C’est le talentueux benjamin de l’équipe Cannondale, l’italien Davide Formolo, qui s’adjuge les lauriers d’une étape épique et atypique, qui vaudra au final à Milan, son pesant d’or. Au terme d’une somptueuse échappée, qui pour une fois va au bout, on a même eu droit à un premier combat de chefs.  Au Général, Simon Clarke devient le troisième aussie de l’équipe Orica-GreenEdge à se parer de rose sur ce Giro.

Le Tour d'Italie poursuivait son chemin avec une étape assez courte et sensiblement pareille à celle d’hier. Du moins sur papier… On attendait donc les acteurs de la veille pour animer une étape très technique et un enchaînement ininterrompu de montées et descentes. On n’a pas été déçu car de bout en bout de ces 150 km, la lutte a fait rage, et les dommages collatéraux au sommet du Biassa ne sont pas des moindres pour certains.

Une petite échappée prend rapidement le large, les attaques fusent en masse et, très vite, une vingtaine de coureurs, dont de nombreux lieutenants, rejoint la tête. La plupart des équipes de ténors étant représentée dans ce groupe, hormis Etixx, le peloton peut se permettre de laisser du lest. Quoique… L’écart a pourtant culminé à près de dix minutes. Mais quand Saxo-Tinkoff commence à rouler, on ne sait trop pourquoi d’ailleurs, et, surtout, quand l’équipe du barde Vinokourox et de ses sept musiciens entament leur concerto en tempo majeur, il vaut mieux avoir fait ses classes au conservatoire pour pouvoir les suivre.

Un train d’enfer pour Aru et, derrière, ils sont déjà nombreux à sombrer. C’est bien simple, ils ne sont plus que vingt dans ce peloton et il reste encore 50 km à parcourir ! Les Cinque Terre seront le théâtre d’une course poursuite haletante entre les fuyards et ces poursuivants. Aux dix kilomètres, devant, ils sont encore une quinzaine à pouvoir nourrir l’espoir d’un succès. Le moment que choisit le sarde volant pour jaillir comme un chat, Contador et Porte dans la roue, et rejoindre le groupe de tête. Groupe de tête dont venait définitivement de s’échapper Davide Formolo qui filait par là même vers une victoire méritée et assurément pleine de panache. A 22 ans, l’avenir lui appartient et nul doute qu’il sera rose un jour pas si lointain. Derrière lui, à 22 secondes tout de même, une dizaine de coureurs dont le nouveau maglia rosa, Simon Clarke, deuxième, et sur la troisième marche, le très combattif colombien Monsalve, auteur d’une course tout aussi magnifique. Dans le même temps, on retrouve le surprenant et très en forme Esteban Chaves, ainsi que Aru, Contador, Porte, Atapuma et Kreuziger.

Par contre, pour Uran, complètement esseulé, Caruso, VDB, voire pour Konig et Cunego, c’est la soupe à la grimace, puisqu’ils perdent déjà plus d’une minute. Rien de comparable néanmoins à ce qui arrive à Hesjedal et Izaguirre à plus de quatre, Intxausti à 10, Betancur à plus de 13, le roi de Romandie, Zakarin, à 17 ou encore Ulissi à 19 minutes. Quel tonitruant début de Giro ! Qui plus est sur une étape, de toute beauté certes, mais de moyenne-montagne sans véritable cols dignes de ce nom. Ca promet, espérons que le spectacle ne fasse que commencer. Et comme demain, la journée n’est pas de tout repos, on ne devra pas patienter longtemps.

Au Fantagiro, Thug 4Ever s’adjuge l’étape, devant Ciao Amigo et Is Féldir IInn, deux des trois Fantateams à avoir eu le bon flair en choisissant Formolo ! Au Général, 2Gitanes attaque et s’isole en tête. Champion des chemins tortueux et des pavés, Le Gitan semble avoir opéré un tournant dans sa carrière et s’orienter vers de nouveaux défis sur les Grands Tours. Attention à ne pas se tromper de boyaux ! Un jour Giro à New-York avec toi et Team Italy complètent le podium.

Le bon plan du jour

Déjà dixième hier, Jonathan Monsalve (1 Fantamillions), troisième aujourd’hui, se fait une petite place dans le peloton et offre une petite part savoureuse de gâteau aux 4  Fantateams qui y ont cru. Relativement inconnu, le champion du monde sur route espoirs vénézuélien 2010 a démontré qu’il pouvait se montrer avec les meilleurs sur son terrain de chasse de prédilection. Au vu de ce qu’il a démontré ces deux derniers jours, on peut s’attendre à le voir rapporter plus que les 88 points qu’il a déjà glané.

Le mauvais plan du tour

A la base, quelques étapes semblaient pas mal  convenir à Gianni Meersman (38 Fantamillions). Mais son prix freinait quand même pas mal les ardeurs, malgré son bon profil de puncheur-baroudeur-sprinter, de mec polyvalent, avec en plus, quelques belles victoires à son palmarès. Bref, s’il est en forme et reste sur son vélo, tout peut arriver. Sauf qu’avec Gianni, les choses ne sont malheureusement pas toujours si faciles. Fréquemment poursuivi par les blessures ou par la malchance, il a trop souvent nourri la rubrique des Fantadésillusions. Mais ça, les 3 Fantateams déçues ce soir, ne le savaient peut-être pas encore.

Comments

Petite précision orgeuilleuse sur le tournant de ma carrière : Je sais que c 'était il y a a déjà bien longtemps Mr Eddy.... un temps que les moins de 3 ans (de fanta) ne peuvent pas connaitre.... on n avait ni site , ni statistiques prémachées ni artciles, un temps ou Eddy Breckxx n'était pas encore l ogre boulimique qu il est devenu et ne faisait pas peur à El Diablo....bref avant le déluge...j avais quand même remporté 2 GT ...un Giro et un TDF. :D

Absolument, et si je ne le mentionne, c'est justement parceque les moins de trois ans ne peuvent pas connaître. Ils ne connaissent pas non plus celui que l'on surnommait encore à l'époque Raymond Poulibreckx et qui ne collectionnait à l'époque que les places d'honneur. Une autre époque, celle du Fantacyclisme bon enfant, où le fichier excell regnait en maître. Celle aussi où Le Diablo affolait les stats, où Surebet tenait la dragée haute aux cadors et où Polska gagnait le Tour de Suisse avec un certain Nairo Quintana, dont il ne connaissait pas encore le prénom. Je savais que j'allais titiller ton orgeuil, et quelque part, c'est aussi pour ça que je l'ai fait ! ;o)