
On l'attendait au tournant et, pourtant, c'est dans une montée que le russe Illnur Zakarin a dessiné sa très autoritaire victoire. De son côté, Surebet dicte sa loi au Fantagiro, bat des records et s'impose en maître absolu.
Tracé vallonné pour cette 11ème étape du Giro qui emmenait les coureurs sur le très célèbre circuit automobile d'Imola. Un final somptueux sur le légendaire circuit, à parcourir quatre fois, avec notamment l'ascension du Tre Monti, petite côte de 4e catégorie mais sacrément robuste.
Un groupe d'hommes forts pour une échappée de costauds qui, après la victoire de Boem ce mardi, espérait bien rééditer l'exploit du jeune italien. Que du beau monde parmi les dix fuyards du jour, mais, sur un parcours propice aux puncheurs, le peloton ne laisse que peu de marge aux échappés. On sent que la victoire va se jouer sur le fil et on se demande bien qui placera la triomphale banderille. L'écart s'amenuise à mesure que les tours de circuit défilent et l'avance du petit groupe fond comme neige au soleil.
C'était sans compter sur le très solide Zakarin qui profite d'un moment de flottement pour placer une époustouflante accélération et prendre définitivement le large. Joli numéro tout en puissance du russe qui démontre que son succès en Romandie n'était pas qu'un leurre. Adepte des conditions climatiques difficiles, il était jusque-là resté fort discret sous la chaleur du sud, mais, on risque bien de revoir sa frimousse en troisième semaine, si pas déjà sur le contre-la-montre samedi. Enfin de retour sur l'avant-scène, Carlos Betancur règle le sprint des battus tandis que Franco Pellizotti s'empare de la troisième place.
La course fut animée et pourtant, pas de faits réellement marquants, si ce n'est la chute en solo de Rigoberto Uran. Une chute sans conséquences pour le colombien mais qui, depuis le départ de San Remo, semble devenu un adepte du pain noir. Le Pistolero a bien tiré une cartouche mais, selon ses dires, c'était juste pour évaluer la forme de ses adversaires sans bien plus d'intentions que cela. Rien à dire, ce cru 2015 du Giro est gouleyant !
Au Fantagiro, les grandes manœuvres ont commencé et, les premières salves au Général sont tombées. Fort de sa prestation à Forli, Piquouze pouvait tranquillement voir venir. Par contre, pour la paire d'inséparables, Polska Team1 et An Geansai Bandearg, les dommages collatéraux sont plus importants. Ejectés du podium sans ménagement, ils voient Surebet et Tomyteam leur passer devant et se mêler légitiment à la palpitante course aux lauriers roses. Derrière, ça bataille ferme et l'on devrait assister à un regroupement fort intéressant en vue d'une troisième semaine qui s'annonce d'ores et déjà captivante. A Imola, Surebet s'offre donc la bise des charmantes hôtesses, tandis que Tomyteam et Ciclo per Sempre1 sabrent de concert le prosecco en sa compagnie.
Le bon plan du jour
Difficile de désigner un véritable bon plan aujourd'hui, même si Illnur Zakarin pourrait raisonnablement revendiquer ce titre. Quelques 14 Fantateams espéraient voir le russe, impressionnant en Suisse et qui coûtait quand même 26 Fantamillions, jouer les trouble-fête au classement général. Loin s'en faut, car les fortes chaleurs de ce début de Tour d'Italie ont quelque peu refroidi ses ardeurs et ne lui ont pas permis de se mêler à la lutte avec les autres favoris. Par contre, la semaine prochaine, les conditions météorologiques en montagne aidant devraient lui permettre de se mettre en évidence et de chasser les étapes plus que de raison, à condition que sa forme reste à l'image de ce qu'il a montré hier.
Le mauvais plan du jour
Si l'on s'en tient purement et simplement au règlement et en mettant de côté tout fair-play, Richie Porte méritait ses deux minutes de pénalité. Mais alors, faut-il également penser qu'Alberto Contador mérite l'exclusion à partir du moment où ce même règlement stipule clairement qu'un coureur qui ne porte pas de casque en course est soumis à cet exorbitant tarif. C'est sans doute pousser le bouchon un peu loin Maurice et il est clair que le cyclisme n'en sortirait nullement grandi. On pourrait donc penser deux poids, deux mesures mais nous n'entrerons pas dans ce houleux débat et préférons assurément croire en la vérité du terrain pour départager ces forçats de la route.
Comments
Triste et scandaleux ces deux
Triste et scandaleux ces deux minutes de pénalité qu'on a donné à ce magistral coureur qu'est Richie Porte! Dans ce climat de suspicion au dopage quotidien, ainsi pénaliser le fair play, et niquer le giro de ce grand coureur c'est juste nul...
ok Polska, mais... dura lex,
ok Polska, mais... dura lex, sed lex ! Et si Contador roule sans casque, il devrait être sanctionné aussi. Mais bon, Porte s'est niqué son Giro tout seul comme un grand, hein... Mais bon, soyons honnêtes: il suffit de suivre un peu la course pour voir que le vrai boss du peloton ces jours-ci, c'est le Pistolero. Faute de concurrence...
le contre la montre de samedi
le contre la montre de samedi nous dira s'il peut avoir un regret.. celui de n'avoir pas eu d'equipier à ses côtés au moment de la crevaison.. ce que je ne m'explique toujours pas par ailleurs..