MSR2018

Le Requin de Messine a mangé l’édition 2018 de la Classica di Primavera. Vincenzo Nibali s’est en effet imposé après avoir attaqué en solitaire au début du Poggio et résisté de justesse au retour du peloton. Caleb Ewan termine troisième devant Arnaud Démare et Alexandr Kristoff.

Au Fantaclassics, c’est la team Les Roues Libres qui s’impose grâce au trio Nibali-Ewan-Démare et prend par la même occasion la tête du classement général.

L’édition 2018 de Milan-Sanremo a comme souvent été longue et quelque peu ennuyante. Contrairement aux années précédentes, aucune attaque n’a amusé la gallérie dans la Cipressa, ni entre l’avant-dernière difficulté et le Poggio. Tout semblait mener vers un grand sprint final, tellement l’allure était rapide et les sorties du peloton semblaient impossibles avec un vent de face décourageant. C’était sans compter sur l’attaque de Vincenzo Nibali qui a d’abord suivi l’accélération du letton Krists Neilandts pour ensuite partir en solitaire, prendre une dizaine de secondes d’avance au sommet du Poggio, garder cette avance dans la descente et résister au retour de peloton pour s’imposer de justesse devant le groupe de sprinters. Bizarrement, les favoris de la veille comme Sagan, Kwiatkowski ou Alaphilippe se sont fait surprendre par l’attaque prématurée du Requin et même s’ils ont essayé de mener la poursuite dans la descente, il était déjà trop tard pour récupérer le retard et annuler la tentative du Squale.

La victoire de Nibali a évidemment énormément de significations qui peuvent déclencher d’innombrables commentaires. Les italiens sont plus que ravis de retrouver un vainqueur national pour leur classique 12 ans après Pippo Pozzato. Les sprinters peuvent avoir quelques remords, car sans l’attaque de Nibali, on aurait eu droit à un sprint royal. Les équipes comme Groupama-FDJ ou Michelton avaient fait le nécessaire pour y arriver, tout comme la Lotto-Soudal qui avait tout misé sur André Greipel qui a cependant été entrainé dans une chute avant le Poggio. Les puncheurs peuvent aussi se demander pourquoi ils n’ont pas suivi le Requin de Messine lors de son accélération. Toujours est-il que comme souvent, Milan-Sanremo nous a offert des belles émotions, à la hauteur de sa réputation. L’attaque de Nibali était la seule de la course, mais elle était relativement inattendue et imprévisible, étonnante et finalement victorieuse. L’exploit du Requin de Messine est énorme. Il suffit de regarder le palmarès de la Classicissima pour se rendre compte de ce que Nibali vient de réaliser. Après avoir remporté le Tour de Lombardie en Octobre, il remporte son deuxième Monument consécutif sur ses terres. Sa joie après l’arrivée montrait bien combien cette victoire est importante. Il est le premier coureur vainqueur de grands tours à s’imposer à Sanremo depuis Laurent Fignon en 1989 ! C’était il y a presque 30 ans ! Chiappuci, Bugno ou Jalabert avaient aussi gagné la Primavera par la suite, mais pas après s’être imposé sur un tour de trois semaines. On ne peut que saluer la performance de Nibali qui contrairement à ses rivaux des grands tours comme Quintana, Froome, Thomas, Aru ou Dumoulin, est capable de gagner des grandes classiques et lutter pour la victoire dans sur le Giro, le Tour ou la Vuelta. C’est un exploit d’une autre génération, d’un autre temps. Comment ne pas apprécier le Squale de Méssine après une telle démonstration ? Et avec tout le respect pour Philippe Gilbert, s’il y a un coureur en activité qui pourrait réellement remporter les 5 classiques Monument, et bien on miserait plutôt sur Vincenzo Nibali…

Comments

haha...l émotion de Lucho est palpable... l'exploit est de taille certes, de là à ce que Nibali gagne Roubaix et le tour des Flandres..il y a un pas que je n oserais franchir...remarque, pour que Gilbert gagne Milan-Sanremo aussi! :)

Ce qu'il a fait est d'autant plus beau, qu'il a attaqué très tôt et à surpris tout le monde. Même un gars comme Sagan qui ne calcule pas trop n'aurait pas osé se faire trois quart du Poggio seul en risquant de tout perdre. Après, c'est plus facile de tenter ce genre de choses quand on n'a rien à perdre.... Quand au Ronde et Roubaix, on verra déjà dans deux semaines comment il se debrouille, mais cette année, je me contenterai d'une victoire à Liège... hehe

Je n’ai vu que les 8.5 derniers kms de course, juste qd nibali a attaqué... je ne l’avais pas ds mon equipe mais je crevais d’envie de le voir le faire... trop classe ce nibali :)