classics 2016 podium final

Le néerlandais Woet Poels a remporté une édition de Liège-Bastogne-Liège marquée par le froid et la neige. Le néerlandais s’impose à Ans devant Michael Albasini, Rui Costa et Samuel Sanchez. Valverde, Alaphilippe et Daniel Martin sont les grands battus du jour. Si le spectacle s’est fait attendre sur les routes de la Doyenne, il a été de taille sur les tablettes du fantacyclisme, car au terme d’un sprint qui entre directement dans la légende du jeu, Ipanema s’impose avec un point d’avance sur La Gitane et remporte le trophé du printemps. Les conclusions en chiffres d’un Fantaclassics complètement fou.

1 – Le point qui a fait la différence et a permis à la team Ipanema de remporter le Fantaclassics 2016. Il y avait les huit secondes entre Greg Lemond et Laurent Fignon au Tour de France 1989, ensuite il y a eu les trois points entre Surebet et La Gitane lors de la Vuelta 2012. Il y a, à présent, le point de différence entre Ipanema et son dauphin La Gitane sur la Fantaclassics 2016. On savait que le sprint final allait être serré, mais personne n’osait imaginer un tel scénario. Un scénario qui a mis du temps à se dévoiler, puisque les informations d’après course ont largement contribué à augmenter le suspens. Avec Alaphilippe, Martin et Nibali au delà du top-20, La Gitane avait un dernier coup à jouer. Un premier classement indiqua la sixième place de Romain Bardet, ce qui devait à priori offrir la victoire à Ipanema. Mais le jeune français fut ensuite annoncé 12ème et Valverde 15ème. Une victoire ex-aequo semblait se profiler, mais c’était sans compter sur la 17ème place de Dylan Teuns, la dernière arme secrète d’Ipanema. Le classement officiel indiqua ensuite que Bardet terminait 13ème et Valverde 16ème, mais Dylan Teuns toujours 17ème. Ipanema empochait donc 17 points. Assez pour devancer d’une seule longueur une Gitane sans voix. Une victoire au Flantaclassics grâce à la 17ème place de Dylan Teuns à Ans, c’est tout simplement inouï. Mais c’est pour ça qu’on aime ce jeu. Car il est imprévisible et prime ceux qui savent aller chercher un Dylan Teuns à deux fantamillions pour faire une 17ème place sur Liège-Bastogne-Liège. Ce sprint légendaire met donc un terme à un Fantaclassics assez particulier, où le vainqueur s’impose avec seulement 866 points et où les treize premiers du classement général sont regroupés en moins de 100 points. Un Fantaclassics où trois monuments sur quatre ont été remportés par des outsiders qui coûtaient moins de 10 fantamillions. Un Fantaclassics où de nombreux bons plans n’ont pas été dénichés et les chutes, forfaits ou changements de programme de certains coureurs ont remplit les fantamanagers de regrets. Bref, un Fantaclassics comme on les aime.

1537 – Les points qu’on aurait pu avoir en choisissant la team parfaite. Une fois n’est pas coutume, on commence par ce chiffre qui montre comme tout le monde s’est quand même bien planté cette année. La team parfaite ne contient pas de nom inconnus, ni de bons plans impossible à dénicher. Non, elle est simple, équilibrée, presque facile à créer. Sauf que personne ne s’est rapproché de cette équipe qui aurait probablement tué tout suspens déjà à la mi-parcours. Elle ne comprend évidemment pas Alexandr Kristoff, ni Alejandro Valverde ou Zdenek Stybar, les gros calibres qu’il fallait mieux éviter, mais un nombre élevé de coureurs en dessous de 10 millions qui ont fait le taf. La voici :

  • Peter Sagan – 31 fantamillions – 254 points
  • Fabian Cancellara – 28 fantamillions – 162 points
  • Sep Vanmarcke – 28 fantamillions – 144 points
  • Greg Van Avermaet – 33 fantamillions – 113 points
  • Enrico Gasparotto – 7 fantamillions – 109 points
  • Woet Poels – 3 fantamillions – 96 points
  • Arnaud Démare – 9 fantamillions – 91 points
  • Ian Stannard – 11 fantamillions – 82 points
  • Michael Albasini – 5 fantamillions – 74 points
  • Tom Boonen – 23 fantamillions – 74 points
  • Matthew Hayman – 2 fantamillions – 70 points
  • Brian Coquard – 3 fantamillions – 70 points
  • Luke Rowe – 7 fantamillions – 69 points
  • Jasper Stuyven – 6 fantamillions – 66 points
  • Samuel Sanchez – 4 fantamillions – 59 points

 

866 – Comme le score total du grand vainqueur du Fantaclassics 2016. La team Ipanema remporte ainsi le maillot vintage de l’équipe Mapei-GB de 1997 et inscrit enfin son nom au palmarès du fantacycling après de nombreuses participations qui lui avaient values quelques bons résultats, dont un succès sur la course du championnat du monde de 2014, mais jamais une grande victoire. S’il y a un mot qui caractérise la team d’Ipanema, c’est le mot équilibre : des gros noms comme Sagan, Kristoff et Cancellara accompagnés d’outsiders comme Boasson-Hagen ou Stuyven pour les flandriennes, des sprinters comme Kittel et Bouhanni, des spécialistes des Ardennaises comme Valverde, Alaphilippe, Vuillermoz, Bakelants, Teuns ou Bardet. Les choix de Lampaert et Chaves n’étaient pas payants, mais ce furent les seuls. Dès sa victoire sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, on avait remarqué qu’il ne fallait pas sous-estimer cette team très bien armée pour les dernières courses. Et si finalement ses sept grimpeurs-puncheurs ont probablement ramené moins de points que prévu, ils en ont amené assez pour permettre à Ipanema de s’imposer sur le fil. Bravo au brésilien du fantapeloton qui ferait bien d’inviter Dylan Teuns dans sa villa de Copacobana lors des JO de cet été.

865 – Les points obtenus par La Gitane qui monte sur le podium des Fantaclassics pour la quatrième année consécutive. Une belle performance pour le Gitan, après sa victoire sur la course des championnats du monde 2015 qui lui permettent d’arborer le maillot arc-en-ciel et celle aux classiques d’automne de l’an dernier. La Gitane était une équipe censée prendre un maximum de points sur les Flandriennes et garder une avance suffisante pour résister lors des Ardennaises. Même si à un moment donnée, le plan semblait être condamné à cause notamment des points perdus par Greg Van Avermaet après sa chute sur le Tour des Flandres, cela a failli fonctionner et la victoire ne lui a échappé que pour un petit point. Finalement, une course d’attaquant qui a fatigué ses adversaires presque battus à l’usure. Il y avait du costaud dans la team de La Gitane : les leaders Sagan, Kristoff, Van Avermaet et Stybar, des lieutenants prolifiques comme Stannard, Boasson-Hagen, Benoot ou Theuns, un sprinter comme Cavendish et quelques bons plans comme Gougeard et Colbrelli. Tyler Phinney et Bob Jungels l’ont probablement un peu déçu et Andrea Fedi a raté surtout un occasion à Sanremo pour entrer dans le top-20 et rapporter au moins… un point. Putain, un point. Inutile de refaire toutes les courses pour voir où on aurait pu aller le chercher, ce putain de point. Le Panache était là et le maillot de l’équipe Lotto-Adecco de l’année 2001 comme prix de consolation aussi. Bravo.

843 – Le nombre de points de l’équipe qui monte sur la troisième marche du podium du Fantaclassics : El Diablo. Le Lucifer du fantapeloton monte sur le podium de manière assez inattendue grâce aux points de Rui Costa lors de la dernière course. Après un départ canon lors du Nieuwsblad, El Diablo a maintenu la tête du classement général pendant plusieurs courses, avant de lentement faiblir et faire l’élastique avec le groupe de tête pendant les dernières courses. Avec une team similaire à celle de La Gitane, El Diablo peut surtout en vouloir aux italiens de son groupe (Nibali, Fedi et Viviani) qui ne lui rapportent qu’un seul point et aux contre-performances de Michael Matthews. Un top-5 de l’australien sur Milan-Sanremo, et le tour était joué… Mais inutile de refaire l’histoire. La troisième place est une belle récompense pour une team habituée aux places d’honneur qui devra cependant un jour montrer qu’elle peut aussi s’imposer sur une grande course.

254 – Les points obtenus par Peter Sagan, le coureur ayant rapporté le plus de points cette année. Le slovaque ne bat pas son record de 281 points obtenus en 2013, mais il a clairement été le grand protagoniste de cette campagne des classiques. A l’exception du GP de l’Escaut, le champion du monde a marqué des points à toutes les courses auxquelles il a participé avec comme point d’orgue, les victoires à Gand-Wevelgem et au Tour des Flandres. Des victoires qui ont d’ailleurs donné une nouvelle dimension à Sagan, car loin de se faire paralyser par la malédiction du maillot arc-en-ciel, le slovaque a enfin remporté une classique monument sans renoncer à son style de course offensif. Il était clairement incontournable pour lutter pour la gagne au Fantaclassics et la plupart des fantamanagers l’avaient compris puisqu’il était le coureur à se trouver dans le plus de teams. Seul sept fantateams se sont fait avoir par ses mauvais résultats en 2015 en renonçant au champion du monde. Bien mal leur a pris.

109 – Comme le nombre de points obtenus par Enrico Gasparotto, la vraie bonne surprise de ce Fantaclassics. Avec Woet Poels (96 points), ils étaient les coureurs à prendre pour les Ardennaises. Bien plus que Valverde, Alaphilippe, Martin, Kwiatkowski ou Rodriguez qui ont fait plus de bruit que de points. Au terme des classiques flandriennes qui n’avaient pas permis à une ou plusieurs fantateams de creuser un trou assez grand, on s’attendait à une remontée générale de équipes ayant des favoris pour les courses vallonnées. Mais à part sur la Flèche Wallonne, les résultats sur les Ardennaises ont été encore plus inattendus que ceux des courses sur pavés, ce qui a finalement contribué à ce sprint final plus serré que jamais.

0 – Le chiffre indiqué au compteur d'Elia Viviani, un coureur qui se trouvait dans dix équipes et qui semblait être un bon plan évident, mais qui a finalement complètement loupé sa campagne. Pourtant, on pouvait se douter qu’il est difficile d’enchaîner les championnats du monde sur piste, Milan-Sanremo, les classiques flandriennes tout en se préparant pour le Giro. A force d’en vouloir faire trop, il est resté à sec. Les autres coureurs populaires qui n’ont rien rapporté sont John Degenkolb (six équipes), Philippe Gilbert, Alexis Vuillermoz, Tony Martin (cinq équipes) ou Bob Jungels (quatre équipes). Mention spéciale pour le printemps cauchemardesque de Philippe Gilbert. Le Philou national pouvait prendre des points dès le Nieuwsblad, jouer la gagne à Sanremo, faire un top-10 au Tour des Flandres et être protagoniste sur ses routes ardennaises. Il est finalement tombé au Nieuwsblad, était malade lors de Milan-Sanremo, a renoncé au Tour des Flandres et s’est cassé un doigt en se bagarrant avec un automobiliste avant les Ardennaises. L’enfer.

56 – Les points obtenus par le coureur au meilleur coefficient de ce Fantaclassics, Petr Vakoc. Le champion de la République Tchèque de 23 ans est en progression constante depuis trois ans. Il n’avait jamais brillé dans les classiques, mais avait obtenu des bons résultats en début de saison, notamment au Tour Down Under, au Tour du Haut Var et au Tour La Provence. Evidemment, le fait d’appartenir à l’armada Etixx-Quick Step n’était pas vraiment un argument en sa faveur, et d’ailleurs, aucun fantamanager n’a eu la bonne intuition de miser sur lui. Parmi les autres bons plans de ce Fantaclassics, on notera aussi Imanol Erviti qui a été la surprise espagnole des flandriennes ou le vainqueur de Paris-Roubaix Matthews Hayman qui coûtait deux fantamillions. Mais aussi Kutznetsov, Sieberg, Claeys, Petit ou Valgren. Mais à part Kutznetsov, présent dans la team Gland-Wevegem, très peu de bons plans low-costs se trouvaient dans des fantateams. Il y avait aussi de nombreux coureurs entre 3 et 7 millions, auteurs d’une très bonne campagne, à commencer par Gasparotto et Poels, mais aussi Brian Coquard, Sonny Combrelli, Nacer Bouhanni, Ben Swift, Jasper Stuyven ou Diego Ulissi.

13 – Le nombre de coureurs de la Team Koum ayant obtenu des points. Comme toujours, il est très difficile de marquer des points avec tous les coureurs, surtout au Fantaclassics, mais la Team Koum s’est approché de l’exploit, même si Matthews Goss, ça fait quand même quelques années qu’on ne l’a plus vu…

3 – Comme le nombre de victoire de la Team Cortexs, l’équipe qui a remporté le plus de succès partiels sur l’épreuve. A égalité avec Is Fédir Linn et El Diablo avant Liège-Bastogne-Liège, la Team Cortexs, s’impose sur la Doyenne grâce à Albasini et Kreuziger. Elle était la seule à avoir misé sur le suisse d’Orica Greenedge et rien que pour ça, elle mérite les deux points bonus pour la Fantaleague.

12 – C’est une tradition, le dernier chiffre de la conclusion du Fantaclassics indique le nombre de jours qu’il faut attendre avant le départ de la prochaine course, le Giro. Un tour d’Italie qui démarre le vendredi 6 mai aux Pays-Bas. Une première liste de valeur des coureurs sera disponible dès cette semaine. C’est déjà reparti !

Comments

Et encore merci à Dylan Teuns ! Je lui paierai ma tournée si je le croise un jour. Un petit correctif tout de même concernant le palmares d'Ipanema: la Vuelta 2011 ! Avec l'inoubliable José Cobo comme vainqueur! 2011, 5 ans déjà, le temps passe vite... Longue vie au Fantacycling !

Bien vu les gars, félicitations à Ipanema, c'est tout simplement magique comme victoire. Bravo à El Gitano qui est bien le Fantaclassicman par excellence et au Diablo à qui il n'aura finalement pas manqué grand chose non plus pour définitivement faire taire les mauvaises langues, qui on le sait, sont nombreuses dans le Fantapeloton. Bon, il est temps de passer à autre chose pour Eddy, qui, malgré un printemps sombre, continue à penser que Gilou aurait fait la différence sans ce putain de chat noir qui l'accompagne depuis dorénavant 3 putain d'années.

Oui, bien vu Ipanema, un coup de rein digne de Murilo Fischer à sa belle époque... Incroyable Fantaclassics en tous les cas, même si le niveau de performances a plutôt baissé par rapport aux autres années. Perso, je suis un peu partagé. Je me prend un podium complètement inattendu, je ne pensais même pas finir dans le top10 avant Liège-Bastogne-Liège, mais après, je ne suis qu'à 23 points de la première place putain. Un Matthews un peu plus pimpant, Un Costa qui sprinte pour une place sur l'Amstel, Rowe qui n'a pas de crevaison dans le carrefour de l'arbre.. ahhh. Heureusement qu'il y a le Giro pour passer à autre chose .

Bravo Ipanema, une victoire sous la neige, au forceps, faites de 866 petits points mais gagnée en vieux loup, à l'usure, pour imposer ce si beau maillot carioca dans les brumes ardennaises... Que de choix payants, que de panache décidémment, quelle volonté de vaincre, résolument! Si beau que je commencerais à me prendre pour Rodrigo dis donc! Allez à très vite!