties de tunnel… Le coureur de la FDJ a ensuite pris la bonne roue, celle de son meilleur ennemi Nacer Bouhanni, pour sprinter contre des coureurs sommes toutes battables comme Roelandts et Swift. Il inscrit en tous les cas son nom au palmarès de Milan-Sanremo et prend un grand bol de confiance avant les classiques pavés où il pourrait finalement encore se faire plaisir. Peut-être pas sur le Tour des Flandres, mais surement sur Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix. Et si c’était Arnaud Démare l’homme du printemps ?

Dans ce final chaotique et imprévu, deux coureurs ont aussi réussi à faire leur retour dans un top-10 d’un Monument : Heinrich Haussler, septième, et Pippo Pozzatto, huitième. On notera aussi la présence dans le top-20 de coureurs comme Valverde, Bakelants, Vichot ou Geschke.

 

Au Fantaclassics, le grand vainqueur du jour, c’est la team Tommeke. Si tout le monde espérait placer un maximum de coureurs dans les points, Tommeke a plutôt misé que la qualité plus que sur la quantité. Démare, Roelandts, Bouhanni et Van Avermaet : 1-3-4-5. 198 points. Bingo ! Victoire plus que méritée, car il faut surtout souligner que Tommeke est la seule fantateam à avoir aussi misé sur Fernando Gaviria. La journée aurait pu être encore plus parfaite.

Avec Démare, Bouhanni, Kristoff et Sagan, l’équipe Les Gadins de Les Gars se classe deuxième du jour, avec un point d’avance sur Bjorn Borg Classics qui marque des points avec Roelandts, Van Avermeat, Kristoff, Haussler et Sagan. Au total, seules 7 teams ont réussi à passer la barre des 100 points, ce qui est peu pour une classique monument. Il faut dire que les premiers du jour n’étaient pas vraiment les coureurs les plus populaires : Démare se trouve dans quatre fantateams, Swift et Roelandts dans deux, Bouhanni dans six, Haussler dans une team et Pozzatto dans aucune…

Une situation qui du coup ne chamboule pas vraiment le classement général du Fantaclassics. El Diablo fait même une bonne opération grâce à la neuvième place de Sonny Colbrelli qui lui permet d’augmenter son avance sur le deuxième. Pareil pour la Gitane qui score le même nombre de points et dépasse la team Wieler pour se mettre dans la roue du diable à l’entame du plat de résistance. Car le Fantaclassics entre à présent dans la période la plus dense, avec une première course flandrienne ce mercredi, le Dwaars door Vlaanderen, ensuite le GP de l’E3 vendredi et Gand-Wevelgem dimanche.

Comments

Démarre flashé a 52,2 km/h dans la cipressa ! Hum hum ! Même dans une descente j'arrive à peine à cette vitesse ! alors après 260 km pour un sprinteur pas réputé pour être un puncheur ! No Comment.

Ouais, dès le début ça semblait vraiment bizarre qu'il ait réussi à être devant après une chute, alors que généralement, il n'est pas devant, même sans chutes...
Mais là, c'est clair. Meilleur temps dans la montée de la Cipressa, mieux que le peloton qui attaquait devant. Je juste impossible. Et italiens ou pas, si Tosatto et Capecchi ont balancé l'info, c'est qu'ils ont vu quelque chose, ils n'inventent pas une accusation comme celle-là pour le plaisir. Bref, pas certain que ce classement de Milan-Sanremo ne change pas dans les prochains jours

L'autre info du jour qui concerne quelques fantamangers, c'est que Geraint Thomas sera toute la semaine au Tour de Catalogne. Donc il s'en fout complètement des classiques pavés...

N'oublions pas " l'exploit" de Torero qui termine 4 et remonte de 10 place au classement general ce qui le remet dans la course pour le top 7.
le champion de la Fantaleague na pas dit sont dernier mot ;)

Bon bein je viens de lire les déclarations de demarre ajd, ca sent le panaché déni- mauvaise foi. Les italiens seraient de mauvais perdants... C'est triste, mon pti doigt me dit qu'il va mal digérer cette victoire là