Est-ce un signe de la Madone ? C’est en tout cas le ressuscité Diego Ulissi qui s’impose tel un messie à Fiuggi, devant le revenant, Juan José Lobato et, l’éclopé et impotent devant l’éternel, Simon Gerrans. Un final escarpé qui nous a offert une belle bagarre et où on a brièvement cru que c’était en fait Sacha Modolo qui avait gagné. Au Fantagiro, Piquouz! et les frères siamois, Polska et An Geansai Bandearg, bousculent sans ménagement 2 Gitanes hors du podium.

Malgré  une fin d’étape confuse et mouvementée hier, nouvelle journée de transition avec un final pour puncheurs plus que pour les purs sprinteurs cette fois-ci. Michael Matthews et Philippe Gilbert  étaient d’ailleurs  logiquement les principaux favoris de la plus longue étape de ce Tour d'Italie aux yeux des bookmakers avertis. Pas mal de trains, pourtant, ont travaillé dur pour amener leur sprinter vedette dans des conditions optimales sur la ligne. Mais dans ce final en faux-plat, ce sont finalement les puncheurs qui ont dicté leur loi. Et c’est Diego Ulissi, revenu du diable vauvert, qui s’impose de bien belle manière, qui plus est, sur ses terres.

Une victoire pleine d’émotion pour le coureur toscan, fraîchement de retour dans le peloton, et qui, rappelons le, avait été suspendu suite à un contrôle positif au salbutamol datant du 21 mai 2014, lors de la onzième étape du… Giro 2014. Retour gagnant donc pour l’italien qui, s’il nous refait le coup de l’an passé en gagnant la première étape de montagne, pourrait trouver à son goût l’ascension du Campitello Maltese, classée en première catégorie, au programme demain. Un terrain de jeu plus que propice à ses immenses qualités, pour lui qui, à 25 ans, se dit pouvoir un jour briller sur un Grand Tour. Quand on connait en plus ses excellentes qualités en chrono, on ne peut que vivement regretter toutes ces minutes déjà perdues depuis le départ de San Remo.

Sur la ligne, il devance Juan José Lobato, tout heureux de pouvoir se montrer à nouveau sous un jour meilleur et, Simon Gerrans, bien lancé par son altruiste compère, Michael Matthews. Ce dernier, au grand dam de ses supporters, semblait souffrir d’allergies et ne se sentait apparemment pas assez fort pour aller disputer la victoire. Notre Philippe Gilbert national doit lui se contenter d’une décevante 13ème place. Putain de Flèche Wallone !

L’autre attrait du jour, c’est qu’on gardait aussi évidemment un œil attentif et inquiet sur le maillot rose meurtri dans la chute d’hier, Alberto Contador. Victime d’une  grosse luxation, Le Pistolero n’a pas semblé souffrir plus que ça de son épaule estropiée. Le mérite en revient grandement à son exemplaire équipe, qui, si d’aucuns en doutaient encore, a démontré une force et une cohésion extraordinaires. Mention spéciale au vieux loup Ivan Basso, qui a juste été énorme en prenant d’incroyables relais en tête du peloton pour protéger son leader. Respect !

Au FantaGiro, victoire pleine de panache et en puissance de Tomymoon qui remonte grand braquet, puisque avec les trois premiers du Général et le vainqueur du jour, il s’impose largement avec 75 points d’avance et 455 unités au compteur. Et cela ne s’invente pas, c’est Quelque chose en nous de Ulissi, qui termine à son grand regret, second et l’italien d’adoption, Eddy Di Moioui, fort discret mais néanmoins présent en embuscade, qui clos la marche sur le podium. Au Général, prise de pouvoir des équipes qui comptent en leur sein les trois ténors et qui voient en l’étape de demain, une occasion en or d’assoir leur position. Mais rien n’est moins sûr, car ce Giro nous a habitué à ne plus nous convaincre de certitudes tant les surprises ont émaillé cette première semaine de course.

Le bon plan du jour :

Tout a été dit sur Diego Ulissi (9 Fantamillions). Et s’il s’avère qu’il a l’air en forme, son appétit doit être encore plus énorme. Ce qui nous amène à penser qu’il pourrait ne pas s’arrêter en si bon chemin et rapporter un joli petit pactole aux 14 équipes qui lui font confiance. L’année dernière, il avait rapporté 795 points mais il coûtait 42 Fantamillions, et seule une Fantateam avait dépensé cette somme un peu folle. Le coureur low-cost qu’il est devenu pourrait en faire cette fois un very good deal…

Le mauvais plan du jour :

On ne peut pas dire qu’on attendait monts et merveilles de Heinrich Haussler, mais pour 22 Fantamillions, les deux Fantateams qui l’ont choisi s’attendaient quand même à un meilleur retour sur cet investissement quelque peu excessif. La semaine qui vient de s’écouler lui convenait assez bien et, si Chavanel, son comparse chez IAM, a bien pu le faire, l’aussie aussi. Mais bon ça fait un moment que le champion d’Australie 2015 n’est plus que prophète en son pays, car celui qu’on annonçait comme un futur crack ne semble en fait  ne plus être que l’ombre de lui-même.

 
 

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