Le soleil se lève avant 7 heures, il chauffe la peau vers midi, les oiseaux sortent et commencent à chanter. C’est le début du printemps ! Et qui dit début du printemps, et bien, il dit Milan-Sanremo. La première grande classique de la saison, le premier monument, celui qui lance vraiment la saison des classiques. Ce n’est pas pour rien qu’on appelle la course italienne "La Primavera". L’attente fut longue, mais on y est. Les routes entre Milan et Sanremo seront le théâtre de la première grande bagarre de l’année. Les gladiateurs sont prêts et il est temps pour nous de les passer en revue après les courses de préparation qu’on été Paris-Nice et Tirreno-Adriatico.
Ceux qui sont chauds
Plusieurs coureurs se sont fait plaisir sur Paris-Nice et Tirreno-Adriatico. Entre victoires d’étapes, maillots de leaders et victoires finales, il y en a eu pour tout le monde. Enfin, presque. Certains en ont profité pour montrer qu’ils sont en forme et qu’ils comptent bien laisser une trace dans les prochains rendez-vous.
Parcours de course d’une semaine oblige, ce sont surtout les puncheurs-grimpeurs costauds qui sont sortis du lot. A commencer par Greg Van Avermaet qui s’est imposé à la surprise générale sur Tirreno-Adriatico. Evidemment, l’annulation de la grande étape de montagne lui a facilité la tâche, mais GVA a quand même remporté une belle étape devant Peter Sagan et su résister aux spécialistes lors du chrono final. Il n’est pas un pur sprinter, mais il serait étonnant que Van Avermaet ne tente pas quelque chose dans le Poggio. Sa pointe de vitesse devrait en tous les cas lui permettre de faire un bon classement, même en cas de sprint massif.
Le vainqueur de Paris-Nice, Geraint Thomas, sera un autre homme à suivre ce samedi. Si le gallois a confirmé qu’il s’oriente vers les grands tours au détriment des classiques, cela ne devrait pas l’empêcher d’attaquer comme il l’avait fait l’an dernier, lorsqu’il fut l’auteur d’une belle tentative dans la Cipressa.
Comme Van Avermaet et Thomas, d’autres spécialistes des courses d’un jour semblent au top de leur forme. Il s’agit évidemment de Fabian « Spartakus » Cancellara qui après avoir remporté le contre-la-montre final de Tirreno-Adriatico, souhaiterait bien monter sur la plus haute marche du podium samedi pour sa dernière apparition dans une de ces courses préférées. Zdenek Stybar a aussi répondu présent en remportant la première étape de la course des deux mers et en endossant le maillot de leader pendant plusieurs étapes. Même constat pour Michael Matthews qui a remporté deux étapes sur Paris-Nice et endossé le maillot de leader pendant les premiers jours. L’australien compte bien faire mieux que la troisième place de 2015 dans une course qui semble lui convenir parfaitement.
Difficile de ne pas citer également Peter Sagan parmi les coureurs en forme, puisque le champion du monde a été omniprésent tout au long de Tirreno-Adriatico, sans toutefois réussir à lever les bras. 2ème, 4ème, 7ème, 2ème, 10ème, Sagan a tout simplement terminé dans le top-10 de toutes les étapes de la course. La malédiction du maillot qu’il porte sur les épaules l’a évidemment empêché de gagner le classement général pour une seule seconde… Le problème de Sagan c’est surtout qu’il semble avoir perdu sa pointe de vitesse et qu’il est incapable de remporter un sprint, même dans un groupe réduit. S’il veut s’imposer à Sanremo, il devrait lui aussi tenter d’attaquer et ne pas attendre le sprint massif.
Celui qui par contre aimerait bien que la Classicissima se termine par une arrivée au sprint, c’est Nacer Bouhanni. Le boxeur de Cofidis part d’une sixième place l’an dernier, mais semble plus prêt qu’il y a douze mois, lorsqu’il prit le départ de Milan sans avoir encore goûté à la victoire avec sa nouvelle équipe. S’il passe le Poggio avec les meilleurs, Bouhanni sera sans aucun doute un sacré candidat à la victoire.
Un autre jet-man qu’il faudra suivre, c’est le colombien Fernando Gaviria. Le nouveau phénomène d’Etixx-Quick Step prendra le départ samedi et pourrait bien créer l’exploit, même si sa tenue sur une longue course nerveuse et difficile comme Milan-Sanremo reste inconnue.
Parmi les autres coureurs qui se sont montrés ces derniers jours et qui pourraient avoir leur mot à dire, citons également Ben Swift, Michal Kwiatkowski, Arnaud Démare et Edwald Boasson-Hagen.
Ceux qui se cachent
Parmi les points d’interrogation pour la 107ème édition de Milan-Sanremo, on trouve notamment un des grands favoris de la course, du moins en théorie, à savoir Alexandr Kristoff. En l’absence de John Degenkolb, le colosse norvégien est évidemment un des grands prétendants à la victoire, sauf que Kristoff ne semble plus capable de remporter un sprint à la régulière. Battu à plusieurs reprises par Bouhanni et Matthews sur Paris-Nice, le norvégien semble moins étincelant que dans le passé. Evidemment, après 300 kilomètres de course, sa puissance reste un atout majeur, mais il faudra encore réussir à être devant pour sprinter pour la victoire. Et ce, sans Luca Paolini qui lui avait royalement ouvert la voie lors de sa victoire en 2014 et sa deuxième place en 2015.
Il y a ensuite toute une série de sprinters ou semi-sprinters italiens qui rêvent de lever les bras sur la Via Roma, mais qui n’ont pas montré grand chose jusqu’à maintenant. Elia Viviani, Sasha Modolo, Fabio Felline, Sonny Colbrelli, Niccolò Bonifazio, Giacomo Nizzolo ou Davide Cimolai ont certes faits quelques placettes en France et en Italie, mais ce serait vraiment une grande surprise si un d'eux réussit à s’imposer et offrir à l’Italie une victoire dix ans après Pippo Pozzatto.
En parlant d’Italie, comment ne pas citer Vincenzo Nibali. Le requin de Messine a d’abord annoncé qu’il ne participerait pas à La Primavera, pour ensuite s’embrouiller avec les organisateurs de la course RCS (les mêmes qui organisent Tirreno-Adritatico et le Giro) à cause de l’annulation de l’étape de montagne de la course des deux mers qui ne lui a pas permis de lutter pour la victoire finale. Mais Nibali sera finalement présent au départ de Milan, et comme le rappelle l’enchainement Vuelta-Tour de Lombardie de l’automne dernier, il n’est jamais aussi redoutable que lorsqu’il doit prendre une revanche.
Un dernier mot pour Mark Cavendish. Le Cav sera bien présent au départ de la course et il sait comment gagner à Sanremo, puisqu'il avait levé les bras en 2009, pour sa première participation. S'il passe le Poggio avec les meilleurs, il sera évidemment un sérieux candidat à la victoire, mais son rôle, ses objectifs et ses motivations sont un peu flous.
Ceux qui ne seront pas là
Cette année, aucun homme fort n’a été victime d’une chute à Paris-Nice ou su Tirreno-Adriatico qui le met hors jeu pour la suite des évènements. Seul Michele Scarponi s’est brisé la clavicule, mais cela ne devrait pas avoir une influence sur les résultats des prochaines courses. Par contre, il y a quelques coureurs qui ont passé une mauvaise quinzaine et qui ne seront pas au départ de la Primavera. A commencer évidemment par Philippe Gilbert qui semble bien être le plan foireux de ce Fantaclassics. Après sa chute au Nieuwsblad, ses abandons au GP Samyn et à Paris-Nice, Gilbert ne réalisera pas son rêve de remporter Milan-Sanremo. Ent ous les cas pas cette année. Il ne participera probablement pas au Tour des Flandres et on se demande bien dans quel état il abordera ses classiques ardennaises. Andre Greipel a aussi décidé de ne pas participer à Milan-Sanremo. Loin de son meilleur niveau à Paris-Nice, le Gorille de Rostock a décidé de faire l’impasse sur la Classicissima pour le plus grand malheur de quatre fantamanagers qui espéraient bien que Greipel puisse enfin joueur sa carte à Sanremo. Il y a aussi des forfaits de dernière minute comme celui de Tim Wellens ou Tom Dumoulin. Ils n'avaient peut-être pas de grandes ambitions pour samedi, mais ils auraient bien pu ramener quelques points importants à leur fantamanager.
Avec ou sans Gilbert, Greipel, Wellens ou Dumoulin, la 107ème édition de Milan-Sanremo sera en tous les cas passionnante. Probablement pas spectaculaire, mais indécise et ouverte jusqu’au bout. Et l’arrivée habituelle en sprint massif n’est pas garantie, voir même plutôt improbable. En effet, en l’absence de Degenkolb et avec une équipe Katusha amputée de Luca Paolini, on ne voit pas quelle formation voudra et pourra tenir la course fermée pour une arrivée groupée. Les Cofidis pour Bouhanni ? Surement, mais en ont-ils les moyens ? Les SKY pour Viviani? Ils ont tellement d'autres cartes à jouer, de Thomas à Kwiatkowski, en passant par Stannard et Swift, qu'il est peu probable qu'ils se sacrifient pour leur sprinter italien. Les Trek pour Nizzolo et Bonifazio? Pas tant que le maître Spartakus est aux commandes. Les Orica de Matthews sont peut-être le plus capables de garder le groupe uni et ils pourraient bien avoir les clefs de la course en main, surtout s'ils décident de tenter de lâcher les purs sprinters comme Kristoff, Bouhanni ou Cavendish dans la Cipressa et le Poggio.
C'est donc le moment de lancer des pronostics..
Comments
Le pronostic du Diablo :
Le pronostic du Diablo :
1. Matthews
2. Sagan
3. Cancellara
4. Van Avermaet
5. Colbrelli
Beau temps et vent de face
Beau temps et vent de face dans le final... hmm...
1. Kristoff,
2. Bouhanni,
3. Matthews,
4. Sagan,
5. Boasson Hagen,
6. Cancellara,
7. Van Avermaet
8. Stybar
9. Nizzolo
10. Gaviria
1 Cavendish 2 Stannard 3
1 Cavendish 2 Stannard 3 Colbrelli 4 Fedi 5 Van avermaet 6 Sagan 7 EBH 8 Kristoff 9 Stybar 10 Nibali.