Le parcours.

Pour cette 100^ème édition, les organisateurs du Tour de France ont proposé un parcours digne de l’importance de l’événement. Après une édition 2012 assez ennuyeuse, caractérisée par une centaine de kilomètres de contre-la-montre, le parcours de cette année est bien plus montagneux et présente un nombre de kilomètres en solitaire réduit. Mis à part la deuxième et troisième étape en Corse qui sont loin d’être plates, le Tour 2013 rompt surtout l’habituel équilibre entre les étapes de montagne dans les Pyrénées et dans les Alpes. Cette fois, les deux étapes dans les Pyrénées arriveront relativement tôt mais seront assez légères. Par contre, en prenant l’exemple du Giro et de la Vuelta, les organisateurs ont prévu une dernière semaine infernale. Après le passage au Mont Ventoux à la 15^ème étape suivi par une fraction en moyenne montagne et le dernier contre-la-montre d'Embrun, le peloton affrontera la double ascension de l’Alpe d’Huez et l’étape du Grand-Bornand avec ses 5 grand prix de la montagne. Au cas où cela ne suffisait pas, une dernière arrivée Hors Catégorie  est prévue à Annecy-Semonoz juste avant le défilé à Paris. Bref, quelqu’un qui ne sait pas grimper ne peut pas remporter le Tour 2013.

Pour le FantaTour, il faudra évidemment prendre en considération certains éléments, notamment que la première étape est destinée aux sprinters et que le premier maillot jaune ne devrait pas leur échapper. Par contre, à partir de la deuxième étape qui prévoit plusieurs grand prix de la montagne, le maillot jaune risque bien de changer d’épaules. Mais sur quelles épaules ?  Car tout peut arriver : une échappée de baroudeurs qui va au bout, une arrivée en groupe réduit avec les sprinters qui passent mieux les bosses ou carrément la bagarre entre les grand leaders. Le contre-la-montre par équipe prévu dès le retour sur le continent devrait remettre un peu les choses en place avant de laisser plusieurs occasions aux sprinters dans les étapes du Sud. Malgré quelques étapes de moyenne montagne, il semble bien que cette édition ne soit moins adaptée aux baroudeurs qui n’auront pas tellement d’occasions pour tenter leur chance. En tous les cas moins que l’année passée.

Au niveau des contre-la-montres individuels, le premier de 33 kilomètres au Mont Saint Michel est pour les purs spécialistes et le vents de l’Océan risquent bien de faire très mal à ceux qui ne savent pas fendre l’air en solitaire. Mais le deuxième présente un parcours plus difficile et ne devrait pas trop faire perdre du temps aux grimpeurs.

En résumé, un Tour de France assez difficile qui promet d’être plus spectaculaire que l’édition précédente. Si les leaders pourront déjà être sur le devant de la scène dès la première semaine, c’est surtout dans les 5 derniers jours que la course va se jouer.

Les favoris

On a beau tourner la chose dans tous les sens, annoncer des Valverde, des Van Garderen ou des Rodriguez en jaune à Paris, la vraie lutte pour la victoire finale ne devrait que concerner Chris Froome et Alberto Contador. En effet, les deux grand favoris sont bien les deux leaders de Sky et Saxo Bank. Froome a misé toute sa saison sur le Tour. Il est enfin débarrassé de la présence incommode de Bradley Wiggins et a montré au Dauphiné qu’il avait la forme qu’il fallait pour créer l’exploit. Contador ne compte quant à lui qu’une seule victoire en 2013, au Tour de San Luis. Du Tour d’Oman au Dauphiné, en passant par Tirreno-Adriatico et le Tour du Pays-Basque, El Pistolero n’a jamais fait chauffer la poudre, laissant toujours la gloire à ses adversaires du moment. Mais on sait que l’Espagnol a plus d’un tour dans son sac et qu’il n’est pas le genre à abandonner la victoire facilement. Son exploit lors de la Vuelta 2012 reste encore dans les mémoires et c’est bien sa gestion de course imprévisible qui pourrait faire la différence face à un Kenyan blanc peut-être très fort, mais probablement trop formaté.

Mais il y aura d'autre beau monde sur les routes françaises. A part Nibali, Wiggins et Henao, tous les meilleurs coureurs du peloton seront de la partie. Parmi les autres prétendants au podium, citons surtout les deux autres protagonistes de la fameuse Vuelta 2012, Alejandro Valverde et Joaquim Rodriguez. Le premier devrait comme à son habitude squatter les hautes places des classements, sans pour autant faire exploser la course. Par contre, les performances de Purito Rodriguez sont bien plus incertaines. Après une année 2012 incroyable, le meilleur puncheur du peloton n’a pas encore laissé une empreinte sur la saison en cours. Certes, il se prépare pour le Tour depuis l’hiver, mais ses difficultés à suivre les meilleurs en montagne lors du Dauphiné n’annonçaient rien de bon.  Surtout que les cols français, plus longs et moins raides, devraient moins convenir à ses caractéristiques que ceux d’Espagne ou d’Italie.  Les résultats de Rodriguez risquent bien d’être décisifs pour le Fantatour, car pout le prix de 57 fantamillions, le leader de Katusha pourrait aussi bien prendre le maillot jaune à la deuxième étape, en gagner deux  autres et terminer sur le podium à Paris, que craquer dès les premiers cols des Pyrénées.

Les autres prétendants au top-5 sont assez nombreux, à commencer par Cadel Evans qui après son podium au Giro, pourrait profiter d’une absence totale de pression pour se faire plaisir. Tout le contraire de son co-équipier Tejay Van Garderen qui a surement un énorme potentiel, mais qui a montré en première partie de saison  qu’il avait du mal à gérer son statut de leader et favori. Il reste malgré tout un des favoris à sa propre succession au classement du meilleur jeune. Les Français Thibaut Pinot et Pierre Rolland devraient avoir leur mot à dire, même si le grimpeur d’Europcar a vécu un pré-Tour un peu compliqué avec quelques affaires louches.  Citons aussi Quintana qui ne sera malheureusement pas leader dans son équipe, tout comme Richie Porte, mais aussi JuergenVandenbroucke, Ryder Hesjedal et, soyons fou, aussi un Blanco, peut-être pas Gesink, mais plutôt Mollema.

Le problème essentiel c'est que tous ces leader coûtent très chers. La plupart des incontournables coûtent plus de 50 millions, ce qui fait qu'on ne peut pas en prendre plus que trois. Evidemment, si on a les trois premiers, ça devrait suffire pour remporter le tant convoité fanta-maillot-jaune.

Les outsiders

Ils termineront difficilement le Tour dans les 5 premiers, mais pourraient quand même être protagonistes, notamment en optique Fantatour. Des coureurs comme Cunego, Moser, Kwiatoswki, De Gendt, Peraud, Velits, Taaramae, Fuglsang, Brajkovic ou Daniel Martin n’ont probablement pas un potentiel pour lutter contre les meilleurs, mais en fonction du déroulement de la course, ils pourraient se retrouver bien placés au classement général pendant les deux premières semaines, ou en tous les cas ramener des points avec les classement secondaires.

Les sprinters

Comme d’habitude, il y aura au moins 6-7 étapes pour sprinters dans ce Tour. Le grand duel sera évidemment celui entre Mark Cavendish et André Greipel, avec Peter Sagan et Marcel Kittel  à l'affut, même si le Slovaque risque d’avoir d’autres ambitions. Matthew Goss sera là, mais le sprinter australien ne semble plus aussi fort que les saisons précédentes. Il a fait un Giro anonyme et devra réellement changer de vitesse s’il veut remporter une étape.  Nacer Bouhanni sera un coureur à surveiller, tout comme Alexander Kristoff et Roberto Ferrari. Par contre, à part ces sprinters reconnus, auxquels ont peut rajouter les vieux Rojas et Bennati et les jeunes frères Van Poppel, il n’y aura pas tellement de jet-men au départ. Pas de semi-sprinters au Tour cette année. Pas de Hutarovich, Haedo, Bozic, ni de jeunes comme Guardini, Coquard, Petit ou Démare. La plupart des teams ayant préféré concentrer leurs efforts sur le classement général, il y aura de nombreuses places à prendre dans le top-15 des étapes avec une arrivée groupée.  Et c’est là qu’il faudra aller chercher les bons plans du Fantatour, car si on trouve le coureur à un prix convenable qui contre toute attente termine à cinq ou six reprises dans le top-15, ça peut être le jackpot.

On le cite parmi les sprinters mais il pourrait avoir un chapitre consacré à lui seul. On parle évidemment de Peter Sagan. Après des classiques de printemps où il a été omniprésent, Sagan aborde son deuxième grand objectif de l'année.  Avec la faim de victoire qu'on lui connait, Sagan pourrait tout faire exploser sur ce Tour. Il peut prendre le maillot jaune, peut-être pas à la première étape (et encore…), mais surement à la deuxième. Sur papier, il pourrait remporter au moins 4 ou 5 étapes et ne devrait pas avoir de difficultés pour confirmer le maillot vert remporté l'an dernier. Il peut-être un coureur incontournable pour le Fantatour.  Mais il coûte cher. En tous les cas autant que Rodriguez, Contador ou Valverde. Ramènera-t-il plus de points que les hommes qui luttent pour le classement général et qui peuvent compter sur un petit pactole pour le classement final? Probablement moins que le troisième mais plus que le quatrième, du moins s'il n'est pas victime d'un contretemps malheureux. Sagan or not Sagan, that's the fucking question!

Les Français

Ils méritent un paragraphe à part, parce qu’on sait que les coureurs de l’Hexagone se concentrent sur leur tour national, pour obtenir la gloire recherchée. Emmenés par l’éternel Thomas Voeckler qui a été une machine à points lors des deux dernières éditions du Fantatour, les Français auront évidemment du mal à être des protagonistes de premier plan, mais pourraient bien créer quelques surprises. Au classement général, Thibaut Pinot semble avoir les capacités pour améliorer sa bonne performance de l’année dernière, même si la pression sur lui sera énorme.  Même chose pour Pierre Rolland qui pourra par contre se cacher derrière son leader Voeckler pour faire un bon classement. Jean-Christophe Péraud est le troisième homme qui peut viser un top-10 à Paris. Il a déçu en 2012 mais a montré de bonnes choses cette année, surtout lorsque la course se déroulait dans son pays.

Pour les sprints, on suivra surtout l’ancien champion de France Nacer Bouhanni qui a une pointe de vitesse hors norme, mais qui manque probablement un peu d’expérience dans les sprints massifs des grands tours. Reste ensuite les baroudeurs habituels. Les Chavanel, Fedrigo, Kadri, Feillu, Roy, Bouet, Simon, Coppel et autres Sicard. Tous tenteront de prendre la bonne échappée et, qui sait, peut-être au moins rapporter des points avec le prix du combatif du jour. Et si la bonne échappée aura lieu en Corse, elle pourrait aussi se teindre de jaune.

Les bons plans low cost

Des coureurs intéressants à moins de 5 fantamillions, il n’y en a pas des masses. Pas de place pour les jeunes colombiens, italiens ou espagnols sur les routes du Tour, et c’est dommage. Pour aller chercher des coureurs pas trop chers et avec une chance de faire quelques résultats, il faudra surtout taper dans du français ou dans les coureurs de l’Est. L’exception à la règle est Andy Schleck qui reste une inconnue, mais pour 1 million, il risque de se retrouver dans de nombreuses équipes.